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L’OMS et la gestion des crises sanitaires mondiales

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En 2019-2020, la crise du coronavirus, nouveau virus grippal apparu en Chine, replace sur le devant de la scène l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La grippe, connue depuis l’Antiquité grecque (elle a été décrite par le médecin Hippocrate il y a 2400 ans) est effectivement une maladie très meurtrière. En 1918-1919, l’épidémie de « grippe espagnole » a fait entre 30 et 50 millions de morts dans le monde en deux ans, soit environ quatre à cinq fois plus que le nombre de victimes de la Première Guerre mondiale. C’est d’ailleurs cette épidémie qui a poussé la Société des Nations (SDN) nouvellement créée à instaurer en son sein un Comité d’hygiène, ancêtre de l’OMS. Comment l’OMS gère-t-elle les crises sanitaires mondiales ? Est-elle en mesure d’agir efficacement contre les épidémies mondiales ?

L’OMS, fonctionnement et objectifs

Créée en 1948 en tant qu’institution spécialisée des Nations Unies, l’OMS a pour objectif d’amener tous les peuples du monde au niveau de santé le plus élevé possible, la santé étant définie comme un « état de complet bien-être physique, mental et social ». L’organisation compte actuellement 193 États membres[1].

Dotée d’un budget d’environ 2 milliards de dollars par an, constitué de contributions des États membres et d’autres donateurs, l’OMS a différents domaines d’activités : action normative (conventions et règlements internationaux sur la santé, votés par l’assemblée mondiale de la santé) ; recherches et études (l’institution publie tous les ans un Rapport sur la santé dans le monde et élabore une Classification internationale des maladies) ; mesures sanitaires pour combattre des maladies ; assistance aux pays les moins avancés (vaccination contre les grandes maladies infectieuses, approvisionnement en eau potable, élimination des déchets).

Par le passé, l’OMS a effectué des actions importantes en faveur de la santé dans le monde. Ainsi elle a publié en 1977 une liste de 200 « médicaments essentiels », génériques reconnus pour leur efficacité. En 1978, son Directeur général (DG), le Danois Halfdan Mahler, a fait adopter par l’OMS et par l’Unicef le principe du droit d’égal accès pour tous aux soins de santé primaires, et a tenté de le mettre en œuvre en envoyant sur le terrain des « agents de santé communautaires ». En 1980, l’OMS a annoncé officiellement avoir réussi à éradiquer la variole, grand succès. Cette même année, l’OMS s’assigne pour mission d’assurer « la santé pour tous »[2].

Une évolution critiquée depuis les années 1980 : vers une « privatisation » de l’OMS et une « marchandisation » de la santé ?

Toutefois, depuis les années 1980, l’image de l’OMS dans l’opinion publique mondiale s’est brouillée. Le prestige de l’organisation a été terni par la mauvaise gestion du Japonais Hiroshi Nakajima, DG de 1988 à 1998, et par plusieurs affaires de corruption. L’arrivée à la tête de l’agence, en 1998, de l’ancienne Premier ministre norvégienne, Gro Harlem Brundtland, est apparue d’abord comme un espoir. Celle-ci, réputée pour son rapport publié en 1987 sous l’égide de l’ONU introduisant la notion de « développement durable », a entrepris de reprendre en main l’OMS. Toutefois, ses restructurations énergiques et autoritaires (concentration des activités, réduction du nombre de contrats à long terme au profit des contrats temporaires) ont été critiquées et mal vécues.

Au fil des années, les dysfonctionnements de l’organisation se sont faits de plus en plus patents : opacité dans le recrutement, sous-représentation des pays du Sud dans les instances de décision, augmentation des contrats précaires, manque d’indépendance par rapport à certains Etats et à des acteurs privés.

