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Avec les habitants, sauvons l’ilot de fraicheur Pêche d’Or Bergerie !

Depuis treize ans l’école maternelle Pêche d’Or de Bagnolet située au coeur du quartier populaire des Malassis vit en harmonie avec une bergerie de quartier associative, éducative et solidaire qui a su conforter un ilot d’une fraîcheur et d’une biodiversité remarquables.
C’est ce patrimoine qui est menacé par un projet urbain et architectural complètement dépassé au regard des enjeux climatiques…..

La suite de notre communiqué ICI

et pour retrouver la pétition, suivre le lien Sauvons-ilot-peche-bergerie

 

Projet urbain du centre-ville de Saint-Denis : L’inconséquence écologique de la municipalité

L’ équipe municipale de Saint-Denis a lancé la rénovation urbaine du centre-ville.

Le premier acte a démarré début mai, en même temps que le lancement d’une soit-disant concertation. Cela commence par déplacer des commerces de la place Jean Jaurès et des rues adjacentes, participant à l’animation du marché, vers la place du 8 Mai 1945 afin de lancer les recherches archéologiques avant la création d’une « forêt urbaine » sur la place Jean Jaurès. Ce projet est l’occasion pour nos nouveaux élus de verdir leur langage en faisant croire que la renaturation de la place Jean Jaurès va participer à rendre le cœur de ville « durable, résilient et sobre ». Cette décision, prise dans l’opacité, ne peut être acceptée car elle va à l’encontre de la grave crise climatique que nous vivons. Elle ne répondra pas au manque criant d’espaces de respiration pour les dionysiens et dionysiennes, dont la crise sanitaire a révélé toute l’ampleur……

La suite dans notre communiqué ICI

 

 

 

Parc Georges Valbon, Aire des Vents : ENFIN UNE BONNE DECISION

EN ZONE NATURA 2000 :  LE BOULODROME ET SA BORDURE BOISEE ENFIN SAUVEE!

Télécharger notre communiqué ICI

C’est officiel depuis ce mardi 21 juin : l’épreuve de tir des JO de Paris 2024 n’aura finalement pas lieu dans le parc Georges Valbon à La Courneuve en Seine-Saint-Denis.
Nous avions questionné le préfet de Seine-Saint-Denis dès que nous avions su, par ouï-dire, que le Comité d’Organisation des JOP 2024, envisageait d’étendre en Zone Natura 2000 les épreuves de tir sur le terrain dit du « boulodrome », en limite du terrain des Es-sences, avec l’implantation provisoire d’une tribune et d’un stand de tir nécessitant des tra-vaux gigantesques (un bâtiment de 115m L- 60m l -18m de haut implanté par 280 pieux de 5m de profondeur) pour répondre aux besoins des épreuves de tir des JOP 2024. Le préfet de Seine-Saint-Denis trouvait prématuré de nous recevoir.
La volonté collective exprimée de ne rien lâcher pour défendre notre parc, sa faune, sa flore, les a fait céder face aux risques budgétaires et calendaires posés par les éventuels recours administratifs que le MNLE-93 NEP, les autres collectifs et riverains n’auraient pas hésité à faire.

lire la suite dans le communiqué joint

BAIGNADE ECOLOGIQUE DANS LE PARC GEORGES VALBON ? .

Télécharger notre communiqué ICI

Le projet d’un site de baignade dans le parc Georges Valbon avance. Proposé par le Département de la Seine-Saint-Denis et situé sur Saint-Denis et la Courneuve, le début des travaux de terrassement est déjà annoncé pour septembre 2022.

Ce projet prétend répondre à une demande forte d’accès à l’eau et au besoin de piscines en Seine-Saint-Denis – notre département est très carencé aussi dans ce domaine -.

Il est surtout question d’une transformation profonde de l’usage de ce grand parc créé au tout début des années 1970, protégé et classé en Zone Natura 2000, et aujourd’hui riche d’une faune et d’une flore exceptionnelles.

C’est aujourd’hui un lieu agréable, paisible et ouvert aux activités humaines préservant la nature, sa faune et sa flore. Un lieu qui aide à la contemplation, la marche ou la course à pied en harmonie avec ce magnifique environnement. Il doit être protégé.

……

Nos propositions

Sur l’Accés à l’eau

Réfléchir à l’eau dans l’espace public est un enjeu important pour nos villes car le sujet se situe à la croisée de plusieurs objectifs des politiques publiques :

  • Améliorer la convivialité des espaces publics –
  • Ouvrir un service utile près des aires de jeux pour enfants ou des terrains de sport, et aussi aux personnes âgées –
  • Adapter la ville au changement climatique avec des infrastructures qui participent au rafraîchissement et la résorption des îlots de chaleur urbain-
  • Améliorer la santé publique en permettant l’accès à l’eau potable dans la rue.

Penser la place de l’eau dans l’espace public participe à la réflexion collective sur la place de la nature en ville, ses formes et ses fonctions (absorption de CO2, fraîcheur, absorption de polluants atmosphériques, etc.).

