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Feuilleton du printemps – 3e épisode – Les fermentescibles

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Woman throwing compost with kitchen waste

COLLECTE ET TRAITEMENT des déchets PUTRESCIBLES

Toxiques et putrescibles (dits aussi fermentescibles) sont les 2 catégories de déchets qui posent le plus de problèmes.

Nous avons vu que les toxiques ne doivent jamais être mêlés aux autres résidus car toute la poubelle deviendrait toxique. Cela compromettrait en aval le succès de toutes les filières de traitement.

Les fermentescibles eux aussi ne doivent jamais se mêler aux autres déchets. Eux aussi exigent une collecte séparée et donc une poubelle particulière. Démonstration ci-après :

  •  Fermentescibles et minéraux se nuisent mutuellement

Les putrescibles, seuls déchets qui soient humides, sont souvent gras (charcuterie, sauces, restes de fritures, de pâtisserie) et presque toujours bourrés de microbes qui peuvent être pathogènes (excréments d’animaux domestiques, couches-culottes de personnes malades, etc). Les putrescibles peuvent donc humidifier, graisser, souiller et infecter les autres déchets compromettant ainsi leur valorisation. Ainsi papier et carton ne sont plus recyclables si, devenus humides, ils moisissent ou si, rendus gras, ils deviennent plus ou moins imperméables et ne peuvent donc plus être transformés en pâte à papier ou en pâte à carton.

D’autre part la fermentation de matières organiques dans une poubelle génère des acides organiques qui attaquent, altèrent et dégradent divers autres déchets, y compris les métaux. Ces derniers, attaqués par les acides, donnent des sels métalliques.

Les minéraux ne sont pas seulement victimes des organiques : L’inverse est tout aussi vrai. Les molécules qui polluent les organiques sont minérales: métaux lourds, déchets d’équipements électroniques et électriques , restes de peinture, produits d’entretien, restes de bricolage, pesticides, etc. Des restes de cuisine ou de repas contaminés par des toxiques donneront un compost toxique et donc inutilisable.

En somme une poubelle ménagère est un réacteur chimique dans lequel putrescibles et minéraux s’altèrent et se polluent mutuellement. Cette dégradation réciproque compromet en aval toutes les filières de traitement des déchets ménagers.

Il faut donc impérativement éviter de mélanger dans la même poubelle déchets fermentescibles et autres déchets. Pour les fermentescibles il faut une collecte séparée et donc une poubelle spécifique.

  • Considérations financières

Elus et techniciens objectent souvent que la collecte séparée des fermentescibles a un coût financier élevé.

Nous répondons d’abord que les organiques constituent en poids environ la moitié de la poubelle ménagère. C’est de loin la catégorie majoritaire parmi les déchets ménagers. Il est étrange que beaucoup de collectivités acceptent de payer une collecte sélective pour le verre d’emballage, fraction très minoritaire des déchets ménagers alors qu’on répugne à financer la collecte séparée des fermentescibles, fraction très majoritaire de la poubelle ménagère.

Remarquons ensuite que, si on refuse la collecte séparée des organiques, une chaîne de tri complexe et onéreuse devient indispensable. Or cette chaîne de tri coûte au moins aussi cher qu’une collecte séparée. Le choix financier est donc le suivant : ou bien on choisit la collecte séparée des biodéchets ce qui donne un excellent compost facile à vendre. Ou bien on composte des ordures en mélange ce qui rend indispensable une coûteuse usine de tri-compostage. De plus cette usine, incapable de séparer correctement minéraux et organiques, donne un mauvais « compost », bourré de détritus indésirables, et donc invendable.

Ajoutons que le bon compost se vend bien ce qui réduit beaucoup le coût de production alors que le mauvais compost est condamné à la décharge. Et le coût de la décharge alourdit le coût de production du mauvais compost.

  • Les bienfaits du compost

La plate-forme de compostage d’Aspiran (centre Hérault), qui traite des organiques collectés séparément et qui est nationalement considérée comme exemplaire, est une installation très simple, de type artisanal, qui n’a coûté à construire qu’un million d’euros. Le compost d’Aspiran, labellisé comme fertilisant pour agriculture biologique, se vend très bien. Pour une dépense minime, le compostage d’Aspiran transforme la moitié de la poubelle ménagère en un fertilisant agricole aux bienfaits multiples. Oui, multiples. Jugez vous-même :

1- Dans les zones naturelles, quand un arbre meurt, il pourrit et se décompose sur place. Il rend ainsi au sol nourricier tous les nutriments qu’il lui a empruntés au cours de sa vie. Dans les zones cultivées l’homme emporte la récolte sans rendre au sol ce qu’il lui a pris. C’est pourquoi les sols cultivés s’appauvrissent et deviennent progressivement infertiles. Les agronomes demandent qu’on rende aux sols cultivés de la matière organique. La vocation des déchets ménagers fermentescibles est donc de revenir dans les sols cultivés où ils sont nés et non de fournir du combustible comme le veut la mode actuelle (incinération, méthanisation , combustible solide de récupération, etc). Résultat de la décomposition de végétaux morts, le compost contient dans des proportions idéales tous les nutriments dont les végétaux ont besoin. Telle est la grande supériorité du compost sur les engrais chimiques, toujours incomplets et déséquilibrés.

2- Le compost maintient dans le sol l’humidité dont les plantes ont besoin, ce qui réduit le besoin d’arrosage.

3- Le compost nourrit les vers de terre qui regagnent ensuite leurs galeries et vont déféquer, parmi les racines, de l’azote et autres éléments assimilables par les plantes. Une fertilisation idéale.

4- En favorisant la multiplication des vers de terre et de leurs galeries, le compost aère le sol, évite l’asphyxie racinaire. Dans les zones naturelles où ils ne sont pas exterminés par les pesticides, les vers de terre creusent en moyenne 5.000 km de galeries par hectare (Marcel Bouché INRA). Les vers de terre sont les meilleurs laboureurs qui soient. Des laboureurs à la fois performants et gratuits.

5- Nourris par le compost, les vers de terre et leurs galeries transforment le sol en éponge, ce qui favorise l’infiltration des eaux de pluie, empêche leur ruissellement dévastateur sur les pentes, empêche ou limite les inondations en fond de vallée. Ainsi le fleuve Orb en temps de crue inonde une partie de Béziers et des villages de la basse plaine alors qu’il n’inonde jamais les villages de la haute vallée de l’Orb. Pourtant les pluies sont bien plus fortes en haute vallée et les pentes y sont bien plus raides qu’en plaine, ce qui devrait aggraver le ruissellement et devrait favoriser l’inondation des villages bâtis en fond de vallée tels que Avène, la Tour-sur-Orb, le Bousquet d’Orb. Pour l’explication de cette énigme voir début du présent paragraphe.

6- Le sol rendu spongieux par les vers de terre facilite le rechargement des nappes phréatiques, notre unique ressource en eau potable.

Les bienfaits du compost sont donc nombreux et inappréciables. Elus et techniciens municipaux devraient y songer…

Pour le comité biterrois du MNLE Robert CLAVIJO

Energies et usage par l’humain

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Les Energies et leur usage par l’humain nous placent à la croisée des chemins.

Par Jean-Paul MARTEL du MNLE Pays de Loire

La syndémie que nous vivons, depuis deux années, associe pandémie /crise sanitaire à une crise plus globale écologique/économique et sociale. S’y ajoutent les orientations et priorités d’action des pouvoirs publics pour la gestion de l’ensemble des formes d’énergie sur le territoire (PPE) en lien avec les choix de l’ UE et les marchés de l’ énergie. L‘ industrialisation, à marche forcée, de la méthanisation s’avère contreproductive en termes d’alimentation et de respect des espèces.

Les marchés de l’énergie (gaz et électricité) génèrent une évolution tendancielle à la hausse des prix des différentes sources d’énergie y compris celles dites de transformation comme l’électricité depuis 2007. Les choix de développement structurel et durable de la Chine notamment et l’accident le plus récent de Fukushima lourd de conséquences constituent deux accélérateurs supplémentaires.

