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L’heure du choix ! Communiqué du MNLE Pays de la Loire Naturellement

Le gouvernement doit se décider sur le dossier Notre Dame Des Landes, après la publication en décembre 2017 du rapport de trois médiateurs qui ont étudié toutes les options : construction du nouvel aéroport de Notre Dame Des Landes ou l’extension de Nantes Atlantique.

Le MNLE milite depuis longtemps sur une vision globale de la mobilité qui inclut toutes les modes de transport, et cherche à limiter les gaspillages mettant au rebut des installations viables. Nous pouvons regretter que la puissance publique n’ait plus de politique d’aménagement du territoire et fasse au coup par coup dans un grand désordre et toujours au profit de quelques intérêts financiers et spéculatifs.

A ce jour rien n’est encore gagné, sur NDDL comme pour Europacity et des transports publics en Ile de France. La décision pourrait être un signal fort pour tous les projets inutiles et pharaoniques.

La modernisation de l’aéroport de Nantes Atlantique, l’usine Airbus et la zone d’activités pourraient bénéficier d’un réaménagement nécessaire avec les liaisons de transport comme le prolongement de la ligne n°3 du tram, moins coûteuses pour les deniers publics que les moyens d’accès envisagés à NDDL privilégiant l’accès routier.

Il faut sortir de ce conflit par le haut en refusant la violence et les provocations. Seule une culture de paix citoyenne est envisageable.

Les associations regroupées dans l’ACIPA ont fait preuve d’un grand esprit de responsabilité, en n’étant pas « contre tout » mais en proposant une gestion raisonnée des terres vendues par l’Etat à Vinci. Aussi, la rétrocession par l’Etat de ce foncier et la création d’une scop citoyenne en charge de la gestion permettraient une répartition des terres agricoles. Légitiment elles devront appartenir ou être exploitées par celles et ceux qui la travaillent et en prennent soin. Cette une solution qui fait déjà consensus.

Le MNLE appelle à participer au rassemblement de l’ACIPA du 10 février 2018 sur le site afin comme elle l’indique :

«Enracinons l’Avenir».

Le MNLE constate que cette lutte doit permettre un retour à l’intérêt général. Les habitants de la ZAD, impliqués dans celle-ci se sont engagés dans une perspective pour un autre développement, une agriculture durable qui contribuera à répondre aux besoins de la population locale.

Saint Herblain le 11 janvier 2018

Communiqué du Mouvement National de Lutte pour l’Environnement (MNLE) Pays de
la Loire naturellement L’heure du choix !

CLIMAT : PASSER AUX ACTES, SORTIR DE L’INCANTATION

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    APPEL DU MNLE RESEAU HOMME ET NATURE
    CLIMAT : PASSER AUX ACTES, SORTIR DE L’INCANTATION

    Alors que :

    • les dérèglements et les catastrophes climatiques font de plus en plus de ravages,
    • la biodiversité régresse fortement,
    • les ressources naturelles sont surexploitées,

    les pratiques et modes de production et de consommation n’évoluent pas.

    Les COP se succèdent sans apporter de résultats concrets, ni du point de vue des engagements financiers des Etats, ni sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, qui continuent de progresser dangereusement. A tel point que la branche Environnement de l’ONU nous alerte, le 31 octobre dernier, sur « l’écart catastrophique » entre les engagements pris et les efforts faits pour atteindre l’objectif (augmentation de température inférieure à 2 ° C à la fin du siècle).

    Il semble que, pour nos gouvernements et les multinationales, ni les profits ni le pouvoir bancaire et industriel ne doivent être mis en cause. Peu importent à leurs yeux les conditions de vie de milliards de personnes.

    Le 13 novembre dernier, quinze-mille scientifiques de toutes disciplines publient une alerte (1) : « il sera bientôt trop tard pour dévier notre trajectoire, vouée à l’échec, et le temps presse… ». Ils mettent l’accent en particulier sur : I) la détérioration de la zone d’ozone stratosphérique, II) les ressources en eau douce, III) la pêche.

    Ils font une série de suggestions, parmi lesquelles la réduction des inégalités de richesse, avérée comme indispensables à un monde en paix, condition nécessaire à la sauvegarde de la planète.