Nous proposons d’engager le débat avec les habitants, les associations et spécialement les riverains des grands parcs du département sur les différentes formes d’accès à l’eau -en particulier en ZN 2000- et plus généralement en zones urbaines denses et toujours plus densifiées. La baignade n’est pas toujours la plus efficace en termes d’équilibre coût usage et utile. D’autre pistes sont a explorer ou à intensifier :

  • Jets, aspersions, brumisations, Miroirs d’eau, fontaines à boire, autant de solutions très efficaces beaucoup moins couteuses et qu’il faut -pour certaines- multiplier.
  • Renaturation des bords :
    • Des Canaux Ourcq et Saint Denis (concerne les villes de Pantin, Bobigny, Bondy, Noisy les Sec, Aulnay sous-bois, Pavillons sous-bois, Sevran, Livry pour Ourcq), (Aubervilliers, la Courneuve, Saint Denis pour le canal Ourcq à Seine).
    • De Seine à l’Ile Saint Denis, Saint Denis, Saint Ouen et Epinay)
    • De Marne à Neuilly sur Marne, Noisy le Grand et Gournay

Feuilleton du printemps – Épisode 8 : Le casse-tête des décharges

A heavy compactor/bulldozer reshape rubbish on a landfill site and gets mobbed by hungry birds

LE CASSE-TETE DES DECHARGES

On enfouit en décharge uniquement les déchets qu’on refuse de récupérer. C’est en contradiction complète avec l’économie circulaire. C’est une contribution cynique à l’épuisement des ressources planétaires. Comment en finir avec cet immense gaspillage ?

Les 3 sortes de décharges

Les décharges de classe 1 sont réservées aux déchets industriels les plus dangereux. Elles sont très rares. Dans tout le Midi de la France il n’y en a que deux : une à Bellegarde (département du Gard) et une autre à Graulhet (Tarn).

Les décharges de classe 2 dites aussi « installations de stockage de déchets non dangereux » ou ISDND sont destinées aux déchets ménagers et assimilés, qu’on appelle aussi déchets municipaux.

Les décharges de classe 3 accueillent les déchets « inertes ». On qualifie ainsi ceux qui ne fermentent pas, qui ne peuvent pas brûler et qui ne sont susceptibles d’aucune réaction chimique ou physique. Ils ne présentent donc aucun danger pour la santé ou pour l’environnement. Exemples : des vitres brisées, des débris de briques ou de tuiles, la terre extraite pour faire place aux fondations d’un édifice ou à une piscine…

La classe 1

Jusqu’à une époque récente les industriels vendaient leurs produits sans se soucier des déchets qui résultaient de la consommation desdits produits. A leurs yeux , ces déchets, c’était l’affaire des clients et pas des fabricants. Cette insouciance a pris fin avec l’instauration de la R.E.P. ou responsabilité élargie des producteurs . Rappelons que la R.E.P. oblige les producteurs à collecter et à traiter à leurs frais les déchets issus des produits qu’ils ont mis sur le marché. C’est une innovation majeure : Puisque ce sont les producteurs qui désormais sont en charge de ces déchets ils ont tout intérêt à ce que lesdits déchets soient recyclables et sans danger.

A été également introduite une fiscalité incitative, notamment la T.G.A.P. (taxe générale sur les activités polluantes) dont la vocation est de s’alourdir d’année en année jusqu’à devenir insupportable. La double pression de la REP et de la TGAP pousse les industriels à l’écoconception de leurs produits. On peut donc raisonnablement espérer que les dépôts en décharges de classe 1 se feront de plus en plus rares jusqu’à disparaître.

Classe 3

Les déchets inertes qui y sont entassés proviennent presque tous de l’industrie du bâtiment et des travaux publics : gravats des chantiers de démolition, terre résultant du creusement de puits, de piscines, de tranchées, etc

Ces déchets inertes pourraient être réutilisés. Au lieu de prélever du gravier dans le lit ou sur les rives d’un cours d’eau, l’industrie des carrières pourrait concasser les débris des chantiers de démolition. On a parfois besoin de terre pour édifier un remblai ou combler une cavité.

Pourquoi ne pas prélever cette terre dans une décharge d’inertes ?

Un grand pas vers l’économie circulaire sera accompli lorsque les décharges de classe 3 seront devenues des dépôts temporaires, transitoires destinés à une réutilisation.

Classe 2

Les décharges de déchets ménagers et assimilés sont celles qui posent les problèmes les plus nombreux et les plus difficiles.

Les déchets ultimes

On ne doit enfouir dans ces décharges que des déchets « ultimes ». Ils sont légalement définis comme suit : « déchets qui ne sont plus susceptibles d’être traités dans les conditions techniques et économiques du moment , notamment par extraction de la part valorisable ou par réduction de leur caractère polluant ou dangereux ».

Malgré cette définition les ISDND reçoivent souvent des résidus recyclables. C’est pourquoi à Béziers la clôture de la décharge a souvent été fracturée pendant la nuit par des voleurs à la recherche de ferraille, d’aluminium, de cuivre et d’autres métaux qu’ils avaient repérés quand il faisait jour.

Systématiques sont aussi les dépôts d’ordures fermentescibles pourtant faciles à valoriser par compostage. Enfouis sous terre et donc privés d’ oxygène ces dépôts en fermentant produisent de grandes quantités de biogaz dont la puanteur caractéristique (cadavérique et excrémentielle) suffit à prouver que des fermentescibles ont été illégalement enfouis. Dans l’Hérault (et ailleurs) la préfecture n’a pas seulement fermé les yeux sur cette illégalité : elle a même autorisé un industriel à bâtir à l’intérieur de la décharge de Béziers une installation qui transforme le biogaz en chaleur et en électricité. Autoriser l’exploitation d’un dépôt illégal  c’est un comble…

Les dépôts dangereux

Bien entendu dans une ISDND (installation de stockage de déchets non dangereux) les résidus dangereux sont logiquement interdits . Les arrêtés préfectoraux autorisant les ISDND comportent une longue liste des dépôts prohibés : explosibles, corrosifs, comburants, inflammables, etc. Sont évidemment interdits les déchets médicaux à risques infectieux . Interdites aussi les « substances chimiques » (sic) sans autre précision. Il est vrai que s’il fallait énumérer tous les produits chimiques dangereux la liste serait interminable. J’ai gardé le plus savoureux pour la fin. Sont explicitement interdits « les déchets contenant plus de 50 mg/ kg de PCB » . Traduisez PCB par polychlorobiphényles. Ils font partie des polluants organiques persistants. Le gardien d’ISDND assis dans sa guérite à l’entrée de la décharge a-t-il la compétence et les moyens techniques pour évaluer si tel camion-benne transportant des tonnes d’ordures contient moins de 50 mg/kg de PCB ou un autre toxique dans une petite partie de son chargement ?