Depuis nos premiers travaux sur les enjeux énergétiques de mars 2018, il est nécessaire d’actualiser et de préciser notre réflexion sur une transformation solidaire, énergétique écologique et sociale :

  • La finitude des énergies fossiles, charbon, gaz et pétrole ;

  • Le développement des énergies renouvelables est globalement engagé en s’appuyant sur le marché et la spéculation et se spécialise ;

  • La production d’électricité d’origine nucléaire majoritaire dans le bouquet énergétique français n’émet pas de GES, l’État continu à limiter la recherche sur la transformation et la neutralisation des déchets radioactifs comme sur la sûreté et la sécurité industrielle malgré les enseignements de Fukushima et d’autres accidents majeurs ;

  • Le passage de la fission nucléaire d’aujourd’hui à la fusion nucléaire (ITER) restent une affaire de spécialiste, bien que la fusion est maîtrisable et sans déchets radioactifs ;

  • la surconsommation globale des ressources, que procure la terre, par les humains est devenue mesurable, en moyen annuelle, elle conduit au dépassement du rythme de consommation dès le mois d’août;

  • L’accumulation de GES dans l’atmosphère et les limites de l’absorption naturelle du CO² produite à l’échelle de la planète au-delà de sa capacité de résilience naturelle est aujourd’hui mesurable ;

  • L’énergie électrique résulte, comme d’autres, de la transformation d’autres sources et suppose un pilotage de leurs usages au-delà d’un empilement avant distribution ;

  • Les énergies résultants d’une transformation (sans émission de GES) comme l’électricité pilotable ou intermittente à grande échelle et l’hydrogène « vert » permettent d’ouvrir des perspectives nouvelles à condition d’accompagner ces processus d’un niveau de recherche adéquate, plutôt que de se contenter d’un accompagnement d’innovations et d’opportunités industrielles ;

  • le développement du nombre et de l’intensité des phénomènes et événements climatiques dont l’élévation de la température à l’échelle du globe et la montée progressive du niveau des océans et leur acidification ont des conséquences structurelles (migrations, destructions d’espèces notamment) ;

  • l’incapacité du système économique dominant à réduire les gâchis et les pollutions à très grande échelle, offrant la perception de dynamiques non maîtrisables comme celle de l’augmentation de la consommation énergétique;

Dans ce contexte, à l’échelle individuelle et collective une « sobriété » énergétique et écologique, compensatrice en réduction, sur le long terme ne peut être dissociée de choix de société.

La résilience des sociétés et la sobriété énergétique nécessaires ne suffisent pas pour rechercher de nouveaux équilibres face aux tsunamis économico-technologiques, comme les désajustements entre systèmes techniques ou technologiques, systèmes sociaux et systèmes biophysiques. Dans ce contexte, l’humain sera toujours face à l’arbitrage entre le remède et le poison.

Le genre humain est à la croisée des chemins,

Le GIEC l’illustre depuis des années et alerte les populations et les états sur la dégradation rapide du climat, sachant que nous sommes sortis des capacités résilientes qu’offre la nature.

À ce jour les représentants des états considèrent, dans le cadre des COP de l’ ONU, malgré les constats et analyses, que le « marché » serait le seul moyen d’atténuer l’augmentation de la température, d’assurer un soutien à relents néocoloniaux pour les pays surtout situés dans l’hémisphère sud afin qu’ils puissent s’adapter sans suivre le parcours productiviste des pays du Nord peu enclins à sortir réellement du capitalisme.

Une tendance semble s’affirmer : l’usage pourtant révolu des « concepts de puissance économique et militaire », pour justifier le partage du monde en entretenant les conflits régionaux au détriment de la coexistence et la paix. Ainsi, la dissuasion nucléaire s’avère pour 9 pays au monde1 accrochés à un principe désuet de « puissance » , dont les USA, la Russie, l’Inde, la Chine, la France et la Grande Bretagne, un moyen pour tenter de neutraliser la mise en œuvre de la charte des Nations Unies par le véto du Conseil de sécurité, donc celui de l’intérêt général comme la préservation du climat.

Les enjeux énergétiques et leur marchandisation

Le marché des énergies, le moyen de laisser croire qu’il existerait durablement une rente énergétique durable.

Ceux de l’eau, des énergies fossiles et de la production d’énergie de transformation, apparaissent comme les véritables justifications d’une instabilité géographique pour les populations, afin d’essayer de sauver des formes de domination. Ils pourraient conduire au déclenchement de guerres par procuration, voire des engagements directs à l’échelle de l’Europe géographique par exemple. L’intervention de l’armée russe en Ukraine vient le confirmer, après bien d’autres depuis la disparition du pacte de Varsovie et le maintien de l’OTAN.

Le marché des énergies aujourd’hui, n’a pas comme objectif de répondre aux besoins, mais d’être utilisé pour spéculer et alimenter les profits. C’est donc le moyen de laisser croire qu’il existerait durablement une rente énergétique durable.

C’est dans ce contexte, que la France se trouve aujourd’hui placée devant des choix en matière de production d’énergie d’origine fossile ou dites renouvelables pilotables ou non sans s’interroger sur les besoins évolutifs à satisfaire.

Le débat sur le classement du gaz naturel2 et de la production d’électricité nucléaire comme énergies au label vert mobilisateur des fonds privés par l’UE ajoute à la confusion afin de masquer les véritables enjeux, tout en laissant croire qu’il est possible et nécessaire de se priver de la production électronucléaire pour certains en Europe.

La transformation possible de la centrale thermique EDF de Cordemais avec Eco-Combust et Caméléon3, conçu par les salariés (es) et leurs représentants pourrait devenir le premier complexe à s’extraire de l’usage du charbon, remplacé par les bois de catégorie deux, collectés en déchetteries. La pirouette tentée par le Président d’ EDF, pour s’en affranchir tout en proposant de l’exporter, mais la crise ukrainienne rabat les cartes en poussant à réduire l’importation d’énergies fossiles source de spéculation permanente.

A ce titre, comment accepter que des états puissent laisser croire qu’il est possible de répondre aux besoins en spéculant sur le marché4 qui favorise une augmentation du prix d’accès à l’énergie source d’aggravation de la précarité énergétique.

L’énergie est un bien commun à partager et non un bien à « marchandiser »

L’uranium nécessaire à la fusion nucléaire constitue une ressource fossile rare, c’est pour cette raison que l’idée de mettre en œuvre le projet Astrid (recherche stoppée par l’État), devrait s’imposer afin de réduire l’impact des déchets nucléaires existants plutôt que de s’embourber à Bure sur des vraies/fausses solutions de stockage dites sécurisées pour des siècles.

Le projet international ITER de Cadarache peut permettre d’envisager un saut technologique pour sortir de la fission nucléaire actuelle5.

Le retard pris, au plan de la recherche fondamentale et technologique, pour assurer la sécurité et la sûreté des centrales, les conséquences de la crise climatique et le recyclage des déchets, viennent amplifier les limites objectives ou socialement acceptables des énergies renouvelables développées aujourd’hui principalement avec les leviers du marché.

Les business modèles et les innovations destructrices source de l’aliénation qui les accompagnent sont particulièrement déstabilisateurs et contribuent à l’irresponsabilité et à l’esclavage moderne.

Ce retard et ces accélérations participent au développement d’une conception « religieuse» du nucléaire civil qui nourrit les peurs, la démagogie et les impasses pour combattre la crise climatique.

Si le caractère public indispensable à la production, à la sécurité et à la sûreté nucléaire ne semble pas contesté, la transformation énergétique solidaire suppose une maîtrise complète jusqu’aux conditions de sa distribution afin d’éviter que les tenants de la préservation du système économique puissent alimenter la spéculation énergétique et les profits privés, plutôt que de répondre aux besoins partagés.

La privatisation de l’énergie, qui dans l’idée des technocrates6, devait encourager le développement des renouvelables et développer la recherche, a contraint EDF à stopper la recherche et à ne plus pouvoir développer et entretenir la production énergétique. En échange d’un tarif plus bas que le coup de production (ARENH) les opérateurs privés auraient dû investir, et ils ne l’ont pas fait.

L’ÉTAT doit, au titre de ses compétences, dynamiser la recherche fondamentale publique, le CEA peut en être le support en clarifiant les objectifs à atteindre. A travers EDF/GDF-ENGIE notamment devenus pôle public, pourrait permettre, en complément d’ure recherche fondamentale, une recherche/développement si nécessaire pour lutter contre le réchauffement climatique et envisager l’élimination des déchets nucléaires autre que leur stockage.