    Le retrait des accords sur le climat du premier pollueur par habitant sur la planète, les Etats Unis d’Amérique, est condamnable, rendant plus difficile l’atteinte de l’objectif. Mais les pratiques des autres états, en particulier européens, dont la France, en décalage avec les discours, contribuent aussi à l’aggravation de la situation.

    Pour preuves :

    • la transition énergétique, remise au bon vouloir des investisseurs privés, qui ne s’y engagent
      qu’avec l’assurance d’excellents profits, sur le dos des consommateurs, y compris des plus
      modestes,
    • le développement des transports routiers de personnes et de marchandises ne va pas non plus dans le bon sens.
    • Le Président de la République invite dans son « One Planet Summit » du 12 décembre 2017, les responsables d’entreprises parmi les plus prédatrices de la planète et de ses populations, laissant de côté le « pilier » social, pourtant reconnu comme essentiel au développement durable.

    Au lieu de budgets publics d’austérité, il conviendrait que la puissance publique investisse dans la recherche et dans la production d’énergies décarbonées. La sortie du pétrole nécessitera d’augmenter considérablement la production d’électricité, difficilement compatible avec l’arrêt de 17 réacteurs nucléaires envisagés dans les années à venir par notre gouvernement, en particulier son Ministre de l’Environnement. Rappelons que seuls les services publics mettent tous les citoyens à égalité, que ce soit en matière d’énergie, de santé, de transports….

    Face à cette situation, le MNLE réseau Homme&Nature est convaincu que sans engagements citoyens sur ces sujets, laissant libre court au verdissement de façade de notre économie de marché, sous les aspects de changement et les mots d’ordre d’innovation, tout continuera comme avant en aggravant la dégradation environnementale.

    Il s’engage dans cette bataille sur quatre axes principaux :

    1. pour un développement durable rompant avec la culture de la croissance infinie, mais plaçant la satisfaction des besoins humains au centre des préoccupations, que ce soit dans les procès industriels, ou la révolution numérique ;
    2. le développement des circuits courts, de l’agriculture urbaine et périurbaine, du commerce
      équitable, en sortant d’un productivisme nocif pour la Terre, pour ceux qui la travaillent, et pour les consommateurs ;
    3. l’eau doit être considérée comme bien commun car l’eau est la source de toute la vie sur la terre (ce sera le thème principal de notre prochaine Université d’Eté, en septembre prochain) ;
    4. une politique des transports des personnes et des marchandises soutenable, incluant une plus grande part modale au rail, sous maîtrise publique, car les transports sont au centre du développement de nos sociétés et de leur expansion.

     

    Montreuil le 8 décembre 2017

    (1) Pour lire l’appel des scientifiques, suivre ce lien :
    http://scientistswarning.forestry.oregonstate.edu/

    Développement de la gare de triage de Miramas en question.

    Les communistes de la ville ont organisé une réunion publique autour de la restructuration de la gare de triage de Miramas le 1er décembre, en présence du Maire Socialiste, du député communiste des bouches du Rhône et du président du MNLE Réseau Homme&Nature.

    Appuyés par les élus communistes, comme le député Pierre Dharéville qui a rédigé une question écrite à l’attention de la Ministre déléguée aux transports, les membres du MNLE posent clairement la question de la situation de la gare de triage de Miramas. Celle-ci est un axe essentiel dans le développement du Grand Port Maritime de Marseille.

    Pour le MNLE, association qui officie sur tout le territoire, la relance du transport par fret est une question nationale. Aujourd’hui, les politiques publiques favorisent largement le transport routier en appliquant des taxes dissuasives sur le transport ferroviaire. Pour exemple, selon Thierry Nardy, Président du CE fret SNCF, « pour parcourir 100 kilomètres de voies ferrées, il faut s’acquitter d’une redevance de 230 euros à SNCF réseau. Les transports routiers, c’est en moyenne 24 euros pour 100 kilomètres d’autoroute ».