Les seuls résidus dangereux qui ne peuvent entrer dans une ISDND sont les matières radioactives car un appareil placé à l’entrée de la décharge lance l’alerte s’il détecte de la radioactivité.

Incohérences

Très paradoxalement les installations de stockage de déchets non dangereux font officiellement partie des I.C.P.E. ou installations classées pour la protection de l’environnement c-à-d les installations dangereuses . Elles sont soumises à enquête publique et doivent être autorisées par la préfecture. L’arrêté préfectoral d’autorisation énumère la longue liste des précautions que l’exploitant doit prendre pour ne pas nuire à l’environnement.

Ainsi pour éviter de polluer les nappes d’eau souterraines, le soubassement géologique d’une ISDND doit comporter une couche d’argile (matière peu perméable) d’au moins 5 mètres d’épaisseur. Cette couche doit être surmontée par au moins un mètre de matière (naturelle ou artificielle) encore plus imperméable. Cette double barrière passive est complétée par une barrière active : un fine couche de matière plastique totalement imperméable doit tapisser le fond de la décharge .

Ce n’est pas tout : la pluie tombée sur l’ISDND lessive les déchets et, polluée par ce contact, s’accumule en fond de décharge. Ce liquide pollué, appelé lixiviat, doit être continuellement extrait de la décharge, stocké dans un bassin et traité avant déversement dans le milieu naturel.

Malheureusement ces précautions ne sont pas toujours suffisantes. Le biogaz généré par l’enterrement des fermentescibles n’est pas seulement malodorant explosif et toxique. Il est aussi inflammable et provoque souvent des incendies susceptibles d’endommager la matière plastique qui tapisse le fond de la décharge. Vérifier après un incendie si ce tapis est intact et le réparer éventuellement n’est pas une mince affaire. A la suite d’un feu, l’ISDND de Vendres près de Béziers a été fermée pendant 18 mois pour vérification et travaux.

Gestion des lixiviats

Que faire des lixiviats ? Le plus simple, le moins onéreux et le plus inoffensif pour l’environnement est de laisser les lixiviats s’évaporer dans leur bassin sous l’ardeur du soleil. Surtout dans le sud de l’hexagone les calculs des services météorologiques nous apprennent que la quantité d’eau qui s’évapore du sol est supérieure à la pluviométrie. Mais les élus (conseillés par qui?) préfèrent presque toujours pour les lixiviats des traitements industriels complexes et onéreux. Les lixiviats de Béziers sont envoyés par camions-citernes à des centaines de km vers des installations industrielles. Leurs performances sont douteuses car ce sont le plus souvent des stations d’épuration des eaux d’égout . Ces STEP sont efficaces contre les polluants organiques mais inopérantes contre les innombrables polluants minéraux. Pour les lixiviats comme pour les autres déchets nous constatons que les techniques artisanales (en l’occurrence évaporation dans un bassin) sont à tous égards préférables aux techniques industrielles.

Conclusion

Pour les défenseurs de l’environnement la tâche, à défaut d’être facile, est du moins simple et claire : Il faut exiger le respect rigoureux des lois et de la réglementation relatives à la gestion des déchets. Si le droit en vigueur était respecté, les ISDND n’accueilleraient ni recyclables (qu’il vaut mieux recycler) ni toxiques (qu’il faut collecter séparément pour traitement approprié) ni fermentescibles (qui doivent être compostés) ni quoi que ce soit qui puisse polluer l’environnement. Les ISDND deviendraient donc de fait des décharges de classe 3 pour résidus inertes.

Pour le comité biterrois du MNLE

Robert CLAVIJO

Vers de grands débats sur l’énergie

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Christian Chasseau, secrétaire national du MNLE – Réseau Humanité&Nature présente les débats sur l’énergie qui se  débuteront à la Fête de l’Humanité.

 

Feuilleton du printemps – Épisode 7 : Vers une économie circulaire ?

VERS UNE ECONOMIE CIRCULAIRE ?

Depuis quelques années le concept d’économie circulaire fait partie du droit français. De quoi s’agit-il ?

Limites des ressources naturelles

Qu’il s’agisse d’énergies ou de matières premières, aucune ressource naturelle n’est inépuisable. L’énergie du soleil paraît éternelle. Pourtant même le soleil, ce réacteur thermonucléaire, quand il n’aura plus d’hydrogène à transformer en hélium, cessera de nous envoyer lumière et chaleur.
Même si nous réduisons le rythme actuel de notre consommation, nous aurons bientôt épuisé les gisements d’énergies fossiles contenus dans l’écorce terrestre : pétrole, gaz naturel et charbon. Il y a quelque 300 millions d’années a pris fin la période géologique dite « carbonifère ». Elle porte ce nom parce que dans les conditions climato-biologiques très particulières qui existaient alors, les arbres morts, au lieu d’être, comme actuellement, décomposés par des microbes, se sont lentement transformés en houille. Quand nous aurons brûlé toute la houille de l’écorce terrestre, il ne faut pas espérer que dame nature, pour nous complaire, produira de nouveau des houillères.
Les gisements de métaux n’existent qu’en quantité très limitée. Or ils sont très demandés. L’industrie actuelle est très vorace notamment en « terres rares », appellation curieuse car il s’agit d’une quinzaine de métaux mais elle dit bien leur rareté. Inutile de préciser que, si nous savons extraire des métaux du sol, nous sommes totalement incapables de créer du fer, du cuivre, de l’or ou des « terres rares » pour remplacer les gisements épuisés.