Un des problèmes majeurs de l’OMS semble être sa dépendance croissante à l’égard de certains Etats (grandes puissances comme les Etats-Unis) et d’intérêts privés (grandes entreprises, fondations, firmes pharmaceutiques). Ce problème est lié à l’évolution du financement de l’organisation : depuis le début des années 1990, l’OMS a mis en place un « partenariat privé » qui lui permet de recevoir d’importants financements d’industries privées. La proportion des contributions obligatoires, fixes, des Etats (source de financement normal de l’organisation) n’a cessé de diminuer au profit de contributions extra-budgétaires, volontaires, de certains Etats, de fondations et d’entreprises privées. Or, les structures qui donnent une telle contribution « volontaire » à l’OMS peuvent décider à quelle action sera affecté l’argent qu’elles versent. Les orientations des actions de l’OMS dépendent donc de plus en plus d’acteurs extérieurs à l’organisation[3].

De nos jours, sur l’ensemble des fonds à la disposition de l’OMS, seuls moins d’un quart proviennent des contributions obligatoires des Etats membres. Le reste, soit la majorité, est constitué de contributions volontaires[4]. L’OMS devient donc de plus en plus dépendante de ses généreux donateurs[5].

Sous l’influence de ces derniers, l’institution a été amenée à modifier ses conceptions directrices. Sous le mandat de Mme Brundtland, l’OMS a tendu de plus en plus à considérer la santé, non plus comme un droit, mais comme un simple moyen au service de la croissance économique[6].

L’OMS et les alertes épidémiques mondiales

Au fil des années, peut-être pour tenter de compenser par la médiatisation la diminution de son action de fond, l’OMS semble être passée d’une action de long terme à une action de court terme, d’urgence. L’organisation semble désormais se concentrer sur les « crises », pics épidémiques ponctuels, comme le SRAS (2002-2003), la grippe « aviaire » H5N1 (2004), la grippe « porcine » A/H1N1 (2009-2010).

En réalité, la médiatisation de ces alertes ponctuelles ne doit pas faire oublier que, au quotidien, d’autres maladies sont beaucoup plus meurtrières : le paludisme tue plus de 400 000 de personnes par an, et le sida, considéré depuis 2002 comme une pandémie globale, tue près de 800 000 personnes par an (2 millions par an dans les années 2000).

En 2004, la crise de la « grippe aviaire » (H5N1), médiatisée par l’OMS, a été très bénéfique aux firmes pharmaceutiques Roche et GlaxoSmithKline, auxquelles les gouvernements, sur les conseils de l’OMS, ont commandé des millions de vaccins. Déjà, dans les années précédentes, Gro Harlem Brundtland avait favorisé le resserrement des liens entre l’OMS et les laboratoires privés[7]. Puis, en 2009-2010, la crise de la grippe H1N1 a relancé le débat sur les liens entre l’OMS et les intérêts de certains Etats et de l’industrie pharmaceutique. L’alerte pandémique lancée par l’OMS en 2010 aurait permis aux grandes firmes pharmaceutiques de percevoir 7,5 à 10 milliards de dollars de bénéfices. L’opération « grippe A » a donc été très rentable pour les laboratoires privés[8].

Par contraste, en 2020, l’OMS a davantage tardé à déclarer l’alerte pandémique pour le coronavirus (Covid 19), elle l’a fait seulement le 11 mars 2020[9]. L’OMS déplore alors l’inaction des gouvernements pour combattre ce virus. « Nous sommes très inquiets des niveaux de diffusion et de dangerosité, ainsi que des niveaux alarmants de l’inaction » des Etats, a indiqué déclaré le DG de l’OMS, l’Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus. En effet, en à peine trois mois, près de 120 000 cas de coronavirus se sont déclarés dans 110 pays, tuant plus de 4300 personnes. Le Secrétaire général de l’ONU, le Portugais  Antonio Guterres, renchérit, appelant les Etats « à agir », et lançant « un appel à la responsabilité et à la solidarité »[10].

Comment renforcer l’OMS ?

Dans un monde où le fossé économique et sanitaire ne cesse de se creuser (aussi bien entre le Nord et le Sud qu’à l’intérieur de chaque pays), l’OMS, en cette période d’épidémie mondiale qui fragilise les sociétés, a un rôle décisif à jouer. Elle doit se concentrer sur l’objectif humaniste qui a présidé à sa fondation : assurer la santé pour tous les êtres humains, riches ou pauvres, dans un esprit de démocratisation. Pour cela, ses Etats membres devraient lui verser des contributions fixes plus importantes, ce qui lui permettrait de se libérer de l’influence des intérêts privés, et de faire primer les intérêts humains sur les intérêts mercantiles de l’industrie pharmaceutique.

