AIRE DES VENTS
DIMANCHE 13 DECEMBRE 2020
INTERVENTION DU SECRETAIRE NATIONAL DU MNLE RESEAU HOMME&NATURE
Je ne reviendrai pas sur les arguments ici connus de tous (l’importance de cet espace pour les Séquano-Dionysiens, les déséquilibres habitats / emplois / services pour les habitants de DUGNY, la préservation de la biodiversité, le fait que la Seine Saint-Denis soit le département le plus sinistré socialement….), raisons pour lesquelles le MNLE national soutient cette action, aux côté de son comité 93 Nord-Est Parisien.
Je veux surtout évoquer le POURQUOI de la situation :
l’abandon de nombre d’élus (mais pas tous) devant les exigences de gestion, la pression des demandeurs de logement… et la recherche, dans toutes les actions, qu’elles soient privées ou publiques, du coût immédiat le plus bas.
Les demandeurs de logements sont nombreux en Ile de France, bien qu’il y ait, sur le territoire national, assez de bâti pour satisfaire les besoins. Seulement les métropoles, pourtant devenues BARBARES, comme l’explique si bien Guillaume FABUREL, attirent les femmes et les hommes dans l’espoir d’un emploi.
Cette situation vient des politiques nationales menées depuis des décennies, qui considèrent que le « MARCHÉ » est la clef faisant fonctionner la société, et qui ont laissé faire les délocalisations, transformant en quasi désert nombre de nos régions.
Force est de constater combien c’est erroné, et cela fait des années qu’au MNLE, nous disons que nous ne sauverons pas le climat, la planète ni l’humain, sans sortir du capitalisme. Nous notons aussi que la mixité sociale, qui se développe, ne règle en rien les difficultés des plus modestes.
Nous remarquerons, pour le cas précis de l’Aire des Vents et des projets immobiliers qui risquent de la sacrifier, que les Jeux Olympiques ont perdu leur objectif originel, pour devenir objet de spéculations et de commerce.
Il convient que, nationalement, l’aménagement du territoire redevienne une réalité, mais pas de manière technocratique comme par le passé, mais démocratique. C’est à dire que dès l’élaboration d’orientations, de projets, les citoyens soient associés. Cela éviterait l’épuisement des militants lors des consultations publiques sur des projets ficelés, objets de dossiers indigestes.
Sans doute, cela nécessite aussi une réduction du temps de travail pour aider les citoyens à participer à la vie publique.
Et pourquoi pas inclure dans le temps de travail des moments pour cela, ainsi que pour la formation, car nous n’avons pas tous la même sensibilité face aux réalités sociales et environnementales.
Cela pose vraiment la question d’une révolution sociétale. Si c’est le rôle des partis politiques de proposer de tels projets, les associations, vivier d’idées, peuvent les y aider. Le MNLE, association d’Education Populaire, est prêt à y participer. Car notre approche est celle de généralistes (énergie, biodiversité, eau, forêts, abeilles, nutrition, paix et lutte contre les armes nucléaires notamment, ainsi que les questions sociales, car notre combat vise au bonheur humain, partout sur la planète….) Mais nous sommes aussi spécialistes, grâce à notre Conseil Scientifique.
Nous allons d’ailleurs, en mars 2021, démarrer un Forum Alternatif Mondial de l’Eau auquel nous souhaitons la participation la plus large possible.
Voilà, pour faire très court, ce que je souhaitais vous dire, vous invitant à redoubler de courage pour ces luttes continuelles, et pour que cela amène un maximum de citoyens à s’impliquer, en plus des associations, dans la vie politique, seule possibilité à mes yeux de changer efficacement le monde. Car nous voyons bien l’énergie que nous dépensons en actions, parfois gagnantes sur certains aspects, mais qui laissent les majors de l’eau, de l’énergie, de la grande distribution, continuer dans leurs coins et dans le plus grand secret, leurs pratiques écocides. A travers l’expérience de la Convention Citoyenne pour le Climat, il apparaît bien que sans changement politique majeur, nous serons condamnés à une vie de luttes incessantes, usantes. Je note tout de même leur bon côté : la création de nombreux liens entre membres des diverses associations qui se retrouvent en convergence dans ces luttes. Je vous remercie de votre attention.
Christian CHASSEAU Secrétaire national du MNLE Réseau Homme et Nature