La société « de consommation »

En peu de temps les sociétés industrielles ont multiplié production et consommation ce qui leur a valu naguère d’être étiquetées « sociétés de consommation ». L’american way of life » ou mode vie des USA (le plus gaspilleur qui soit) est malheureusement devenu l’exemple à suivre non seulement dans les pays dits « riches » mais aussi dans tout le tiers monde. Or il est évident que les ressources planétaires, déjà fortement entamées, ne permettent pas à toute l’humanité de consommer autant que les USA.
Circonstance aggravante : la population mondiale, au lieu de diminuer, explose. Depuis 1960 le nombre des êtres humains a été multiplié par 3. C’est 3 fois plus de consommateurs.
Vous vous demandez peut-être quel est le lien entre ce que vous venez de lire et la gestion des déchets, sujet de notre feuilleton printanier. Réponse : Pour éviter l’épuisement des ressources planétaires il est évident qu’il faut récupérer, réutiliser, recycler la totalité de nos déchets car tout déchet non récupéré, tout déchet incinéré est une ressource perdue pour la génération actuelle et pour les générations futures. Or nous sommes loin, très loin de tout récupérer…

L’époque du tout jetable

En arpentant les rues de votre ville vous rencontrez partout, négligemment abandonnés sur les trottoirs, les déchets les plus divers : mégots (pourtant toxiques), masques antiviraux (peut-être infectés), canettes de boissons et bouteilles d’eau en plastique. Les auteurs de ces abandons n’ont manifestement aucun souci de récupération et de recyclage.
Plus grave : des commerces de toute taille depuis des épiceries jusqu’à des hypermarchés s’obstinent à proposer à leurs clients des sacs en plastique peu ou pas recyclables. Certains consommateurs accordent leur préférence aux boutiques et aux rayons où tout se vend en vrac. A défaut de boutiques vrac, ils tendent aux commerçants le récipient réutilisable dans lequel ils demandent que soient placés le fromage ou les végétaux qu’ils achètent. Mais ces écocitoyens sont encore très minoritaires.
Quand une entreprise organise une fête avec buffet, elle utilise le plus souvent des gobelets et de la vaisselle jetables, généralement en plastique non recyclable. La plupart des convives ne sont guère préoccupés par le devenir de ces ustensiles.
Laboratoires pharmaceutiques, hôpitaux et cliniques devraient donner l’exemple d’une consommation responsable. Il n’en est rien. Dans mon enfance les seringues, après chaque injection, étaient désinfectées dans un bain d’alcool à 90° et réutilisées. Actuellement les seringues, y compris les aiguilles d’acier éminemment faciles à stériliser et à réemployer, sont à usage unique. Tout ce matériel est brûlé avec les médicaments non utilisés même s’ils n’ont pas atteint la date de péremption et pourraient servir dans un dispensaire.

De l’économie linéaire à l’économie circulaire

La pratique du tout jetable est aussi appelée « économie linéaire ». On peut la résumer en 4 étapes :
1- On extrait de la planète énergie et matières premières.
2- Avec ces ressources on fabrique des marchandises.
3 – Les marchandise sont distribuées et consommées.
4 – Après consommation, les déchets, au lieu d’être récupérés, sont jetés dans la nature ou incinérés ou enfouis en décharge.
Ces 4 étapes forment une ligne droite. L’économie circulaire consiste à transformer cette ligne droite en un cercle grâce à la réutilisation des déchets. Exemple : une bouteille en verre, une canette en acier ou en aluminium, après que leur contenu a été consommé, peuvent être recyclées des milliers de fois sans aucune perte de matière ou de qualité. A la limite une économie circulaire parfaite fonctionnerait en circuit fermé. On cesserait d’opérer des prélèvements sur les ressources naturelles vu que les déchets fourniraient toute l’énergie et toutes les matières premières nécessaires à un nouveau cycle de production/consommation.
Malheureusement une économie totalement circulaire est un idéal impossible à atteindre.

Les limites de l’économie circulaire

Recycler des canettes métalliques ou des bouteilles en verre exige d’abord leur transport jusqu’à une usine. Celle-ci fait fondre à haute température le métal ou le verre pour fabriquer des récipients neufs. Transport et fusion consomment une énergie qui ne servira qu’une seule fois, contrairement au métal et au verre indéfiniment recyclables.
D’autre part une lame de scie ou de couteau est soumise à des frictions . A chaque utilisation et à chaque affûtage la lame perd une partie de son acier sous la forme d’une très fine poussière métallique. Cette poussière n’est ni récupérée ni récupérable. Elle se disperse et se perd dans l’environnement. Une perte identique a lieu pour tous les métaux soumis à des frictions : rails de chemin de fer, roues de véhicules, cylindres et pistons de moteurs, roulements à billes , etc. C’est pourquoi l’économie dite « circulaire » ne peut fonctionner en circuit fermé. A chaque cycle, il faut introduire dans le cercle de nouveaux prélèvements sur les ressources naturelles (énergie et/ou matières premières).
Une économie totalement circulaire est donc un idéal impossible à atteindre mais vers lequel il faut tendre au maximum.

Concrètement quelle conduite tenir ?