Aujourd’hui, face à la pandémie mondiale de coronavirus, il est nécessaire de donner à l’OMS plus de moyens pour qu’elle puisse coordonner la lutte contre la maladie au niveau mondial, et notamment permettre à tous, même les plus démunis, de recevoir des soins, dans un esprit progressiste et égalitaire.

Chloé MAUREL, historienne, spécialiste de l’ONU
Membre du Conseil scientifique du MNLE

Dernier livre paru : Une brève histoire de l’ONU au fil de ses dirigeants, éditions du Croquant, 2017 (15 euros).

[1] Sur l’histoire et l’évolution de l’OMS, cf. Chloé Maurel, Histoire des idées des Nations unies. L’ONU en 20 notions, Paris, L’Harmattan, 2015, notamment le chapitre 15.

[2] T.heodore Brown, Marcos Cueto, Elizabeth Fee, « TheWorld Health Organization and the Transition from “International” to “Global” Public Health », American Journal of Public Health, vol. 96, n° 1, 2006, p. 62-72.

[3] Theodore Brown  et alii, « TheWorld Health Organization … », article cité.

[4] https://www.who.int/about/finances-accountability/funding/assessed-contributions/fr/

[5] Theodore Brown  et alii, « TheWorld Health Organization … », article cité.

[6] Jean-Loup Motchane, « Quand l’OMS épouse la cause des firmes pharmaceutiques », Le Monde diplomatique, juillet 2002.

[7] Sur ce sujet, cf. Auriane Guilbaud, Business partners. Firmes privées et gouvernance mondiale de la santé, Paris, Presses de Sciences Po, 2015.

[8] « Grippe A. L’implacable réquisitoire du député Wodarg », entretien réalisé par Bruno Odent, L’Humanité, 7 janvier 2010.

[9] Sur les épidémies et pandémies aujourd’hui, cf. Auriane Guilbaud et Philippe Sansonnetti (dir.), Le retour des épidémies, Paris, Presses Universitaires de France, Collection « La Vie des Idées », 2015.

[10] « Coronavirus : l’épidémie de Covid-19 considérée comme une pandémie par l’OMS », Le Monde avec AFP, 11 mars 2020.

Dernière minute Important : Marche pour le climat annulée dans certaines villes

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    Suite aux mesures et annonces sur l’actualité du coronavirus et afin de limiter sa propagation, certaines villes préfèrent annuler leur marche pour le climat.

    C’est notamment le cas de Paris et de Nantes.

    Pour savoir si pour votre ville la marche est annulée, vous pouvez consulter la carte des marches pour le climat sur le site https://ensemblepourleclimat.fr/

     

    Marche pour le climat

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      Le MNLE appelle, avec d’autres mouvements écologiques, à une nouvelle marche pour le climat le vendredi 13 mars et le samedi 14 mars 2020, un peu partout en France. Au total, 123 villes participeront à cette marche : 42 le vendredi et 81 le samedi.
      Il n’est donc pas possible de les citer toutes ici, mais seulement quelques unes :

      A Marseille, rendez-vous sur le Vieux Port le vendredi à partir de 12h.
      A Lyon, rendez-vous le vendredi à 11h30 place Jean Macé.
      A Paris, rendez-vous le samedi dès 14h pour un défilé entre Bastille et République.
      A Nantes, rendez-vous au miroir d’eau samedi à 14h.

      Coronavirus Urgence sanitaire !