Une bifurcation,  beaucoup plus inattendue et inespérée, constituée par l’économie de la contribution (réponse aux besoins partagés) a besoin d’un bouquet énergétique composé d’ énergies renouvelables intermittentes d’origine marine, solaire et vélique et pilotables comme l’hydraulique et le nucléaire, bénéficiant des atouts d’ une recherche fondamentale et technologique compatible afin de laisser la possibilité au peuple français d’arbitrer les choix en termes de production énergétique renouvelable et pilotable, sans ignorer les besoins des autres peuples pour les générations futures.

  1. USA, Fédération de Russie, Chine , Inde , Pakistan, Corée du Nord, Israël, Angleterre , France.
  1. Gaz par extraction traditionnelle ou par fracturation.
  1. Remplacement du charbon par la biomasse bénéficiant d’un meilleur rendement thermique (bois de catégorie 2 pollué aujourd‘hui broyé et mis en terre) collectés par les déchetteries, stockage du CO² résultant de la combustion et transformation d’algues produites sur place en biogaz nourries par le CO² stocké ;
  1. L’ Etat et UE subventionnent les grands groupes , qui externalisent une partie de leurs charges, le subventionnement les incite à réaliser des projets industriels sans contrepartie crédible ni garantie liés à l’objectif de transformation, ce qui permet d’alimenter les profits et les actionnaires tout en maintenant les salariés comme variable d’ajustement.
  1. Iter, c’est la reproduction de la fusion (réaction nucléaire) qui alimente le Soleil et les étoiles. Potentiellement, c’est une source d’énergie quasiment inépuisable, sûre, et d’un faible impact sur l’environnement. ITER a pour objectif de maîtriser cette énergie : le programme est une étape essentielle entre les installations de recherche qui l’ont précédé et les centrales de fusion qui pourraient lui succéder.
  1. politiciens de bureaux et lobbyistes sans projet d’avenir et détenteurs de certitudes manipulatrices pour fragiliser l’intérêt général légitimé par les principes fondant le service publique ( égalité , neutralité, adaptabilité et continuité.)

Energie et MNLE

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16/02/2022

Energie et MNLE

Par J. Y. Guezenec

L’énergie est le sang de la vie d’une société.

La première chose à laquelle je pense c’est au milliard d’êtres humains dans le monde qui sont privés d‘électricité et de ce fait d’accès à une vie décente et aux 12 millions de précaires énergétiques en France qui n’ont plus par exemple les moyens de se chauffer. Il existe des corrélations très nettes entre consommation d’énergie et l’espérance de vie par exemple. L’énergie que nous consommons aujourd’hui provient essentiellement des combustibles fossiles (Charbon gaz, pétrole) pour 80 à 90 %. Ces ressources ne seront pas éternelles. Et nous allons pratiquement toutes les consommer en moins de 200 ans alors que la nature a mis 500 millions d’années (500 000 000 ans) à les élaborer dans le sous-sol. Difficile d’imaginer que l’impact d’une telle action extrêmement brutale n’ait pas de conséquence. Et effectivement toutes les études scientifiques aujourd’hui indiquent que la production de CO2 liée à la combustion des fossiles auxquels s’ajoute l’influence non négligeable de quelques autres gaz (CH4 particulièrement, oxydes d’azote…), peuvent tout simplement conduire à la disparition de l’homme sur terre, si le monde continue sur la lancée du type de consommation actuelle. Ce n’est pas banal et j’insiste sur ce point car il y a 2 ou 3 ans le MNLE donnait la parole à un climato-dénialiste, François Gervais, dont l’exposé n’a fort heureusement pas été publié dans Naturellement.

Ces études indiquent que si on veut que la planète ne dépasse pas une augmentation de température moyenne de + 2°C, considérée comme acceptable, mais qui se traduira quand même par des effets considérables sur la vie de la planète comme la montée du niveau des mers, il ne faut pas émettre dans l’atmosphère plus de disons 1000 milliards de tonnes (Gt) de CO2 équivalent alors que l’on doit en émettre aujourd’hui environ 40 par an. C’est-à-dire 25 ans pour agir. Le challenge est absolument considérable.

La conclusion c’est qu’il faut drastiquement changer nos modes de consommation énergétique : bannir charbon, pétrole et gaz fossiles. Et donc chercher à mettre en œuvre tous les moyens qui n’émettent pas de CO2.

A disposition aujourd’hui comme énergies décarbonées : les énergies du soleil1 et du vent, l’hydraulique (fluviale et marine), la géothermie, l’utilisation de la biomasse et le nucléaire. Ces sources conduisent pour une part à de l’énergie chaleur, mais débouchent surtout sur de l’électricité qui va devenir un vecteur énergétique essentiel. Dans l’hypothèse où l’hydrogène devient aussi un vecteur d’énergie il faudra le produire à partir d’énergie électrique.

Et là je crois qu’il faut, compte tenu de l’importance que va prendre le vecteur électricité dans l’approvisionnement énergétique et face aux récentes tribulations extravagantes du marché de l’électricité, imposé par l’Europe, qui n’est plus supportable, affirmer d’entrée le principe que la France doit disposer d’une EDF renationalisée qui détient le monopole de production et de distribution d’électricité.

Il faut chercher dans le même temps à moins consommer dans les pays développés ainsi qu’une meilleure efficacité des utilisations de l’énergie. C’est un sujet sur lequel on peut débattre à partir de critères à bien définir- ce n’est pas, a priori, la question de la consommation d’énergie qu’il faut viser, mais celle de la diminution des émissions de gaz à effet de serre – en étant conscient des limites.

Chaque pays, chaque région, doit se poser la question des choix opportuns de moyens de production décarbonés. En Islande, qui dispose énormément de capacités géothermiques, le choix est en partie simplifié. Le solaire est plus efficace dans la zone intertropicale. Et dans le choix intervient particulièrement celui du coût : le coût pour le consommateur et le coût pour le choix des technologies à mettre en œuvre (coût de la tonne de CO2 évité). Ainsi que l’impact environnemental des installations à mettre en œuvre.

En France

Il y a peu le nucléaire en France représentait 75 % de la production électrique. Ce qui lui permettait d’avoir une électricité presque complètement décarbonée (6 gco2/kWh) et, parmi les pays développés, une position de tête avec la Norvège et la Suède pour la limitation des émission globales des gaz à effet de serre.

C’est le résultat d’une forte volonté politique dès le début des années 1970 d’édification d’une filière électronucléaire. Il y a eu des années ou 6 à 7 réacteurs étaient simultanément en construction et cela a abouti, jusqu’à la fermeture de Fessenheim en 2020, à 58 réacteurs à eau pressurisée plus Phénix et Superphénix. L’ensemble construit en 25 ans. Parallèlement s’est développé le retraitement des combustibles usés à La Hague avec tri des déchets, récupération du plutonium et de l’uranium de retraitement pour utilisation ultérieure, mise au point des techniques et choix du site de stockage des déchets. Une économie circulaire exemplaire que la France est seule à maîtriser.

Mais à partir de Mitterrand, les chefs d’Etat et leurs gouvernements successifs, sous la pression de l’écologie politique entraînant les média et l’opinion publique2, ont progressivement versé dans le nucléaire honteux, en passant par Jospin, artisan de l’arrêt de Super-Phénix, jusqu’à Hollande et sa compagne Ségolène Royal où cela a atteint des sommets : réduction de la part du nucléaire à 50 % de la production électrique (pour faire comme les allemands !) à l’horizon 2025, arrêt de Fessenheim « la plus vieille centrale ».

Entre parenthèses. Le MNLE initialement défenseur du développement du nucléaire (voir dans la charte), ce qui le différenciait des autres associations écologiques, notamment lors de tout le processus de la conférence de Rio et du « Rapport Brundtland », s’est inscrit progressivement dans la défiance, se traduisant par moins on en parle mieux c’est.

Par la suite, sous Macron, Nicolas Hulot, ministre, a été obligé de constater qu’il était impossible de respecter cette échéance de 2025 et l’a repoussée à 2035, date qui reste toujours l’objectif des programmations de l’énergie.