La conduite à tenir pour favoriser une économie circulaire se déduit logiquement de tout ce qui précède :
1- Réduire le nombre des consommateurs en étendant à toute l’humanité le contrôle des naissances.
2- Renoncer à consommer des ressources non renouvelables. Dans le cas contraire lesdites ressources seront un jour épuisées et il faudra bien alors nous en passer. Autant nous en passer dès maintenant et laisser à nos descendants une planète pas totalement appauvrie.
3- Laisser aux ressources renouvelables que nous consommons le temps de se renouveler. Il faut des siècles pour qu’un gland tombé sur le sol devienne un chêne adulte.
4- Allonger la durée de vie des biens d’équipement. Donc en finir avec l’obsolescence programmée. Réparer systématiquement les téléphones, les ordinateurs, l’électroménager au lieu de jeter à la moindre panne pour acheter du neuf. Multiplier les vide-grenier pour donner une seconde vie aux biens qui ont cessé de plaire. Multiplier les recycleries dites aussi ressourceries ou parcs à ressources.
5- Au lieu d’acheter une tondeuse à gazon ou une perceuse électrique que vous n’utiliserez que quelques heures par an, mieux vaut louer ces appareils, quand vous en avez besoin. Le même appareil servira ainsi à beaucoup de familles. C’est l’intérêt du consommateur et de l’environnement mais il faudra imposer cet usage aux industriels dont le chiffre d’affaires reculera.
Cette pratique est déjà intégrée dans le droit français sous le nom d’économie de la fonctionnalité.
5- A l’emballage jetable préférer l’emballage recyclable et au recyclage préférer la consigne de l’emballage.
6 – Développer et multiplier les filières R.E.P. Les industriels sont en effet les mieux placés et les plus compétents pour récupérer, réemployer, réutiliser ou recycler les déchets issus des biens qu’ils ont mis sur le marché.
7- Réinjecter dans la production la totalité de nos déchets, ce qui exclut incinération et enfouissement en décharge.
8- Réduire la publicité, qui nous incite à consommer au-delà de nos besoins et qui nous suggère que consommer toujours plus serait source de bonheur.

Nous avons du pain sur la planche. Haut les coeurs !
Pour le comité biterrois du MNLE Robert Clavijo

Feuilleton du printemps – Épisode 6 : Techniques artisanales ou industrielles 

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TECHNIQUES ARTISANALES OU INDUSTRIELLES ?

A chaque étape de la gestion des déchets les collectivités territoriales en charge de ce service public ont à choisir entre techniques industrielles et techniques artisanales. Comment faire un choix éclairé ?

L’étape de la collecte

La collecte des déchets ménagers peut se faire de 3 façons :

1- Apport volontaire des ménages dans des bornes de tri sélectif. Elles comprennent au moins 2 conteneurs : un pour le verre et un pour les autres emballages, le papier et le carton. Dans d’autres collectivités, les bornes comprennent 3 ou 4 conteneurs ce qui permet un tri plus fin.
C’est la collecte techniquement la plus artisanale et financièrement la moins coûteuse.

2- Collecte en porte à porte effectuée par les camions-bennes d’ébouage.

3- Jamais en panne d’imagination quand il s’agit de nous vider les poches, des industriels comme VEOLIA ont inventé une collecte souterraine par aspiration ou par soufflerie dite collecte « pneumatique ». Ce système exige un réseau de tuyaux souterrains qui s’ajoute au réseau d’égout, au réseau d’adduction d’eau potable, au réseau de tuyaux de gaz, etc. Les ménages jettent leurs déchets dans les « périscopes » (ouvertures du réseau pneumatique) . Après quoi une soufflerie/aspiration chasse ou aspire à grande vitesse (70 km/heure) les déchets qui aboutissent dans un récepteur central en périphérie de la ville. Des camions chargent alors les déchets et les transportent dans une usine de tri et de traitement.

En 2011 VEOLIA comptait plus de 700 installations pneumatiques dans le monde et même quelques-unes en France : Saint-Ouen, Romainville, Vitry-sur-Seine , le quartier des Batignolles à Paris, etc.

Avantages du système pneumatique : il supprime les bacs poubelles, les ordures parfois répandues sur les trottoirs ainsi que les camions-bennes d’ébouage bruyants et malodorants.

Inconvénients du système pneumatique : il réduit à peu de chose le tri manuel (pourtant décisif) par les habitants ; il coûte très cher en investissement (réseau souterrain) et en énergie (soufflerie ou aspiration 24 h sur 24 et 7 jours sur 7). La riche et très bourgeoise principauté de Monaco a opté pour le pneumatique mais Grenoble, après une expérience, y a renoncé en 2012. L’ADEME ne recommande pas le pneumatique, à la fois très coûteux, énergivore et incompatible avec un tri correct des déchets . Par exemple le système pneumatique n’accepte pas le verre qui doit donc être collecté autrement…

L’étape du compostage

Les élus ont le choix entre 3 filières pour le traitement des déchets fermentescibles :

1- la meilleure solution à tous égards est le compostage domestique : Il supprime les transports et les dépenses énergétiques qu’exige tout transport. Ceux qui ont un jardin n’ont même pas besoin de composteur, qui est indispensable uniquement pour ceux qui vivent en appartement. Dans ce dernier cas l’achat d’un composteur est superflu. N’importe quel récipient peut servir comme composteur : grand pot de fleurs, vieux seau, caisse en bois….

2- Certains ménages, pour des raisons diverses, ne peuvent ou ne veulent pas pratiquer le compostage domestique. Pour ces personnes les élus sont légalement tenus d’organiser une collecte séparée des fermentescibles. Dans ce cas, le plus simple et le plus judicieux est de déposer les déchets collectés sur une plate-forme de compostage. Ils y fermentent en gros tas qu’on retourne de temps à autre pour oxygénation et qu’on arrose en période de sécheresse pour éviter la déshydratation. Au bout de quelques mois le compost est mûr et peut être vendu pour épandage sur les sols cultivés. La vente de ce compost produit artisanalement sans aucune nuisance couvre en grande partie les frais de transport et de compostage.