      Christian Pellicani, Président national du MNLE, a donné une interview, sur le coronavirus, sur Agora FM, le 9 mars 2020 à 18h.
      L’émission animée par Gérard Piel est à retrouver sur https://www.agoracotedazur.fr/podcast/naturellement/

      Interview Coronavirus

      L’humain est au centre des préoccupations du MNLE, avec une volonté de ne pas dissocier les problèmes sociaux, environnementaux et écologiques. Le coronavirus pose la question de l’état sanitaire du pays. La grippe a déjà tué plusieurs centaines de personnes cette année, et l’on constate qu’il n’y a pas de développement des moyens de prévention en direction des personnes les plus fragiles, notamment celles qui n’ont pas de logement ou vivent dans des logements insalubres.

      Cette épidémie donne aussi la preuve que le système hospitalier est mis à mal : une épidémie de ce type, encore légère, met les hôpitaux en grande difficulté, à cause des politiques de réduction de personnel. Aujourd’hui, le déplafonnement du nombre d’heures supplémentaires autorisées pour les infirmiers et les aide-soignants a été acté, mais si l’épidémie s’aggrave, comment les hôpitaux pourront-ils répondre ?

      On peut également s’interroger sur les mesures qui ont été prises pour faire face à cette situation, notamment dans le cas de fermetures d’écoles (les parents devront-ils poser leurs congés annuels ?) ; les citoyens n’ont pas d’informations sur les moyens mis en œuvres pour chercher un vaccin, la recherche semble pour le moment être à la charge de la Chine. Le développement des services publics et de la recherche fondamentale appliquée constitue des exigences à mettre au cœur des débats publics.

      L’épidémie pose également le problème des circuits courts : certains médicaments deviennent rares car ils sont produits en Chine, du fait d’une logique financière de délocalisation, et ce pays est en panne. Actuellement, les pharmacies n’ont plus de masques, les généralistes disposent seulement de masques périmés, dans un pays dit développé, avec une pandémie qui menace et un pays voisin, l’Italie, qui vient de confiner 16 millions d’habitants. Cela pose la question des moyens de la production industrielle dans le domaine de la santé : il faut reposer la question de la place des outils de productions sur le territoire.

      L’épidémie doit réveiller la conscience des gens sur ces différents sujets. L’association MNLE accomplit un travail sur le développement des circuits courts et le rapport environnement/santé.

      Avis du MNLE 93 sur la création de ZAC  » Cluster des Médias »

                 

      Consultation publique : Création de ZAC « Cluster des Médias »

      Avis du MNLE 93 et Nord Est parisien

      L’Aire des Vents est régulièrement occupée pour des activités culturelles et sportives, vol à voile, cyclisme (entraînement et épreuves) et autres qui ne peuvent se pratiquer que sur ce site en Seine-Saint-Denis. Espace naturel sensible, l’Aire des vents est partie intégrante du Parc Georges Valbon. Elle ne doit pas être dénaturée. Pour que les villes autour soient « des villes jardin », il faut sanctuariser le parc et étendre ses espaces verts.

      Le projet de « Cluster des Médias » ce sont 10 hectares d’espaces verts réservés au grand public et perméables supprimés avec l’abattage de nombreux arbres anciens de hautes tiges. Alors qu’il faut faire entrer le parc dans la ville, on nous vend une privatisation des espaces publics.

      Il s’agit de se saisir des JOP 2024 comme accélérateur pour faire de la densification urbaine. Tous les sites concernés par les JOP 2024 dans le département obéissent à l’objectif convoité de la Métropole parisienne.

      Les adeptes du projet préfèrent avancer sans dire mot sur l’après JO et les conséquences pour les habitants. Pourtant, les trois Maires des villes concernées, le Département, la Présidente de la Région et enfin l’Etat sont tous membres du Conseil d’Administration de SOLIDEO (Société de livraison des Ouvrages Olympiques) et certains d’entre eux en sont vice-président, leur acceptation de l’après JOP 2024 ne fait aucun doute et leur silence sur cette phase finale est pour le moins inquiétant.

      Le Cluster des Médias en vue des jeux olympiques et paralympiques n’est qu’une phase intermédiaire vers l’un des nombreux projets d’aménagement du Grand Paris. L’objectif est de construire des logements et des commerces en cédant du foncier, public, réservé depuis les années 60 à de l’espace vert : logements de standing, inaccessibles aux habitants des communes concernées ou encore avec des loyers que les salaires moyens de Seine-Saint-Denis ne pourront payer. Ainsi que devient l’intérêt général ?