L’arrêt de Fessenheim a été mis en application par Macron en 2020. C’est ce président, qui pendant son mandat a embauché des ministres antinucléaires (+ un Pascal Canfin au parlement européen !), et qui, 2 ans après la forfaiture de Fessenheim, se rend à l’évidence qu’il faut abandonner l’échéance de 2035 et au contraire prolonger la vie des réacteurs existants et construire de nouveaux réacteurs. A Belfort il déclare : « Ce que nous avons à bâtir aujourd’hui, parce que c’est le bon moment, parce que c’est ce qu’il faut pour notre nation et parce que les conditions sont maintenant réunies, c’est la renaissance du nucléaire français. » (Barbara Pompili a dû en avaler son chapeau). Mais le meilleur moment c’était quand même plus tôt, pour éviter les pertes de compétences dans la filière qu’il faudra maintenant retrouver à travers un système éducatif qui en fera la promotion au lieu de la dénigrer comme c’était le cas encore récemment.

Macron a peut-être plutôt ressenti que l’opinion publique était en cours d’évolution sur le sujet, en se rendant compte, dans la période récente, que le parc nucléaire existant fournissait de l’électricité bien meilleur marché que celle que l’on trouve sur le « marché ».

Pour se faire une idée du coût pour EDF de la production d’un MWh nucléaire, il suffit de citer la valeur de 42 euros qui est celle à laquelle EDF est obligée de vendre ce MWh à ses concurrents (dispositif ARENH)3 pour que ceux-ci puissent lui faire concurrence. Application, n’est-ce pas, du credo européen fondamental : la règle de la concurrence libre et non faussée. Non ? Alors que le « marché » tourne à 200, 300, …euros !

(Tout cela mériterait un long débat pour décortiquer le passé et se projeter dans l’avenir……

Quelques réflexions sur le nucléaire

Je hiérarchise les problèmes posés par le développement nucléaire de la manière suivante :

– En premier les risques militaires, un pays qui se dote du nucléaire civil doit développer des connaissances internes, des labos et est donc mieux équipé pour développer du militaire.

– En second les installations où il existe des risques potentiels de dégagement d’énergie qui permet la grande dispersion des produits radioactifs. Cela concerne certaines parties du retraitement (accident en URSS de Kytchim sur une cuve contenant une solution de produits de fission et d’actinides), et évidemment les réacteurs.

– Et loin derrière les déchets, dont la dispersion éventuelle à grande échelle est impossible. Il n’existe pas de source d’énergie susceptible de créer cette dispersion. Un accident de transport sur un colis ne peut conduire qu’à des dispersions éventuelles très limitées. Je vais certainement surprendre : le problème des déchets radioactifs en France est un problème résolu.

Les accidents de Three Mile Island (1979) aux US, de Tchernobyl en URSS (1986), de Fukushima au Japon (2011) ont marqué les esprits, mais ont fait très peu de victimes du fait des radiations. Ce qui est particulièrement pénalisant ce sont les déplacements de populations qui ont sans aucun doute des conséquences sanitaires. Les conséquences économiques ont par contre été considérables. Les enseignements de ces accidents ont été sérieusement pris en compte dans la conception des installations en France et 50 ans de retour d’expérience c’est quelque chose qui pèse. On dispose d’une autorité de sûreté nucléaire qui n’est pas tendre. Et il ne faut pas oublier dans la sûreté le « facteur humain » ; les agents qui exploitent les réacteurs doivent avoir une «culture de sûreté». Je pense que l’on peut dire qu’à EDF, avec en partie l’action syndicale, on y veille.

Défendre le nucléaire avec EDF qui retrouve sa pleine compétence, que l’on renationalise, une industrie que l’on met au boulot et tout ça avec des emplois à la clef, se concilie avec la défense du climat. En exigeant que la recherche se poursuive sur les réacteurs du futur notamment les surgénérateurs (attention noter que Macron qui se veut le grand rénovateur du nucléaire en France a abandonné le réacteur Astrid réacteur d’étude pour les surgénérateurs) pour que le plutonium et l’uranium de retraitement ne deviennent pas des déchets et qu’elle ouvre la voie à un nucléaire durable à très long terme (les 300 000 tonnes d’uranium appauvri stockés sur l’hexagone qui seraient ainsi utilisables représentent des milliers d’années de production électrique).

La puissance installée du parc nucléaire est de 61 GW4 aujourd’hui, on doit pouvoir viser 90 à 100 GW en prolongeant le parc actuel au maximum de ce que permettra le respect des critères de sûreté et en construisant de nouvelles unités du type EPR2 en cours de définition par EDF. Si l’Etat en a la volonté et agit en conséquence, on peut disposer de la capacité de le faire. C’est ce qu’ont affirmé Framatome et le GIFEN lors d’une conférence le samedi 29 janvier en prélude à l’AG de « Sauvons le climat ». Ces industriels présents ont démenti l’information selon laquelle ils seraient incapables, d’ici les environs de 2050, d’aboutir, avec l’ancien nucléaire et le nouveau nucléaire, à un parc nucléaire de plus de 50 GW de puissance. C’est ce que RTE a en effet prétendu en présentant ses scénarios et que Macron a suggéré dans son allocution à Belfort pour justifier le développement démesuré notamment de l’éolien en mer (voir ci-après). Le MNLE pourrait se joindre aux organisations (Sauvons le climat notamment) qui réclament que RTE présente un scénario avec une prévision envisageant plus de consommation électrique en 2050 que le scénario N03 qui se limite à 650/700 TWh par an dont 50 % de nucléaire. Le scénario Negatep de « Sauvons le climat », celui de l’académie des sciences et celui de l’académie des technologies, envisagent jusqu’à 900 TWh avec une part de nucléaire pouvant aller à 80 %. On peut penser que le pouvoir politique a fait pression sur RTE pour qu’il limite ses prospectives.

L’expression de Macron à Belfort, avec toutes les remarques qu’elle peut inspirer, marque un changement dans les perspectives d’approvisionnement énergétique. De ce fait les lois récentes, ainsi que la PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie) qui en découle, doivent être remises à plat. Ce devrait être le travail de la nouvelle assemblée nationale qui sera élue après les élections législatives post présidentielles.

On ne peut pas clore ce paragraphe sans parler de la Taxonomie européenne. Une vraie bataille s’est déroulée dans les structures de la commission européenne sur le classement en « vertu » à l’égard de la protection du climat, des moyens de production d’électricité. L’Allemagne, et quelques autres pays dont l’Autriche, ne voulaient pas que le nucléaire français y figure, mais, par contre, militaient pour que le gaz fossile, dont l’Allemagne a un besoin absolu si elle veut remplacer ses centrales au charbon, y figure. L’enjeu était l’accès possible ou non à des financements intéressants. Le combat s’est traduit par un match nul : le nucléaire et le gaz ont obtenu leur label de vertu, assorti de diverses conditions. Intéressant de noter que le gaz, émetteur de CO2 notable, est classé au même niveau que le nucléaire qui n’en émet pas. L’affaire n’est pas totalement close car le parlement européen aura son mot à dire.

 

Les énergies renouvelables.

Renouvelables thermiques

Je pense que du côté des renouvelables thermiques il y a matière à développement : solaire thermique, géothermie de surface (pompe à chaleur), géotherme profonde.

Faire de l’électricité avec de la biomasse me semble une hérésie. Si biomasse disponible il y a, on peut penser aux biocarburants qui pourraient avoir une place intéressante dans certaines mobilités spécifiques. La méthanisation peut aussi s’envisager à conditions que la filière ne soit pas alimentée par d’immenses surfaces de culture de maïs comme cela se fait en Allemagne.

L’hydraulique (au fil de l’eau, de barrage, Step) a un rôle essentiel notamment comme énergie pilotable capable de répondre très rapidement aux fluctuations de la demande. On considère généralement que l’équipement hydraulique est au maximum possible en France, mais je n’ai pas d’argumentation sur le sujet. Les concessions hydrauliques très juteuses sont particulièrement convoitées par le capital privé. Il faut que ça reste EDF.