3- Bien entendu divers industriels préconisent des usines techniquement complexes et financièrement très coûteuses pour traiter les fermentescibles. C’est ainsi qu’à Béziers a été autrefois construite une usine de tri-compostage  dite UVOM (Unité de valorisation des ordures ménagères) Il a fallu démolir l’UVOM en raison de ses très mauvaises performances et une autre usine, dénommée VALORBI, a été construite. La chambre régionale des comptes, dans son rapport définitif de mars 2019, observe que VALORBI, construite sur l’emplacement de l’UVOM, a des performances encore plus mauvaises que l’UVOM. Bravo !

Pendant des années d’autres industriels ont séduit de nombreux élus en leur vantant la torche à plasma, une invention de la NASA étatsunienne. Moyennant une chaleur de plusieurs milliers de degrés la torche à plasma était réputée transformer tous les déchets organiques en un gaz énergétique commercialisable comme combustible. Mais ce système a montré ses impasses. Rejeté par l’administration préfectorale elle-même, Il est tombé dans l’oubli.

A Montpellier les élus, séduits par une autre publicité industrielle, ont construit à grands frais une usine dite de « méthanisation ». On appelle ainsi les usines productrices de biogaz, un gaz à la fois puant, explosif et toxique, appelé autrefois grisou dans les mines de houille. L’usine de Montpellier, appelée Amétyst, est tristement célèbre pour ses nombreux déboires : insupportables nuisances pour le voisinage (puanteur et nuages de mouches), incendies dont un a détruit une grande partie de l’usine, accidents divers, une intoxication à l’ammoniac qui a nécessité l’hospitalisation de plusieurs salariés, etc. Nullement dissuadé par les résultats désastreux des usines de méthanisation françaises et étrangères, le SICTOM (syndicat intercommunal) de Pézenas-Agde a résolu de construire à son tour une usine de méthanisation. Devant le coût pharaonique de ce projet, le SICTOM cherche des partenaires susceptibles de cofinancer le chantier. Il essaie d’entraîner l’agglo Béziers-Méditerranée dans cette aventure.

Comment trier les déchets ?

Le premier tri est celui que font les ménages en jetant leurs résidus dans diverses poubelles ou dans divers conteneurs . Ce tri domestique est indispensable pour éviter que se mélangent inextricablement toxiques, fermentescibles et autres résidus. La qualité de ce tri domestique conditionne le succès de toutes les filières de valorisation en aval.

Après quoi les collectivités doivent choisir, (notamment pour papiers, cartons et emballages divers) entre une chaîne de tri manuel et une chaîne de tri industrielle où le travail est effectué par des machines.

Dans l’UVOM d’abord puis dans VALORBI les élus biterrois ont choisi le machinisme : des cribles sélectionnent les déchets en fonction de leur taille ; un aimant prélève les métaux ferreux ; un courant de Foucault capte les objets en aluminium . Sur une surface inclinée on laisse tomber les déchets pour séparer les corps durs qui rebondissent et les corps mous qui s’écrasent. Dernière innovation : le tri optique . Il est effectué par des automates capables de distinguer plusieurs catégories d’objets en fonction de leur structure moléculaire . On peut ainsi séparer 2 ou 3 familles de matières plastiques. Mais au total VALORBI ne peut effectuer qu’un tri grossier qui laisse beaucoup de débris indésirables dans la fraction destinée au compostage. D’où un compost médiocre, toxique et souvent invendable.

Dans une chaîne de tri manuel un tapis roulant transporte les déchets et passe entre 2 haies de salariés. L’un attrape au passage et entasse près de lui les papiers et cartons. Un autre prélève les emballages en verre, un autre les emballages métalliques, etc. Le tri manuel est préférable à tous égards. En effet il crée des emplois pour travailleurs non qualifiés, c-à-d la catégorie de salariés les plus frappés par le chômage. Il coûte beaucoup moins cher en investissements que le tri industriel. Enfin les performances du tri manuel sont nettement supérieures. En effet seul le regard d’un être humain est capable de distinguer du papier-carton recyclable et du papier-carton sulfurisé, paraffiné ou plastifié et donc non recyclable, une boîte de conserve vide et une boîte contenant des résidus organiques qu’il faut extraire, un débris de bouteille en verre et un fragment de vitre , un inoffensif flacon de détergent et un flacon de médicament dangereux, etc. Bref le tri manuel est beaucoup plus fin, beaucoup plus efficace que le tri industriel.

C’est pourtant le tri industriel qui est presque toujours préféré par nos élus… et par la préfecture. Pourquoi cette préférence totalement irrationnelle ?

Les encombrants

On appelle « encombrants » les déchets ménagers trop volumineux pour entrer dans une poubelle. Un canapé, un lave-linge, un téléviseur mis au rebut sont des encombrants.

Certains encombrants sont déposés par leurs propriétaires en déchetterie. D’ autres sont abandonnés sur les trottoirs. Dans les 2 cas, c’est la collectivité territoriale qui les prend en charge. D’autres encombrants sont confiés aux filières R.E.P. (responsabilité élargie des producteurs) c-à-d aux industriels qui ont fabriqué ces objets. Dans tous les cas qui précèdent, qu’il s’agisse de meubles ou d’électroménager, les biens mis au rebut ne sont jamais réparés pour vivre entre d’autres mains une deuxième vie. Au mieux ( filières REP) ils sont détoxiqués puis démolis pour devenir simples matières premières.

Ainsi près de Béziers l’installation industrielle privée appelée « Valorsys » reçoit beaucoup d’ encombrants ménagers. Quand ils contiennent des composants toxiques ils ne sont jamais détoxiqués. Certains sont encore en bon état (lits d’enfants, landaus, trottinettes, chevaux à bascule, meubles démodés, etc) et pourraient vivre une seconde vie. Ils sont pourtant systématiquement détruits. Les débris métalliques sont vendus pour recyclage à des entreprises métallurgiques. Le bois des meubles, après broyage, est bien peu réutilisable vu que, faute de tri, ce broyat mêle inextricablement du bois sain et du bois empoisonné par des traitements contre les insectes xylophages.