    Ces politiques vont à l’encontre des engagements de la France lors de la COP 21. Pour le MNLE, association dont le but est de décarboner l’industrie et l’économie, de faire réduire les gaz à effet de serre et de lutter contre la pollution, qui a un véritable impact nocif sur la santé, il devient urgent de demander une politique qui favorise des modes de transport moins polluants.

    L’Étang de Berre une valeur universelle exceptionnelle

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    L’Étang de BERRE est une vaste étendue d’eau de mer de 155 Km2 située dans le département des Bouches du Rhone. Proche de la Méditerranée, il est bordé de 10 communes (Istres, Miramas, Saint Chamas, Berre l’Etang, Rognac, Vitrolles, Marignane, Châteauneuf les Martigues, Martigues, Saint Mitre les remparts) et compte 237 500 habitants.

    S’il a été par le passé le cœur d’un aménagement urbain et industriel conséquent, il a trop longtemps souffert d’une mauvaise réputation. Les décideurs, les aménageurs ou les utilisateurs n’ont pas pris en compte ses qualités et ses atouts. Cet attentisme et ces négligences ont conduit à une dégradation de son caractère naturel.

    Face aux enjeux de préservation naturelle, la tentation est grande d’opposer la sauvegarde de l’étang à l’activité humaine, d’opposer la nature à l’industrie.

    Aujourd’hui porter l’Etang de BERRE au Patrimoine Mondial de l’Unesco, c’est écrire un projet global, collectif, humain, urbain et économique sans exclure ses richesses naturelles remarquables.

    L’Etang de BERRE dans ce contexte, peut être un formidable territoire d’innovations et générer des activités nouvelles amenant des emplois. Il peut être l’épicentre d’un espace solidaire où se construisent des liens entre les hommes. Dans le département des Bouches du Rhone, coincé entre une Métropole tentaculaire et des villes qui se sont développées en confrontation avec Marseille, cette candidature au Patrimoine mondial de l’Unesco trouve toute sa légitimité au titre de bien mixte en remplissant 6 des 10 critères nécessaires.

    Gaby CHARROUX, Maire de Martigues a concrétisé cette candidature en présentant la structuration qui permettra de déposer l’inscription sur la liste indicative de la France du Comité des biens français du patrimoine mondial, première étape de cette grande aventure.

    Ainsi a été mis en place une Association appelée « Etang de BERRE, Patrimoine Universel » elle assurera un lien permanent entre les différents partenaires institutionnels, associatifs et scientifiques avec comme objectif de fédérer ces partenaires et le grand public au travers de campagnes d’information rappelant les enjeux de la démarche. Elle aura aussi en charge l’élaboration du dossier de candidature et les relations avec le Comité des biens français du patrimoine mondial.

    Enseignant à Martigues durant plus de 30 ans, son Président Jean Claude CHEINET, est reconnu pour son engagement sur les questions environnementales et sur la préservation de l’Etang de BERRE.

    Ancien Conseiller Municipal délégué à l’Environnement, il a assuré la présidence du Comité départemental du MNLE et il est actuellement Président du MNLE PACA.

    « On peut développer un pays sans tuer la planète et sans tuer l’écologie. Il y a 40 ans cela faisait rire… C’est aujourd’hui une évidence qui crève les yeux. » rappelait Robert GUEDIGUIAN Président d’honneur du Comité des Ambassadeurs mis en place le mercredi 11 octobre 2017 au Théâtre des Salins à Martigues devant plus de 500 personnes. Comité composé de nombreuses personnalités qui s’engagent à aider à la réalisation du projet.

     Un projet d’avenir auquel le MNLE participe.

    Conclusion de la 22ème Université d’été du MNLE

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    Installés à TAUSSAT (sur le bord du Bassin d’ARCACHON) nous avions pour objectif de conjuguer enjeux économiques et sociaux avec la  protection des  milieux marins et façades maritimes. Nos travaux ont comporté de nombreux échanges avec des élus, des syndicalistes, des associations et des citoyens engagés dans le domaine du développement durable. Notre Mouvement est ouvert à l’apport de toutes compétences, extérieures ou internes, enrichissant nos propres réflexions, comme celles de nos invités. Tous se sont trouvés satisfaits des travaux, qui associent l’expertise des travailleurs des secteurs économiques concernés (300 000 emplois directs, et un million d’emplois indirects).