Eolien et photovoltaïque. Energies renouvelables intermittentes (ENRI)

Je suis extrêmement réservé sur le développement démesuré de l’éolien et du photovoltaïque à l’horizon 2050 comme le propose Macron avec :

  • 50 parcs éoliens (40 GW) en mer. Si je me base sur celui de St Brieuc (100 km2 pour 0,5 GW), grosso modo cela conduit à un linéaire de 800 km de côtes équipées (près de la moitié du littoral !) une sorte de blocus continental ayant un impact environnemental très lourd, évident sur les migrations d’oiseaux.
  • Doublement de la capacité actuelle de l’éolien terrestre de 18,5 aujourd’hui à 37 GW. Pas de précision sur la distance aux habitations. Beaucoup d’associations sont vent-debout contre les nuisances diverses de ces éoliennes. Lors des débats à l’Assemblée nationale sur la loi LTECV de 2015, André Chassaigne avait demandé que l’on porte la distance minimale des éoliennes des habitations de 500 à 1000 mètres. J’ai aussi entendu Jean-Paul Dufrègne, député de l’Allier qui lors de l’audition parlementaire de la ministre Borne sur le projet Hercule avait ciblé en introduction le « développement anarchique des énergies renouvelables, notamment éolien, qui est une véritable catastrophe pour les territoires ruraux comme le mien l’Allier »… « Quand allez-vous cesser d’abimer la France ?» fortement appuyé de la tête par le député Sébastien Jumel qui était à côté de lui.
  • 100 GW de photovoltaïque. C’est 1700 km2 d’emprise foncière à rajouter aux 4000 km2 des 37 GW d’éolien terrestre, presque 6000 km2 au total. A noter que le photovoltaïque occupe environ 300 fois plus d’espace que le nucléaire.

J’ai particulièrement remarqué ce qu’a déclaré Philippe Collin, ancien porte-parole de la Confédération paysanne et président de l’association « Agronomes et vétérinaires sans frontières » lors de l’université d’été 2020 du MNLE : « Je pense qu’aujourd’hui il faut regarder ce qui est en train de se passer avec la transition énergétique et les énergies renouvelables. Ce qui me préoccupe c’est d’abord le terme renouvelable, le terme est contestable, et en plus elles se feront toutes sur le territoire agricole et rural en conflit avec les paysans sur l’accès au foncier ».

L’éolien notamment plait beaucoup au capital de Total et Engie qui nous abreuvent de publicité pour l’énergie verte. Les productions

Intermittentes bénéficient d’une priorité d’accès au le réseau, d’une rentabilité assurée, accrue pour l’éolien offshore par la mesure Hulot de prise en compte de la liaison électrique mer-rivage par RTE, ce qui se répercute par + 20 euros sur le MWh. Leur lobbying est puissant à travers le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et France énergie éolienne (FEE). Ils se préparent activement aux 40 GW de Macron.

Et l’intermittence

Eolien et photovoltaïque sont des énergies intermittentes dont la puissance fournie est totalement décorrélée de la demande des habitants et de toutes les structures qui font appel à l’électricité, demande qui est très variable au cours de la journée et des saisons. La valeur d’usage « économique » de cette électricité est donc très faible sauf si le parc est associé à un « back-up » régulateur. C’est le réseau national, alimenté par des moyens de production pilotables (nucléaire, hydraulique), qui en encaissant les variations aléatoires de puissance de l’éolien et du photovoltaïque donnera de la valeur à l’électricité qu’ils produisent. Service plus que gratuit puisque EDF achètera cette électricité, que l’on peut qualifier de mauvaise qualité, bien plus cher (175 euros le MWh pour le parc éolien offshore de St Brieuc) que 42 euros, le prix qu’elle vend sa production nucléaire à ses concurrents pour qu’ils puissent lui faire concurrence ! La situation se traduira aussi par une baisse du facteur de charge du nucléaire dont la puissance devra diminuer lors des fortes productions des intermittentes, réduisant sa rentabilité économique. La production photovoltaïque est évidemment nulle la nuit et elle est 4 fois plus faible en hiver qu’en été.

Pour se convaincre de l’intermittence de l’éolien, dont certains doutent avec l’argument il y a toujours du vent quelque part, il suffit de rappeler que le 25 janvier dernier en fin d’après-midi, au pic de consommation électrique national, l’éolien de 18 500 MW installés ne produisait que 600 à 700 MW.

Et la décarbonation

Par ailleurs si ces énergies intermittentes produisent de l’électricité décarbonée, leur production hyper variable sera régulée par un réseau déjà largement décarboné car alimenté essentiellement par du nucléaire et de l’hydraulique tous deux décarbonés : donc aucune valeur d’usage « climatique ». Ce n’est pas le même cas en Allemagne où la filière électrique est très carbonée, elle repose sur le lignite, le charbon, et à terme beaucoup sur le gaz importé des Etats-Unis sous forme liquéfiée ou par gazoduc de Russie (Nord Stream 2). L’introduction de l’éolien y contribue alors à diminuer les émissions de CO2.

On peut sérieusement se poser la question : Est-ce qu’un panneau photovoltaïque fabriqué en Chine avec une électricité très carbonée où il se charge d’une dette carbone, la remboursera pendant sa durée de vie dans les conditions françaises ?

Et les coûts, les prix

Sur ce sujet particulièrement important il n’est pas facile d’entrer dans les détails. J’aurais aimé connaître le rendement financier d’un parc photovoltaïque du type dont de nombreuses communes s’équipent en ayant l’impression de sauver le climat et en récupérant un peu d’argent. Il est sûr que bénéfice il y a mais lequel exactement ?

On peut se donner comme fourchette du prix auquel EDF achète (est obligé ou était car le dispositif a changé) le MWh aux producteurs d’énergies intermittentes, 90 à 200 euros le MWh. Il y a eu dans le passé des contrats pour le photovoltaïque où EDF achetait le MWh à 600 euros. On le voit, c’est fabuleusement supérieur aux 42 euros cités précédemment.

Ce que l’on peut dire en tout cas c’est que les bénéfices se retrouvent à la charge de tous les consommateurs d’électricité, même les précaires, et des contribuables par le biais des taxes :

  • CSPE sur l’électricité (apparemment maintenant supprimée par le gouvernement pour limiter à 4% l’augmentation du tarif réglementé de l’électricité (TRV) qui aurait dû augmenter de 45 % à cause de l’augmentation récente et considérable du prix du gaz. Un exemple de la débilité du « marché » et des règles européennes, car le gaz en France est bien moins utilisé pour la production d’électricité que le nucléaire qui lui n’a pas eu raison d’augmenter.
  • TICPE taxe intérieure sur la consommation de produits énergétiques. Taxe dont l’augmentation avait conduit aux « gilets jaunes ».

Ces taxes représentent environ 7 milliards par an pour éolien + photovoltaïque. Et on peut avancer qu’au total la France s’est engagée de manière cumulée pour près de 200 milliards de subventions. Pour quelle production d’électricité ? Je n’ai pas fait le calcul.

Deux remarques :

  • Un parc important d’énergies intermittentes met en danger la stabilité du réseau.
  • A noter que le coût global du système doit tenir compte de l’intégration de ces sources intermittentes dans le réseau électrique, nécessitant de très nombreuses nouvelles lignes électriques qui sont dimensionnées pour les productions maximales de ces sources, mais transportent en moyenne annuelle 4 (éolien) à 7 (photovoltaïque) fois moins d’électricité que leur capacité maximale.

En conclusion je dirais que le MNLE, défenseur de l’environnement, serait bien inspiré de se préoccuper de l’introduction massive en France de l’éolien et du photovoltaïque. C’est vrai, comme l’ont dit Hollande et Macron, sur ce point on a du retard sur l’Allemagne.

1 L’énergie qui vient du soleil est considérable et de mémoire représente 10 000 fois nos consommations. Mais c’est une énergie très diluée, il faut beaucoup de surface pour la capter.

2 Le MNLE a toujours été opposé au principe de l’écologie politique, à un parti Vert. Considérant que chaque parti devait avoir des préoccupations écologiques.