      Le projet vise la construction de 1 300 logements et pour le faire accepter prévoit quelques aménagements attendus depuis longtemps par les habitants.

      Les besoins des habitants ne sont pas abordés dans ce projet urbain détaillé dans un long document d’étude d’impact (522 pages) au vocabulaire propre à décourager le plus grand nombre possible de citoyens.

      C’est la marche forcée vers la gentrification et l’éloignement vers la grande banlieue des populations les plus modestes par un prix inabordable du loyer ou de l’accession à la propriété.

      Pourtant cette partie de territoire avec l’aéroport, le parc des expositions, le musée de l’air et de l’espace, le parc départemental et les lignes de transports, est d’un point de vue urbain, très riche.

      Pourquoi continuer à affirmer que le territoire est morcelé, mal desservi…. Pourquoi « s’inquiéter » aujourd’hui des nuisances subies par les riverains de l’A1 alors que toutes leurs demandes d’améliorer leur situation sont restées lettre morte depuis plus de 20 ans.

      On retrouve dans ce dossier les mêmes arguments que ceux qui nous ont été servis pour vanter en 2015, le projet de construction de 24 000 logements dans « les franges » du parc Georges Valbon.

      Cette fois l’impératif est Olympique, supposé incontestable ! Le Cluster des Médias fait bien partie du dossier initial, mais il était question d’aménagement provisoire (au même titre que le Champs de Mars, le château de Versailles, les Invalides) rien ne contraint à ce type d’urbanisation. Par conséquent, une alternative est possible.

      Il s’agit, en fait, de supprimer un espace vert public pour le céder aux appétits financiers de promoteurs, construire et densifier. Compte tenu du parc hôtelier dans un rayon de 5 km, cet équipement « en dur » n’est pas indispensable ! Que restera-t-il de ces importants investissements pour les populations locales ?

      Ce secteur va souffrir des nuisances liées aux travaux de la ligne 16. La Société du Grand Paris ayant refusé de faire transporter les terres excavées par voie ferrée, ce sont 400 camions/jour pendant 18 mois qui vont dégrader les routes, les abords du parc Georges Valbon et le cadre de vie des populations. Et qu’en sera-t-il des nappes phréatiques du parc et de son label « Natura 2000 » ?

      Les espaces verts et ses arbres incarnent une forme d’insubordination à l’économie de marché. Détruire le plus grand, comme le plus petit espace vert, c’est détruire des écosystèmes constitués au cours des dernières décennies, qui ne trouveront pas de compensation. Compte tenu de la profondeur des pollutions, il faudra de nombreuses années pour que le terrain des essences puisse être intégré au parc, à ce propos, aucun engagement n’est pris dans le dossier de ZAC…

      Là où nous voulons simplement une ville où habiter, circuler, travailler, apprendre, se cultiver, flâner, partager des espaces de vie et faire nos courses… il nous est proposé une ville rationnelle, une machine à sous où toutes les fonctions sont soumises à la sacro-sainte loi du « business ».

      Nous avons l’expérience de ces formules officielles et passe partout : « embellissement urbain », « désenclavement », « résidentialisation », « reconquête », « territoire morcelé » etc. Elles accompagnent systématiquement les grands projets, qui deviennent des grands chantiers du BTP pour être finalement des grandes dévastations de l’environnement obligeant à des « exodes » de populations.