    L’économie de la Mer est un vaste sujet, mêlant diverses activités humaines (pêche, transports maritimes, tourisme et loisirs, énergie, urbanisme et aménagement du territoire…)  Elle met en évidence de nombreuses questions sur la sauvegarde du patrimoine naturel. La préservation du socio-écosystème suppose la participation de multiples compétences, de manière ouverte, et surtout non exclusive. Notre objectif est d’assurer de manière équitable le bonheur de chaque habitant de la planète tout en la préservant.

    L’humanité doit faire face à des défis énormes et les politiques pour y répondre sont dérisoires, voire contre performantes car tournées vers la recherche de profit et de lucre. Un sentiment d’impuissance se développe, non exempt de colère. La précarité et la dévalorisation du travail, les inégalités sociales croissantes augmentent la misère et le mal-être. Rappelons aussi que les inégalités, les injustices, provoquent les guerres. Il n’y a pas de développement durable possible sans PAIX.

    Si l’implication de chacun est indispensable, les autorités doivent faire leur part : garantir plus d’équité et développer la recherche publique fondamentale pour affiner et coordonner nos connaissances encore trop parcellaires (en opposition aux recherches privées limitées par l’imposition d’un retour rapide sur investissement). La mer est un des éléments essentiels à l’avenir de l’Humanité. Notre pays (métropole), avec 5 500 km de côtes, dispose – particularité unique en Europe – de trois façades maritimes (la Manche/Mer du Nord, l’Atlantique et la Méditerranée) offrant des capacités de développement remarquables. Encore faut-il le faire dans le respect de notre environnement.

    La mondialisation génère des besoins de transports laissant un impact très négatif sur l’environnement : 90 % des échanges commerciaux se font par voie maritime. Même en développant les relocalisations, les circuits courts et de proximité, des besoins d’échanges basés sur la solidarité et non plus sur la concurrence, demeureront, moins nombreux, mais y compris par voie maritime. C’est pourquoi l’organisation des ports, et leurs prolongements sur terre par une intermodalité bien réfléchie avec le fluvial et le ferroviaire, doivent faire l’objet d’interventions politiques fortes et assurer une proximité des ports avec les régions à desservir.

    La France a de nombreux atouts dans cette économie de la mer : construction et réparation navales, mais aussi des leaders dans la plaisance et l’offshore. Les ports de l’Atlantique, de la Manche et de la Méditerranée restent ouverts sur le monde et sont autant de portes pour les échanges demeurant une nécessité. Il conviendra, à côté de la construction navale, de développer notamment les filières de déconstruction dans le cadre de l’économie circulaire.

    La pêche industrielle s’avère manquer singulièrement d’efficience par rapport à la pêche traditionnelle, sur le nombre d’emplois, sur la consommation de subventions publiques, d’énergie, sur le gaspillage de la ressource, pourtant limitée, malgré la création de réserves naturelles.

    Ainsi, nous avons convenu d’agir :

    • En développant des actions d’éducation populaire, en particulier à l’aide de notre revue « NATURELLEMENT ».
    • En approchant les collectivités territoriales qui ont un rôle local à jouer (règles d’urbanisme, soutien au tourisme écologique et solidaire….), tout en invitant d’autres associations, syndicats et citoyens à participer à nos actions.
    • En faisant connaître partout nos expertises : présents au HAVRE en novembre aux Assises de la Mer, nous inciterons aux débats sur l’évolution du port de SAINT-NAZAIRE et ses conséquences sur l’étier du BRIVET et de la vasière proche.
    • En intervenant auprès des autorités pour la mise en place de politiques publiques responsables, appuyées sur des services publics redéveloppés, pour gérer, au-delà de la recherche, le bon état de nos espaces publics, et contrôler les trop nombreux tricheurs. Car si nous comprenons les opérations citoyennes du type « Ports Propres » ou « Nettoyage des Calanques » (ou d’autres espaces naturels ou urbains) au cours desquelles des monceaux de déchets sont collectées, nous sommes sûrs que la lutte contre les déchets sauvages ne passe pas seulement par les attitudes individuelles.
    • En soutenant la démarche visant à inscrire l’étang de BERRE au Patrimoine Universel par l’UNESCO prolongement de notre longue lutte pour sa préservation.