Si vous voulez vous défaire d’un meuble ou d’un appareil électroménager, le mieux est de le vendre (vide-grenier, brocante) ou de le donner (à des amis ou à des associations telles qu’Emmaüs, Secours populaire, etc). Il manque souvent une recyclerie-ressourcerie qui pourrait recevoir, trier, réparer et remettre sur le marché les encombrants qui actuellement sont déposés en déchetterie, abandonnés sur les trottoirs ou envoyés à Valorsys. Dans ce cas aussi la filière artisanale, financièrement moins coûteuse, créatrice d’emplois locaux, économe en transports et en ressources naturelles est de loin préférable aux filières industrielles.

Conclusion

Les techniques industrielles sont en train de se discréditer, notamment dans 2 secteurs : la pêche et l’agriculture. Il est désormais reconnu que la pêche industrielle (bateaux usines, filets immenses, etc) épuise les ressources océaniques et que seule la pêche artisanale est à la fois durable et créatrice d’emplois. L’agriculture industrielle (pesticides, OGM, destruction de la biodiversité agricole au profit des variétés les plus productives, élevages concentrationnaires en batterie et hors sol, aliments ultra-transformés, etc) est elle aussi discréditée au profit de l’agriculture artisanale dite aussi paysanne ou familiale. En revanche, dans la gestion des déchets, l’industrie reste encore prestigieuse alors que, pour les déchets aussi, les techniques artisanales sont à tous égards préférables.

D’autres considérations sont aussi à retenir :

La loi N° 75-633 du 15 juillet 1975 relative à la gestion des déchets (modifiée par la loi N° 92-646 du 13 juillet 1992) se donne 4 objectifs. Le 2ème est « d’organiser le transport des déchets et de le limiter en distance et en volume ». Ainsi dès 1975 la loi exigeait que les déchets voyagent le moins possible. Cette exigence est aujourd’hui renforcée par le souci de protéger le climat en réduisant le camionnage producteur de CO2 et donc en réduisant les transports de déchets. Or les installations industrielles, parce qu’elles coûtent très cher, ne peuvent être rentabilisées que par un vaste secteur de collecte. Ainsi pour amortir les dizaines de millions d’euros investis dans l’UVOM-VALORBI, l’agglo biterroise traite dans cette usine les ordures de plus de 50 communes qui vont du littoral méditerranéen jusqu’aux confins du Tarn. Seules les techniques artisanales, parce que bon marché, respectent le principe de proximité, le champion étant le compostage domestique qui ne coûte rien et supprime totalement les transports.

Ajoutons que les grands regroupements de communes conduisent à privatiser les services publics. En effet gérer les déchets d’ une petite commune rurale autonome est facile. Mais dans un vaste regroupement supracommunal comme le SICTOM de Pézenas -Agde (environ 60 communes) ou la métropole de Montpellier la gestion des déchets devient pour les élus une charge écrasante et ils sont enclins à s’en débarrasser en confiant cette lourde corvée à une entreprise privée moyennant une délégation de service public. De leur côté les industriels, peu intéressés par les ordures d’une petite commune isolée, sont au contraire alléchés par le juteux marché que constituent les poubelles d’une vaste collectivité. C’est pourquoi dans une grosse collectivité tout concourt à la privatisation des services publics locaux et tout concourt aux grandes installations industrielles.

Robert CLAVIJO

Comité biterrois du MNLE

(Mouvement national de lutte pour l’environnement)