      Ce projet est surtout une importante densification urbaine :

      • 1 300 logements, principalement en accession à la propriété, seraient in-fine construits en bordure de la D40 déclassant 10 hectares d’espace naturel public de l’Aire des vents,
      • Les hectares restants se trouveraient en « fond de parcelle » avec une visibilité et accessibilité faible laissant naturellement penser à une densification complémentaire après 2024. Le percement d’une voie bus et cyclable entre le rond-point de la Comète et la rue M Bokanowski préfigure une traversée de véhicules vers le centre-ville,
      • 1 300 logements, c’est entre 3 500 et 4 500 habitants en plus à Dugny, qui compte aujourd’hui ± 10 500 habitants, soit + 43 %,
      • 1 300 logements, c’est au moins 2 000 voitures en plus, des difficultés de circulation accrues sur un réseau routier déjà saturé,
      • 1 300 logements, c’est un plus grand nombre d’enfants et de jeunes à accueillir en maternelle, primaire, collège et lycée. Le dossier est très discret sur ce sujet.
      Les questions essentielles auxquelles il importe de répondre sont celles des habitants :
      • Réduire les bruits impactant fortement la population (aériens et routiers) et les nuisances de tous ordres (renforcées par l’évacuation par la route des excavations de la ligne 16).
      • Améliorer la qualité de l’air, faciliter les transports collectifs, aménager le territoire pour réduire les temps de trajets domicile – travail, améliorer les circulations piétonnes et faciliter les mobilités « douces », résister au changement climatique et en réduire les impacts par l’adaptation des villes et de l’habitat.
      • Maintenir les emplois existants et sur la base des savoirs faire du bassin d’emploi, en créer de nouveaux, redynamiser les centres-villes, entretenir l’habitat collectif pour en stabiliser sa population, adapter les infrastructures scolaires avec les équipements sportifs.
      • Parce que ce projet n’a pas pour objectif de répondre aux questions et aux besoins des habitants,
      • Parce que cette consultation use de codes inaccessibles au plus grand nombre,
      • Parce que le projet est -stricto sensu – une densification urbaine sans rapport avec les besoins des communes et à l’opposé des intérêts de ses habitants,
      • Parce que le projet ne respecte pas les enjeux environnementaux, qu’il détruit des espaces verts et de nombreux îlots de diversités et leur biodiversité, sans assurer les continuités écologiques ni apporter de véritables compensations,
      • Parce qu’il faut stopper toute imperméabilisation des sols en Île-de-France.
      • Parce que ce projet est « en trompe l’œil » et amalgame accueil des JOP et densification urbaine,
      • Parce que nous pensons qu’une alternative est possible pour l’après Jeux
       L’espace et le territoire sont des questions citoyennes et ne supportent aucune injonction. Il s’agit de biens publics, les citoyen.ne.s doivent pouvoir, objectivement, décider de leur environnement.

      Le MNLE 93 et Nord Est Parisien ÉMET un avis defavorable

      Pantin le 19 mars 2019

       

      Avis MNLE 93 du 10 mars 2018
      Procédure simplifiée de révision du PLU de l’Aire des Vents à Dugny – La Courneuve

      Télécharger le communiqué en cliquant  ICI

      le MNLE 93 Nord Est Parisien manifeste le 14 mars pour dire Non au T4

      Rendez-vous  14 h00 a l’angle Richard Lenoir/Bastille, Nous défilerons avec les associations qui disent Non au T4

      Le combat peut être gagné !

      L’extension de l’aéroport de Bristol vient d’être annulée pour protéger l’environnement, et la justice britannique a rejeté celle de l’aéroport d’Heathrow, jugée incompatible avec les accords de Paris.

      Nous devons être  nombreux et nombreuses pour dire NON à l’extension de Roissy, probablement le projet le plus climaticide en France !

      Au programme

      13h30 : RDV à la Bastille (Le point de RDV exact vous sera communiqué ultérieurement sinon cherchez les pancartes du cortège « Non à l’extension de Roissy/Terminal 4)

      14h00 : Marche de Bastille à République, en passant par l’Hôtel de Ville.

      17h00 : Prises de parole et concert à République.

       

      NON au T4. Le préfet d’Ile-de-France sourd à la demande de 34 associations

       

       

      COMMUNIQUÉ DE PRESSE

      ENQUÊTE PUBLIQUE SUR L’EXTENSION DE ROISSY

      Le préfet d’Ile-de-France sourd à la demande de 34 associations

      L’enquête publique sur le projet du Terminal 4 à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle pourrait se tenir en juin-juillet 2020 : c’est ce qu’indique un document du Groupe ADP datant du 16 janvier dernier.