3 Il doit exister une cinquantaine de ces fournisseurs d’électricité qui ne sont que des négociants dont on peut dire de manière caricaturale que certains ne disposent que d’un bureau et d’un ordinateur et profitent du dispositif ARENH (Accès régulé au nucléaire historique)

4 Elle n’est hélas pas disponible à ce niveau aujourd’hui du fait d’importants travaux de maintenance pour le prolongement de l’exploitation d’unités pour 10 années supplémentaires et de défauts sur certaines unités (corrosion sur des canalisations sensibles pour la sûreté) qui doivent être impérativement corrigés.

Photo Centrale de Chinon – Christian Chasseau

La centrale de Provence à Gardanne

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Les enjeux de l’énergie à travers la lutte menée par les travailleurs de la centrale de Provence à Gardanne.

C’est en coopération avec le syndicat CGT des travailleurs de la centrale de Gardanne que le mouvement national de lutte pour l’environnement est, depuis le début du conflit, solidaire de la défense et l’amélioration de cet outil remarquable .
Il en va des intérêts des populations concernées par cette hypothèse de plus en plus probante du sabotage industriel de la part de GazelEnergie .
Cette centrale est l’une des 10 plus grandes d’Europe. La tranche 4 produit 150 mégawatt à partir de la combustion de biomasse et la tranche cinq produit 600 mégawatt à partir de charbon.
Mais dans l’état actuel des choses, du fait des orientations politiques du gouvernement, la direction de la centrale de Gardanne a entrepris de licencier du personnel pourtant indispensable à l’entretien et au fonctionnement des différentes tranches.
La décision prise par les travailleurs et leur syndicat CGT de mettre la centrale sous surveillance par le personnel et les populations concernées, pour des questions de sécurité environnementale et de préservation de l’outil de travail, est toujours d’actualité.

Cet épisode des licenciements est d’ailleurs à mettre en corrélation avec la détérioration de la tranche biomasse et la détérioration de la tranche 5 au charbon. Malversation ou incompétence, je ne saurais vous le dire, quant aux aspects techniques de la remise en fonction optimale de l’ensemble de la centrale et de sa transformation en outil moderne de la transition énergétique, les travailleurs  de la centrale s’expriment en ce sens sur leur site et le feront lors de prochains entretiens, toujours en transparence, comme le prouve la conférence de presse du jeudi 17 février 2022, suivant l’évolution de la situation.

Le 7 février 2022 les travailleurs de la centrale de Gardanne ont été reçus par différents ministères qui n’ont eu aucune réponse sur le projet de modernisation qui devrait commence demain, l’ argent pour le réaliser et les moyens techniques sont présents.

La centrale de Gardanne est vitale pour répondre aux besoins essentiels des populations et des industries de notre région.
Je ne rentrerai pas dans les considération techniques de cette modernisation, et si vous voulez en savoir plus à la fin de ce document vous aurez les liens pour accéder à l’association créée par les travailleurs afin de promouvoir cette modernisation qui est un véritable ouvrage de transition énergétique tel que le MNLE approuve.
Il soutient ce projet car il est une passerelle pour avoir une énergie avec un impact sur l’environnement ayant des rejets de co2 en dessous des normes de rejet de CO2 imposées par la loi Macron dite de transition énergétique de 2019.
La centrale de Gardanne a aussi toute son utilité afin de relayer des centrales nucléaires telle que Tricastin, lors de la maintenance de celle-ci, voire de sa modernisation à elle aussi. Je rappelle que les centrales nucléaires sont évidemment des centrales thermiques avant tout, ce n’est simplement pas le même combustible.

Au lieu de cela, la précarisation énergétique gagne du terrain, tandis qu’un outil si précieux, avec des travailleurs qui ont à cœur leur métier sous un statut au niveau de leur responsabilité d’énergéticiens  ainsi que l’avenir de toute une région, où les gens doivent pouvoir se chauffer, préparer leur repas, pouvoir aller travailler dans des usines ou des entreprises qui puissent se fournir en énergie avec un coût raisonnable, sans parler des hôpitaux publics, des écoles,du transport et bien entendu au niveau des échanges commerciaux, le port de Marseille est déjà trop durement impacté par la désindustrialisation.

Ainsi c’est toute la façade méditerranéenne qui serait sinistrée avec cette direction, seulement aux ordres de milliardaires spéculant sur l’énergie, et l’inertie de ce gouvernement prouve sa complicité avec cette politique énergétique destructrice.
Vous pouvez déjà voir les effets pervers de cette politique énergétique sur votre facture d’électricité. Depuis que la centrale de Gardanne ne fonctionne plus comme elle le devrait, nous achetons de l’énergie électrique aux centrales thermiques d’Allemagne fonctionnant au charbon, l’Allemagne qui d’ailleurs vient de construire une nouvelle unité à 30 km de la frontière française.

Je laisse à votre réflexion ce genre d’hérésie économique et de gaspillage de ressource, qui est en train de se produire. Cette énergie transportée sur des centaines de kilomètres en pure perte, tout cela pour répondre à la spéculation du marché. Une spéculation d’ailleurs très bien décrite dans le remarquable film de Gilles Balbastre, Main basse sur l’énergie.
Gaspillage à la centrale de Gardanne mais aussi dans tout ce pays et même au-delà de ses frontières.
Et bien entendu du point de vue de l’énergie nous avons une réflexion commune que les travailleurs de la centrale de Gardanne ont d’ailleurs posé et à laquelle ils apportent leur réflexion, la question d’une transformation sociale qui réponde aux besoins de la majorité de la population et cette transformation sociale ne peut passer que par une énergie électrique produite en respectant l’ humain et l ‘environnement .
Ce qui va d’ailleurs de pair.
C’est donc un objectif fondamental que de moderniser cette centrale avec un personnel compétent et son statut pérenne afin que l’énergie redevienne un bien de l’humanité qui participe à son émancipation. Cette énergie électrique qui anime des machines et des robots en nous dispensant des tâches ingrates. La même aussi qui est indispensable à ce que nos foyer puissent être confortables.
Pour toutes ces raisons et considérations environnementales le MNLE continue à soutenir les travailleurs de la centrale de Gardanne.
Il s’agit non seulement de l’avenir de nombreuses familles, mais vous l’aurez compris à travers ces mots et ceux des travailleurs de la centrale de Gardanne, c’est un enjeu majeur de société.
Le MNLE continuera par communiqué à vous tenir informé de l’évolution de la situation restant solidaire du syndicat CGT de la centrale de Gardanne jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée pour la réintégration des travailleurs de la centrale et la remise en état et la modernisation de celle-ci.
Nous comprenons donc tous que ce projet de la centrale de Provence à Gardanne avec ses salariés dépasse aussi la dimension nationale, mais qu’il est un projet de transition énergétique pouvant être appliqué ailleurs, bien sûr des formes adaptées à chaque région. C’est un projet construit par les travailleurs afin de répondre à l’importance cruciale d’une énergie électrique qui doit être partagée. L’électricité n’est pas une marchandise, c’est une énergie naturelle que l’homme a su dompter et reproduire par son ingéniosité, et ce sont bien les travailleurs qui permettent à la fée électricité de nous apporter tant de bienfait.

Liens: https://cgt-centrale-de-gardanne.blogspot.com

Texte et photos Lucien FRAU pour le MNLE

 

La centrale de Gardanne           La grande cheminée

 

 

DEVELOPPONS NOS REFLEXIONS SUR L’ENERGIE

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DEVELOPPONS NOS REFLEXIONS SUR L’ENERGIE

par Christian Chasseau, secrétaire national du MNLE

Comme l’eau, l’énergie est vitale pour L’Humanité entière. Le développement de la vie sociale suppose d’aménager l’environnement. Cela concerne tant la production de nourriture que la création et l’entretien d’habitats, toujours plus nombreux pour suivre l’évolution de la population. Cela nécessite le déploiement d’efforts physiques importants. Rappelons que la plupart des paysages dans lesquels nous vivons sont le fruit du travail humain. Très tôt, femmes et hommes utilisent les animaux pour les aider dans ces tâches énergivores. Puis, la domestication progressive du feu accroit leurs possibilités, d’abord, et pendant de longs siècles, par l’utilisation du bois. Le XIXe siècle a entamé une mutation profonde avec l’industrialisation et l’utilisation d’hydrocarbures, la découverte de l’électricité. Avant cela, la force du vent et celle de l’eau ont été très utilisées (moulins à eau ou à vent, bateaux à voiles…)

L’exploitation sans limite des hydrocarbures a conduit à la situation catastrophique que nous connaissons sur le climat. La dé carbonisation de notre énergie suppose entre autres la sortie des énergies fossiles. Comment les remplacer sans nuire à un minimum de qualité de vie des humains sur la Terre ? Le sujet entraine de nombreux débats, souvent passionnés.