    Enfin, la vie des associations étant mise en cause par les mesures prises depuis plusieurs années par les pouvoirs publics, nous nous opposons à la quasi suppression des emplois aidés, ainsi qu’à l’intégration, par les ordonnances, des CHS-CT-E dans les DP et CE, limitant leurs moyens d’actions et les possibilités données aux travailleurs de partager leur expertise.

    Nous vous invitons nombreux à la prochaine Université d’Eté de notre Mouvement, sur le thème de l’EAU en 2018.

    Christian PELLICANI, Président                                             Christian CHASSEAU, Secrétaire

    Hommage de ALEP80 à François Cosserat

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      par Xavier Desjonquères de l’ALEP 80

      En 2009, François Cosserat a jugé préférable  de quitter la présidence de l’ALEP 80, association de lutte pour l’environnement en Picardie car il avait été élu conseiller municipal et s’était vu confier une délégation au développement durable.

      J’étais à cette époque simple adhérent. J’avais adhéré par intérêt pour les positions prises par l’ALEP 80, en particulier sur les transports, notamment sur le train.

      J’ai pensé qu’après l’alternance municipale de 2008, il y avait peut-être une nouvelle opportunité de contributions citoyennes au débat public sur l’environnement, le développement durable ou l’écodéveloppement comme François préférait dire.

      Je suis venu à quelques réunions de l’ALEP 80 et je me suis retrouvé président.

      Je connaissais déjà un peu François Cosserat comme adjoint au maire jusqu’en 1989, vingt ans avant. Je connaissais son rôle dans la création de l’usine de méthanisation des ordures ménagères, première en France, qui a connu des difficultés de mise au point et des détracteurs et qui est devenue ensuite une référence, une évidence.

      J’ai découvert à l’ALEP 80 un homme passionné de sciences et d’innovations technologiques utiles à l’homme et à la planète, passionné de démarches de développement valorisant les ressources locales dans une logique d’économie circulaire.

      Il était préoccupé de développer des services publics qui minimisent les coûts pour les citoyens, les consommateurs, et qui n’alimentent pas les profits des riches détenteurs de capitaux.

      Avec lui à l’ALEP 80, à partir de 2009, on a beaucoup travaillé sur la politique des déplacements dans l’agglomération d’Amiens et dans le pays du Grand Amiénois. On a alors contribué à la création du comité des usagers des bus et François a présidé le comité de développement ferroviaire Amiens-Longueau.

      On a suivi ensemble de très près l’élaboration du Plan de Déplacements Urbains et le projet de tramway, avec une vigilance parfois dérangeante pour les élus locaux.

      On a suscité un travail en commun des associations qui se préoccupent de vélo, de bus, de train et de développement durable. On a été écoutés par le conseil de développement du pays du Grand Amiénois.

      On a travaillé sur les pratiques agricoles, les circuits courts et l’économie circulaire pouvant lier l’agriculture, l’industrie et les services urbains. On a organisé à Amiens un passionnant colloque national Agriéco sur ces sujets.

      On a amorcé un travail avec des associations de locataires sur la maîtrise de l’énergie dans l’habitat collectif avec des objectifs de maîtrise des charges et de confort thermique.

      Ces trois sujets avaient un point commun : la très forte contribution des transports, de l’agriculture et des bâtiments à la production de gaz à effet de serre, cause du réchauffement climatique qui menace la planète et les hommes en particulier les plus pauvres. C’est devenu la spécialité de l’ALEP 80 par rapport à d’autres associations environnementales.

      Nos réflexions sur ces sujets interrogeaient de plus en plus le modèle de développement économique et social.

      L’enjeu est que la planète soit et reste vivable pour le plus grand nombre. Pourtant elle est confrontée à l’épuisement des ressources de matériaux, d’énergie fossile et d’eau potable et à l’empoisonnement de l’air, des sols et de l’eau, elle est soumise au réchauffement climatique.