      34 associations et collectifs ont adressé mi-janvier à M. Michel Cadot, Préfet d’Ile-de-France, un courrier lui demandant de prendre en compte la nécessité de démarrer l’enquête publique en septembre :

      • En effet, les élections municipales occupant une grande place dans l’agenda du 1er semestre 2020,  il est essentiel que l’enquête publique débute avec des équipes d’élus en place pleinement disponibles et opérationnelles.
      • Il est crucial que l’enquête publique ne se déroule ni au mois de juillet ni au mois d’août pour s’assurer de la présence de tous les acteurs impliqués, et en premier lieu, des populations concernées.

      A ce jour, après un mois et demi d’attente et malgré plusieurs relances, les associations restent sans réponse. Elles demandent au Préfet d’Ile-de-France d’intervenir dans l’intérêt de la démocratie participative et de jouer la transparence vis-à-vis des franciliens.

      S’agirait-il d’un passage en force ? Privés l’an dernier d’un débat public (fait dénoncé par Mme Jouanno, présidente de la Commission nationale du débat public, dans des courriers adressés au Gouvernement), les citoyens n’accepteront pas de voir une nouvelle fois leurs droits à l’information et à l’expression bafoués, uniquement parce que le Groupe ADP souhaite accélérer le calendrier du projet probablement le plus climaticide de France, dans un contexte ou les extensions d’aéroports sont de plus en plus remises en cause pour leur impact dramatique sur l’environnement. Ainsi, l’extension de l’aéroport de Bristol a récemment été annulée pour ce motif, et la justice britannique a rejeté l’extension de l’aéroport d’Heathrow, jugée incompatible avec les accords de Paris.

      Contacts presse :

      Françoise Brochot, Présidente de l’ADVOCNAR : 06 79 51 25 60; Audrey Boehly, membre du collectif Non au T4 : 06 77 81 49 40;  Muriel Martin-Dupray, Vice Présidente de FNE Ile-de-France : 06 18 98 53 25; Bernard Loup, président du CPTG : 06 76 90 11 62

      Associations et collectifs signataires du courrier au Préfet d’Ile-de-France : 

      FNE Ile-de-France : Thierry Hubert – PrésidentFNAUT : Bruno Gazeau – Président, Notre affaire à tous : Chloé Gerbier – Représentante, UFCNA : Chantal Beer-Demander – Présidente, Ville et Aéroport : Jean-Pierre Blazy – Président, ADVOCNAR : Françoise Brochot –  Présidente, Collectif Non au T4 : Thomas Motte – Membre, FNE Seine et Marne : Bernard Bruneau – Président, FNE Paris : Christine Nedelec – Présidente, Environnement 92 : Irène Nenner – Présidente, Val d’Oise Environnement : Bernard Loup – Président, Environnement 93 : Francis Redon – Président, MNLE 93 Nord Est Parisien : Jean-Marie Baty – Président, CTPG : Bernard Loup – Président, Changer Deuil : Fabrice Rizzoli – Président, Association pour la Défense et le Respect de l’Environnement et du Cadre de vie : Catherine Schouweiler – Présidente, Comité de riverains de St Brice sous Forêt : Ghislaine Kusnierz – Présidente, DIRAP : Jean-Marc Buteux – Président, FCPE Collège Charles Le Brun : Joan Clément – Présidente, Association USMBM : Allan Green – Président, Amis de la Nature – Paris centre : Josseline Gueugnon – Présidente, Sauv Nature St Leu la Forêt : Bernard Foulon – Président, AMAP Montmorency : Angélique Motte – Présidente, AMAP – Le Panier d’Argenteuil : Juliette Dubois – Présidente, Association AVL3C : Dominique Pelegrin – Président, Sauvegarde du Bas Pommeret (ASBP) : Jean-Marc Barbé – Président, Les potagers de Cassini : Davy Billaudeau – Président, Association CADEB (collectif d’Associations pour la Défense de l’Environnement dans les Boucles de Seine / Saint-Germain-en-Laye) : Paulette Menguy – Présidente, Association AREC : Jean-Louis Euller – Vice-président, SOS Vallée de Montmorency : Didier Lefebvre – Président, Association ONASA : Christian Doreau – Président, Association CIRENA : Philippe Houbart – Président, TaCa agir pour le climat : Eric Lombard – Représentant, Stay Grounded : Eric Lombard – Président