Le MNLE qui se préoccupe de l’environnement en tant que milieu de vie des humains, que nous voulons préserver, aborde ces questions depuis de nombreuses années. L’urgence appuyée par les derniers rapports du GIEC nous amène à organiser une série de débats sur l’énergie, définissant les besoins, les moyens techniques pour y répondre, et surtout l’organisation sociale de la production et la distribution des énergies, respectant tous les humains avec équité.

Pour préparer ces conférences, qui auront lieu de la fin de l’été à l’automne et réuniront des scientifiques, des usagers, des salariés de la production…. nous ouvrons notre site internet aux contributions écrites de nos adhérents et membres de notre Conseil Scientifique. Ces contributions ont pour but d’animer le débat, sans illustrer la position officielle de notre Mouvement. Elles n’engagent donc que leurs auteurs. Leur intérêt réside dans leur diversité, allant de considérations générales sur les besoins en énergie, à la présentation de cas particuliers, sachant que les théories ne peuvent s’appuyer durablement que sur les acquis de l’expérience.

Photo barrage de Roselend – Christian Chasseau

Feuilleton du printemps 2e épisode

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Feuilleton du printemps

2e épisode

GESTION DES DECHETS TOXIQUES

        A l’évidence les toxiques ne doivent jamais se mélanger avec les autres déchets car toute la poubelle deviendrait toxique. Cela compromettrait en aval le fonctionnement et le succès de toutes les filières de traitement. Pour les toxiques il faut donc une collecte séparée. C’est d’ailleurs la condition nécessaire pour un traitement adéquat de ces résidus dangereux.
Les toxiques posent 3 problèmes : Comment les identifier ? Comment les collecter ? Comment les traiter ?

IDENTIFICATION

      A première vue l’identification est facile grâce aux pictogrammes (dessins conventionnels) de danger imprimés sur l’emballage. Ainsi pour les produits chimiques il existe une dizaine de pictogrammes. Chacun d’eux signale un type de danger . Mais ce dispositif est triplement insuffisant :
     Primo très rares sont les personnes qui connaissent le sens de ces pictogrammes. Certes tout le monde devine que la tête de mort sur 2 tibias en croix indique un risque mortel. Mais qui sait que le buste humain étoilé signifie « danger pour la santé » ? Comment deviner que l’arbre sans feuilles veut dire « peut être nocif pour le milieu aquatique » ? Dans le pictogramme signalant les gaz sous pression comment deviner que le dessin représente une bouteille de gaz  sous pression? Le dessin est même totalement incompréhensible dans le picto « matières infectieuses ». Etc
     Secundo beaucoup de produits dangereux ne comportent aucun pictogramme de danger. C’est le cas des médicaments. Ils ont pourtant des effets secondaires souvent graves. Et pour certains remèdes, si vous dépassez la dose prescrite vous pouvez en mourir.
     Tertio l’industrie en général et l’industrie chimique en particulier mettent fréquemment sur le marché des produits nouveaux dont la toxicité ne se révèle qu’à l’usage quand beaucoup de consommateurs en ont été victimes. Par exemple la liste des produits cancérigènes et des perturbateurs endocriniens s’allonge continuellement.
Il faut revendiquer que l’État et/ou les collectivités territoriales exerçant la compétence déchets publient un catalogue ( continuellement tenu à jour) des déchets ménagers dangereux. L’ADEME et les collectivités territoriales publient un grand nombre de brochures sur la gestion des déchets mais jamais une liste des déchets ménagers toxiques alors que cette liste est à la fois vitale et stratégique pour une bonne gestion des déchets. Une grave lacune à combler rapidement.

COLLECTE DES TOXIQUES

Rappelons qu’ils ne doivent jamais être jetés à la poubelle.

     Les déchetteries reçoivent les déchets dangereux des ménages , notamment les résidus de bricolage, de peinture, de white spirit, de pesticides ménagers, etc. Les particuliers peuvent donc confier à une déchetterie leurs résidus toxiques. Mais seulement en dernier recours car il existe une solution bien meilleure à la fois écologique et légale : c’est le renvoi des déchets aux fabricants par l’intermédiaire des commerçants. Les industriels sont en effet légalement tenus de récupérer les déchets des produits achetés et consommés par leurs clients. C’est ce qu’en abrégé on appelle la REP (responsabilité élargie des producteurs).

     Depuis 1993 la REP est en vigueur pour les emballages ménagers. Les industriels financent le tri et la collecte sélective des emballages puis le traitement desdits emballages.

     La REP a été progressivement étendue à d’autres déchets : en 2001 les piles usagées, en 2004 les pneus, en 2006 les véhicules hors d’usage et les DEEE (déchets d’équipements électriques et électroniques), en 2007 (le saviez-vous?) les textiles et les chaussures, en 2009 les médicaments non utilisés (que vous pouvez et devez retourner aux pharmaciens.) Depuis 2012 la REP s’applique même aux déchets d’ameublement et surtout aux déchets chimiques des ménages, notamment les résidus chimiques dangereux. Depuis 2012 la REP concerne aussi les DASRI (déchets d’activités de soins à risques infectieux) tels que pansements, seringues, etc

     Mais les consommateurs ménagers , dans leur grande majorité, ignorent qu’ils peuvent et qu’ils doivent retourner leurs déchets toxiques aux fabricants par l’intermédiaire des commerçants. Par exemple si vous achetez un téléviseur, un ordinateur ou un frigo neufs (Tous les trois contiennent des molécules dangereuses) , le vendeur est obligé d’accepter le vieil appareil électroménager que vous remplacez par un neuf. Les fabricants sont tenus de détoxiquer puis de recycler ces déchets.

     Pour la plupart des industriels et des commerçants, la REP est une corvée que la loi leur impose et dont ils se passeraient bien. C’est pourquoi on ne voit jamais en pharmacie une affiche invitant les clients à retourner au pharmacien les médicaments non utilisés. Pas d’affiche de ce genre non plus chez les marchands de peinture et de produits chimiques toxiques. Notons toutefois que dans les supermarchés, en général près des caisses, sont disposés des conteneurs où vous pouvez gratuitement déposer piles, ampoules électriques hors d’usage, etc.

     Un gros travail reste à faire pour que les déchets toxiques soient pris en charge par les filières REP et cessent de polluer soit le compost, soit les décharges de déchets ménagers. Celles-ci sont officiellement appelées « Installations de stockage de déchets non dangereux ». C’est en toute illégalité que des toxiques sont enfouis en grande quantité dans des décharges comme celle de Saint-Jean de Libron à Béziers.

TRAITEMENT DES TOXIQUES

     Ce traitement soulève des problèmes nombreux, complexes et parfois délicats qu’il faut résoudre au cas par cas.

     Frigos et congélateurs fonctionnent grâce à divers fluides frigorigènes qui sont dangereux pour l’environnement et/ou pour la santé. Le recyclage de ces appareils, quand ils sont en fin de vie, doit donc commencer par la récupération minutieuse des fluides frigorigènes qui ne doivent surtout pas s’échapper dans l’atmosphère.

     Téléviseurs et ordinateurs comportent des pièces en matière plastique qui risquent de fondre ou de s’enflammer quand la température de l’appareil s’élève. Ce risque n’existerait pas si les pièces qui chauffent étaient toutes en métal. Mais pour faire baisser les coûts de production les industriels remplacent souvent les métaux par des matières plastiques. Pour éviter qu’elles fondent ou s’enflamment, on y incorpore des composés bromés retardateurs de flamme. Or le brome est un poison. C’est pourquoi le recyclage d’un ordinateur ou d’un téléviseur en fin de vie doit commencer par la détoxication de ces appareils.