      L’enjeu est aussi de réussir un développement humain, plutôt qu’une croissance sans limite et à tout prix de la production et de la consommation matérielles. François appelait à plus de « frugalité », je reprends son terme, à moins de gaspillage dans les pratiques de consommation, tout en réduisant les inégalités.

      Il appelait à plus de services d’utilité collective.

      Il contestait que ce soit le « lucre », je reprends encore son terme, qui soit le moteur du développement.

      Il contestait les politiques publiques qui visaient à inciter à la transition écologique par des promesses de profits privés aux frais du contribuable. Il ne cessait de rappeler les « externalités », ces coûts cachés que les initiatives privées rentables font supporter plus ou moins directement à la société avec la complicité de l’Etat, en particulier les coûts des impacts sur l’environnement et la santé.

      Nous avons cheminé ensemble dans nos réflexions, échangé nos lectures, vérifié la réalité de concepts dans la vie locale.

      Nous avons corrigé mutuellement nos écrits, pour être plus clairs ou plus concis, apporter des nuances, être plus mordants et plus critiques ou plus interrogateurs.

      Même si la plupart des idées que nous avons défendues sont devenues ou deviendront des évidences, François a souvent du avoir l’impression de prêcher dans le désert local. Mais inlassablement, il relançait. Je ne le voyais ni lâcher prise ni vieillir.

      Il y a encore quelques semaines, il me proposait de relancer le débat local sur le projet de BHNS, débat officiellement clos, bien qu’à l’issue de l’enquête publique, le commissaire enquêteur a appelé Amiens-Métropole à prendre en compte sérieusement des préoccupations exprimées par l’ALEP 80.

      François est parti trop tôt, pour sa famille bien sûr, mais aussi pour l’ALEP 80 dont il a bien voulu reprendre la présidence il y a un an. Il est parti trop tôt pour Amiens.

      Humanité : « Disparition. François Cosserat, militant des enjeux du quotidien »

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      Président du MNLE, communiste et syndicaliste, adjoint du maire PCF d’Amiens René Lamps, de 1971 à 1989, François Cosserat est décédé à l’âge de 77 ans.

      Né le 25 août 1939 à Rambervillers, dans les Vosges, professeur de physique, syndicaliste, militant du PCF, président du Mouvement national de lutte pour l’environnement (MNLE) et adjoint au maire d’Amiens de 1977 à 1989, François Cosserat s’est éteint samedi à l’âge de 77 ans.

      Étudiant de la faculté des sciences de Nancy, François Cosserat adhère à l’Unef en 1958 et à l’UEC en 1960. Membre du Parti communiste français en 1961, il devient secrétaire adjoint de sa cellule, membre du comité de la section de Nancy et du comité de la fédération de Meurthe-et-Moselle entre 1964 et 1966.

      Membre du Syndicat national de l’enseignement supérieur en 1968, il prend en charge le secrétariat à la propagande de la section communiste d’Amiens nord-est et participe à l’animation du comité de la fédération communiste jusqu’en 1994.

      Membre du conseil d’administration de l’université de Picardie comme élu du Snesup, il est élu conseiller municipal d’Amiens en 1971. Réélu en 1977, il devient premier adjoint au maire, délégué aux finances, et se trouve renouvelé dans cette responsabilité en 1983. Président du Mouvement national de lutte pour l’environnement, il multiplie les actions et les réflexions dans des tables rondes ou des initiatives concernant divers domaines du cadre de vie et écrit régulièrement dans la revue Naturellement. Candidat aux élections municipales en 2008 sur la liste PS-PCF-Verts-PRG-MRC emmenée par le socialiste Gilles Demailly, il est élu conseiller municipal.

      La cérémonie pour les obsèques de François Cosserat aura lieu vendredi 23 juin, à 15 h 30, au crématorium d’Amiens, avenue de Grâce.

      L’Humanité présente ses condoléances à sa famille et à ses proches.

      Source : http://www.humanite.fr/disparition-francois-cosserat-militant-des-enjeux-du-quotidien-637625