      Un avenir pour les Terres de Gonesse

      Une large délégation du CPTG et de la Convergence alter EC a été reçue par Francis Rol-Tanguy, chargé de mission par le gouvernement suite à l’abandon d’EuropaCity

      Le 1er février 2020 une délégation de 18 membres représentative de la large mobilisation menée depuis 2011 contre le projet EuropaCity a été reçue au ministère de la Transition écologique et solidaire. Elle a pu s’exprimer et échanger avec le médiateur nommé par le gouvernement sur les questions d’aménagement du territoire interdépartemental et interrégional, l’absence de gouvernance et les difficultés institutionnelles, les besoins de transport pour les habitants, l’emploi, la diversité des métiers et la formation, l’agriculture, l’alimentation et le climat. Après un bilan critique des concertations menées sur l’urbanisation du Triangle de Gonesse, elle a pu réaffirmer notre soutien au projet CARMA.

      Dans la conclusion, la délégation a souligné le besoin après l’abandon d’EuropaCity d’une décision politique prise par le gouvernement ou le conseil régional sur l’avenir du Triangle de Gonesse qui, vu sa situation géographique, pourrait constituer un espace agricolede respiration face à la forte empreinte écologique exercée par les deux aéroports, et également, un élément de cohésion entre les deux départements.

      Francis Rol-Tanguy devrait faire un point sur sa mission en mars 2020, pour rendre ses conclusions vers le mois de mai 2020.

      Les arbres du Square de la Maladrerie à Aubervilliers sont sauvés !

      Les arbres du Square de la Maladrerie à Aubervilliers sont sauvés !
      L’annonce a été faite par la Maire, Meriem Derkaoui, vendredi 28 février 2020 lors d’une soirée-débat ayant pour thème « La transition écologique dans les villes populaires » : la société du Grand Paris Express aurait modifié légèrement la courbure du trajet de la ligne depuis le Fort d’Aubervilliers permettant d’envisager la construction de son ouvrage annexe (puits d’aération) à un autre endroit que dans ces 4000 m² d’espaces verts.
      La mobilisation des habitants du quartier avait débuté en mars 2019 à partir de l’enquête publique sur la ligne 15 Est du Grand Paris Express, qui annonçait la construction de ce puits d’aération à l’emplacement du square, le chantier nécessitant l’abattage d’au moins 45 arbres de plus de 30 ans.
      Les arbres du Square de la Maladrerie seront donc sauvés, ce qui prouve une fois de plus que la mobilisation citoyenne, appuyée par les élus de la municipalité et du département, est une condition indispensable pour faire bouger les lignes.

      Nicole PIQUART

      25e université d’été du M.N.L.E.

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      La 25e université d’été aura lieu à Nevers du 29 août au 5 septembre 2020.
      Les inscriptions sont d’ores et déjà ouvertes.
      Vous trouverez ci-dessous le pré-programme ainsi que le bulletin d’inscription.

      Le thème de cette année est l’aménagement du territoire. Une semaine ne nous suffira pas pour tout étudier dans le détail mais nous pourrons débroussailler le sujet et trouver matière à réflexion.
      Le cadre charmeur de l’ancien couvent de Nevers dédié à Sainte Bernadette et transformé en maison d’hôtes sera propice à notre concentration.

      L’expansion urbaine incessante et l’accélération des flux et des rythmes de vie transforment les villes en métropoles conçues pour peser dans la compétition urbaine planétaire. Alors que de toutes parts le besoin se fait sentir de retisser des liens avec la terre, que des résistances et des expériences s’opposent à l’extension sans fin du capitalisme, les politiques d’aménagement du territoire entraînent des effets sociaux, spatiaux et écologiques désastreux.

      Programme de l’université d’été