     Les médicaments non utilisés et rapportés aux pharmaciens à la fin d’un traitement médical, sont toujours incinérés, même quand la date de péremption n’est pas atteinte et que ces remèdes pourraient donc être utilisés par d’autres patients, désargentés, notamment dans les dispensaires. Il est bien regrettable qu’on préfère les incinérer.

     Les DASRI (déchets d’activité de soins à risques infectieux), notamment ceux des hôpitaux et cliniques, sont systématiquement incinérés. Or l’incinération est nocive pour l’environnement et pour la santé publique. Pour éviter des pollutions microbiennes on fabrique des pollutions chimiques. Pourquoi ce paradoxe ? Parce que les professionnels de santé ont reçu une formation qui les a efficacement préparés à la lutte contre les infections microbiennes mais ils ont été beaucoup moins sensibilisés aux pollutions chimiques.

     Or les déchets médicaux à risques infectieux peuvent être désinfectés sans incinération au moyen d’un autoclave. On en trouve un dans tous les hôpitaux. Cet appareil très simple fonctionne selon le principe de la cocotte-minute. Grâce à une forte pression à l’intérieur l’eau contenue dans l’autoclave dépasse les cent degrés et peut même être portée très au-delà , température qui tue tous les microbes. Après avoir été désinfectés dans un autoclave, les déchets médicaux deviennent des déchets banals susceptibles de recyclage. Malheureusement l’autoclave actuellement n’est utilisé le plus souvent que pour un nombre restreint d’outils chirurgicaux : bistouris, etc.

     Dans tous les cas le traitement des déchets ménagers dangereux incombe aux industriels pas aux collectivités territoriales. C’est pourquoi nous n’irons pas plus loin dans le présent article.

Comité biterrois du MNLE

(Mouvement National de Lutte pour l’Environnement)

Retrouvez ici les 9 pictogrammes de danger : 9_pictos_une_page

La revue Naturellement n°139 vient de paraître

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La revue Naturellement n°139 vient de paraître – Christian Pellicani, président du MNLE – Réseau Homme et Nature, nous la présente

Débat d’idée

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Nous abordons les échéances présidentielles et législatives d’avril et juin 2022 dans un contexte compliqué par la situation de guerre en Ukraine.

Notre Association qui porte la culture de paix comme moyen de réduire les atteintes à l’humanité et aux milieux naturels ne peut pas rester indifférente face à ces élections qui vont marquer pendant 5 ans notre quotidien sur l’ensemble des sujets touchant au social, aux questions environnementales et économiques.

Nous proposons que chaque citoyen construise sa grille d’analyse qui passe par une lecture des programmes en étudiant les projets de sociétés servant de référence à chaque candidat. Regarder également le positionnement de chacun d’entre eux sur le conflit Russo-Ukrainien et la construction européenne.

La question du maintien ou pas de la dissuasion nucléaire est déterminante dans le choix de développer des solutions pacifiques.

Le président Macron, ne peut pas exonérer le candidat macron d’un regard critique sur les 5 dernières années qui n’ont pas apporté de réponses en matière d’enjeux climatiques, environnementaux et sociaux.

Pour notre part nous avons combattu de nombreux projets de son gouvernement en matière d’aménagement des territoires comme la gare du Nord à Paris, l’Aire des vents en Seine StDenis ou le dossier emblématique de Notre Dame des Landes.

Il en est de même sur les choix de développement de la concurrence dans le domaine du transport public ou la hausse continue du prix de toutes les énergies sans remettre en cause les bénéfices des multinationales.

Il en est de même sur de nombreux choix législatifs et règlementaires qui tournent le dos à la démocratie et l’intervention syndicale et citoyenne.

Concernant les réponses à mettre en œuvre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre afin d’agir concrètement sur les changements climatiques nous avons pris position avec « sortir du capitalisme pour sauver l’humanité et la planète ».

Ce positionnement ne nous interdit pas d’apprécier positivement au cas par cas certaines politiques publiques.

Notre positionnement oriente nos choix plutôt pour les candidats et formations politiques qui se positionnent pour des alternatives sociales, économiques et environnementales qui remettent en cause la mainmise de la bourse et des multinationales sur notre quotidien, sur la société.

Nous pensons que cette grille d’analyse élaborée pour l’offre présidentielle nous sera aussi utile pour les élections législatives de juin 2022.
Si nous avons un appel ou une recommandation pour ces échéances : ne vous abstenez pas et ne restez pas spectateur !

Votez !

Feuilleton du printemps 1er épisode

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Feuilleton du printemps

1er épisode

Comment gérer au mieux la montagne de déchets que nous produisons quotidiennement? Une montagne au surplus très hétéroclite puisqu’on y trouve à la fois des couches-culottes (vous vous pincez les narines?) et des épaves d’ordinateurs, des résidus dits  « inertes » (coquilles d’huîtres, de moules…) et d’innombrables substances toxiques  en passant par des épluchures de cuisine et des restes de repas.

Comment trier, collecter, traiter cet embrouillamini?  Nos déchets sont tous des ressources précieuses (oui, oui)  qui ne demandent qu’à être valorisées. Comment y parvenir dans le respect de l’environnement et sans vider les poches des contribuables?

Ce casse-tête sera le sujet de notre feuilleton printanier. Espérons qu’il sera utile à tous ceux qui sont confrontés aux nuisances d’une décharge, d’un incinérateur ou d’une installation analogue.

Le feuilleton débute ce jour avec la présentation résumée d’un document qu’il faut bien connaître : la directive européenne du 19 novembre 2008.

COMMENT GERER NOS DECHETS ?

Directive européenne N° 2008/98/CE (novembre 2008)

Cette directive classe par ordre de préférence les 5 manières qui existent de gérer les déchets. La 1ère est la meilleure. La 5ème est la pire :

1- La prévention

Elle consiste, avant consommation :

– à réduire la quantité des déchets. Quand j’achète des marchandises en vrac au lieu de les acheter emballées je ne produis pas de déchets d’emballage. Les jouets et les vêtements d’un enfant devenu grand, au lieu d’être jetés, peuvent être donnés à un autre enfant.

– à réduire les effets nocifs des déchets sur l’environnement et la santé. Ainsi quand je me déplace à pied ou à vélo au lieu d’utiliser une auto je ne produis pas de gaz d’échappement toxiques.

– à réduire la teneur en substances dangereuses des objets destinés à être consommés. Par exemple on peut badigeonner un mur à la chaux ou avec une peinture à l’eau au lieu d’utiliser des peintures toxiques.

2- Le réemploi

Exemple : Je reçois un courrier postal dans une enveloppe. Au lieu de jeter cette enveloppe, je la réemploie pour expédier un autre courrier.

3- Le recyclage

Contrairement au réemploi, le recyclage implique un retraitement du déchet.

Exemples : des épluchures de fruits ou de légumes, au lieu d’être jetées dans une poubelle, peuvent être compostées et donc recyclées comme fertilisant agricole. Une bouteille en verre, une canette de bière en acier ou en aluminium peuvent être fondues en usine pour devenir une nouvelle bouteille, une nouvelle canette. Ce recyclage peut se faire des milliers de fois. La millième bouteille, la millième canette seront d’aussi bonne qualité que les premières. Contrairement à ces 2 métaux, les matières plastiques sont peu ou pas recyclables. Il faut donc éviter d’en consommer.

4- La valorisation énergétique

C’est incinérer les déchets pour produire chaleur et/ou électricité. Inconvénients : l’incinération des déchets produit du C02 (principal gaz à effet de serre) et les fumées d’incinérateur contiennent de très nombreux polluants.

5- L’élimination

C’est enfouir les déchets dans une décharge ou incinérer les déchets sans utiliser l’énergie produite par l’incinérateur.

T.G.A.P.

La TGAP (taxe générale sur les activités polluantes) est prélevée par l’Etat sur les décharges et les incinérateurs. L’Etat reconnaît ainsi officiellement que ces 2 activités sont polluantes. La TGAP s’alourdit avec le temps pour exercer une pression croissante sur les élus et abolir progressivement ces 2 pratiques.

Les contribuables paient donc une TGAP de plus en plus lourde lorsque leurs élus, sans consulter les citoyens, ont fait le choix pervers d’incinérer et d’enfouir en décharge

Robert Clavijo,
Président du comité biterrois du MNLE