Photo d’usine de tri mécanobiologique

Feuilleton du printemps – Episode 5 : L’incinération des déchets

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L’INCINERATION DES DECHETS
UNE PRATIQUE A EVITER

L’incinération, très répandue en France, présente des inconvénients nombreux et graves :
                            a- Elle contribue au réchauffement climatique.
Pendant l’incinération le carbone des déchets se combine à l’oxygène de l’air pour donner du C02. Brûler des ordures ménagères riches en carbone (matières plastiques, papier et carton, résidus de cuisine, de repas et de jardin) , c’est produire de grandes quantités de C02, principal gaz à effet de serre. Un méfait envers le climat.
                            b- Elle porte gravement atteinte à notre santé .
A partir d’ordures peu ou pas toxiques, l’incinération génère d’innombrables polluants qui contaminent l’air, le sol et les eaux. En effet au cours de la combustion, des molécules se décomposent pour former d’autres molécules, différentes des premières. Les ordures ménagères contiennent des substances de toute sorte et leur recombinaison au hasard dans un incinérateur donne naissance à des composés chimiques très divers. Beaucoup d’entre eux sont très toxiques, comme les organochlorés et, parmi eux, furanes et dioxines. Les dioxines sont de redoutables dérégulateurs hormonaux. Très solubles dans les matières grasses (viande, lait, etc.), chimiquement très stables et nocives même à très faible dose, elles s’accumulent dans la chaîne alimentaire au sommet de laquelle se trouve l’homme.
Sur les milliers de molécules recensées dans les fumées d’incinérateurs, quelques-unes seulement sont soumises à des limitations et à des contrôles réglementaires.
Prétendre que seuls les vieux incinérateurs sont polluants est une contrevérité. Les usines modernes se contentent, pour toute dépollution, de filtrer les poussières et les dioxines, de désacidifier les fumées, de désodoriser les rejets gazeux et de traiter les oxydes d’azote. Cela n’empêche pas l’émission de nombreuses molécules toxiques dans l’environnement . Certes à la température de 850 degrés pendant 2 secondes exigée par la réglementation la plupart des gaz toxiques sont décomposés en gaz inoffensifs mais comment empêcher que se reforment des molécules nocives très variées pendant la phase de refroidissement et de condensation des gaz APRES le traitement et HORS de l’usine?
De plus l’incinération fabrique des poussières. Les plus fines (dimension inférieure à 2,5 microns) sont particulièrement dangereuses : elles passent à travers les filtres de l’usine d’incinération puis franchissent la barrière pulmonaire. Elles sont à l’origine de maladies respiratoires et s’introduisent dans le sang générant à terme diverses maladies et des cancers. Ces particules ultrafines ne sont pas contrôlées aujourd’hui.
Parce que les déchets ménagers contiennent tout et n’importe quoi, leur combustion équivaut à brûler une matière inconnue. On déclenche ainsi des réactions chimiques inattendues et incontrôlables. Par effet cocktail les pires polluants peuvent se former et s’échapper de l’usine.
Le professeur Charles Sultan, spécialiste d’endocrinologie au CHU de Montpellier, estime qu’il est suicidaire de vivre à proximité d’un incinérateur. Pas moins.
Voici comment s’exprime le professeur Dominique Belpomme, cancérologue mondialement connu : Autour des incinérateurs « une surveillance épidémiologique montre chez les habitants des pathologies cardiovasculaires accrues liées aux particules fines, aux vapeurs de soufre et d’azote. Le taux de cancers augmente largement. Il y a des malformations cardiaques chez les enfants. On note aussi une chute de la fertilité des couples dans les vingt kilomètres avec une baisse de la natalité » (Midi libre du 18 juin 2015, édition de Lunel).
L’association pour la recherche thérapeutique anticancéreuse écrit que l’incinération « est une méthode de traitement des déchets unanimement condamnée par les autorités scientifiques internationales… Il faut se représenter tout incinérateur comme un brûlot géant émettant de très nombreuses poussières, en particulier des particules fines extrêmement toxiques et de plus, véhiculant des milliers de substances chimiques…L’utilisation de filtres ne constitue aucune protection efficace contre les milliers de substances CMR (cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques) qu’émettent les incinérateurs ».
                           c- Elle contribue à l’épuisement des ressources naturelles
Les concepts de développement durable et d’économie circulaire exigent tous deux le recyclage intégral de tous nos déchets et excluent l’incinération qui transforme des matières premières souvent précieuses en cendre et en fumées définitivement inutilisables.
                           d- Elle multiplie la quantité des déchets.
Sans oxygène on ne peut rien brûler . En effet toute combustion est une réaction chimique au cours de laquelle les combustibles se combinent avec de l’oxygène pour former des oxydes. Dans un four d’incinérateur le carbone devient oxyde de carbone (C02) le soufre devient oxyde de soufre (SO2) l’azote devient oxyde d’azote (NOx) etc. Certaines matières, rebelles à l’oxydation par le feu (ferraille, cailloux, verre) sortent de l’incinérateur sans avoir été altérées.
Pour trouver l’oxygène dont il a besoin l’incinérateur est contraint de consommer une grande quantité d’air. L’atmosphère en effet ne contient que 21 % d’oxygène. Le reste est presque uniquement de l’azote. Pour incinérer c-à-d pour oxyder entièrement une tonne de déchets il faut donc utiliser environ 5 tonnes d’air. En réalité on en consomme davantage car l’azote atmosphérique, au lieu de se tenir en dehors de la combustion, s’oxyde plus ou moins lui aussi, diminuant de ce fait l’oxygène disponible pour les déchets qu’on veut incinérer. Cette oxydation de l’azote atmosphérique s’observe facilement. Ainsi l’essence des moteurs d’autos et de camions est un hydrocarbure qui ne contient pas d’azote. Pourtant les gaz d’échappement de ces véhicules contiennent du dioxyde d’azote (NO2). C’est pourquoi les incinérateurs d’ordures ménagères pour brûler une tonne d’ordures consomment environ 6 tonnes d’air Cet air se pollue au cours de la combustion et devient fumée toxique. Puisqu’une tonne de déchets devient 6 tonnes de fumée, on conclura que l’incinération, loin de réduire la quantité des déchets, la multiplie par 6. Mais ce n’est pas tout.
La réglementation exige que la fumée, en raison de sa toxicité, soit traitée avant évacuation par une cheminée. Pour ce traitement on utilise divers réactifs. L’incinérateur de Béziers utilise bicarbonate, charbon actif et ammoniac. Tous ces réactifs incorporent les polluants qu’ils retirent des fumées et deviennent ainsi eux aussi déchets toxiques. Au total pour brûler une tonne de déchets un incinérateur produit environ 7 tonnes de déchets (cendres, fumée et réactifs). Or le premier objectif de toutes les lois relatives aux déchets est de réduire la production de déchets. Puisque l’incinération accroît la quantité et la toxicité des déchets elle devrait être interdite. Elle le sera un jour mais le lobby industriel a jusqu’ici réussi à empêcher cette interdiction.
                                         e- Elle viole la directive-cadre européenne N° 2008/98/C.E.
Rappelons que cette directive classe les divers traitements de déchets par ordre de préférence. Elle préconise la prévention, le réemploi et le recyclage. Elle déconseille incinération et mise en décharge. Une T.G.A.P. (taxe générale sur les activités polluantes) est prélevée par l’Etat sur incinérateurs et décharges. L’Etat reconnaît ainsi officiellement que ces 2 pratiques sont polluantes. La fonction de la T.G.A.P. est de s’alourdir au fil des ans jusqu’à devenir financièrement insupportable afin d’abolir progressivement ces 2 mauvaises pratiques.

                                        Pour le comité biterrois du MNLE Robert CLAVIJO