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XXIe Université d’été : Les SOLS !

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Premier volet d’une série d’article préparatoire à l’université d’été du MNLE Réseau Homme&Nature fin août 2016. Lorsqu’on parle « SOL » évidement on pense agriculture. C’est le premier volet de ces articles préparatoires à la réflexion collective. Le « SOL » urbain comme celui des espaces industriels seront traité dans le prochain numéro de la Revue Naturellement.

DES SOLS VIVANTS  POUR L’AGRICULTURE.

Occupant une position  centrale dans les échanges entre lithosphère, hydrosphère, atmosphère et biosphère, les sols sont un milieu vivant encore largement méconnu. C’est aussi une ressource naturelle à la fois diverse, abondante, mais fragile et peu renouvelable. Si des sols fertiles ont été de tout temps la base des activités agricoles, les processus d’artificialisation et d’industrialisation en cours peuvent remettre ce lien en cause. Cible et réceptacle des pollutions de toutes sortes, les sols agricoles peuvent être érodés, appauvris, déstructurés, mais ils peuvent aussi être amendés, améliorés, enrichis. Les sols cultivés sont aussi de plus en plus menacés par la concurrence d’autres activités, stérilisant de manière quasi irréversible des surfaces considérables, et par des accaparements de terre. C’est pourquoi, pour la survie même de l’agriculture, des sols vivants doivent être protégés de pratiques destructrices comme de nouvelles formes de prédation et d’accaparement.  

Du modèle de « polyculture élevage » aux forçages contemporains.

C’est avec la révolution agricole de la Renaissance (assolement quadriennal incluant des légumineuses fourragères, développement des élevages et des fumures associées) que se met en place, en France notamment, un modèle de polyculture-élevage libéré de la jachère, dans le cadre d’exploitations paysannes elles-mêmes libérées des droits seigneuriaux par la Révolution. Ce modèle, à la fois technique, économique et social, reposait sur une valorisation durable et équilibrée des agrosystèmes, dont les sols sont le cœur. Au cours du XXème siècle, avec le développement des villes et des transports, des spécialisations reposant sur la proximité des marchés (ceintures maraîchères), sur des conditions naturelles particulières (vins, fruits, légumes) ou encore sur des rentes différentielles de nature ‘sociale’ (rentes de notoriété et de monopole, appellations, labels) s’inscrivent durablement dans les paysages. Mais ces spécialisations poussées,  – qui posent aux sols des problèmes encore peu abordés – ne concernent somme toute que des espaces relativement circonscrits.

La grande coupure, postérieure à la deuxième guerre mondiale, est celle qui a nettement séparé les productions végétales des production animales, de plus en plus spécialisées et organisées en filières de plus en plus étroitement définies. Cet éclatement du modèle de polyculture-élevage a été mis en évidence depuis quarante ans (FLEURY et MOLLARD en 1976, Claude REBOUL en 1977) : les symboles les plus éclatants en sont d’une part la Beauce livrée  – comme d’autres régions du bassin parisien – à la ‘grande culture’ mécanisée, d’autre part la Bretagne largement dominée par les productions animales (bovins-lait, volailles, porcs). Les conséquences particulièrement préjudiciables et coûteuses de cette séparation étaient déjà clairement identifiées : aggravation des déficits humiques et azotés dans les régions de grande culture, accumulation de déjections organiques et d’azote (sous forme de nitrates notamment) dans les régions d’élevage. Mais dans le même temps la population se nourrissait plus et mieux, du fait de la très forte hausse des rendements par unité de surface, au travers de divers processus d’artificialisation.

Dès la renaissance, les agriculteurs ont en effet amplifié les ‘fonctionnalités’ naturelles des agrosystèmes par des artefacts qui leur ont permis d’accroître et d’améliorer les productions : recours à l’irrigation (de la rigole à l’aspersion), techniques de protection du gel et de recherche de la précocité (châssis, cloches maraîchères, serres) outils de travail du sol plus puissants (culture attelée notamment), techniques simples de fertilisation, sélection des variétés végétales et animales : c’est  la première artificialisation, celle des Temps Modernes.

 Peut-on pour autant parler d’agriculture « industrielle » ?

 Ce faisant, ne prent-on pas le risque de renvoyer de l’agriculture et l’élevage contemporains une image inexacte, simplificatrice, trompeuse – voire imprudente – de l’agriculture ? Six motifs distincts incitent à refuser l’expression, proche d’un oxymore, d’agriculture industrielle.

Mais j’entends bien aussi ce que derrière l’impropre adjectif ‘industriel’ mes contemporains mettent en cause : une concentration de plus en plus poussée des terres et des capitaux, l’irrigation ou les traitements phytosanitaires systématiques, l’entassement de centaines, voire de milliers d’animaux dans des conditions où l’éthique animale est bafouée, la monoculture année après année d’un nombre restreint de clones de blé, de maïs ou de soja, la fuite en avant dans l’appel aux semences PGM résistantes aux herbicides, la présence croissante dans les sols et l’eau de molécules métalliques ou médicamenteuses indésirables, voire toxiques. Ce sont des inquiétudes que je partage, qui ne relèvent pas tant de l’industrie que du modèle technique productiviste.

Une place à part doit être faite aux ateliers d’élevage intensifs, parfois gigantesques, fortement industrialisés. Il s’agit ici, en effet, d’un deuxième ‘étage’ transformateur de productions végétales primaires. Les niveaux de concentration, de spécialisation et de standardisation relèvent d’une conception industrielle ‘du point de vue des animaux’, mais pas nécessairement ‘du point de vue des producteurs’. Il nous faudra y revenir. Mais ils représentent un premier pas dans la séparation entre activités agricoles et sols.

Un lien au sol de plus en plus distendu : du hors-sol aux pseudo-sols et au sans sol :

Dans les productions animales industrialisées la qualification de hors sol est classique, et en première analyse justifiée : en « logettes, en « cases » (individuelles ou collectives) en « batteries », les animaux sont confinés, parfois sur plusieurs niveaux, sans lien avec le sol, en effet. Mais le terme ‘hors sol’ est trompeur, dans la mesure où l’alimentation de ces animaux (fourrages secs ou déshydratés, grains, pulpes et tourteaux) dépend bien d’une agriculture ‘sur sols’ : mais il s’agit de sols très éloignés, provenant d’une autre région, voire de l’autre bout du monde : le soja sud-américain en est l’emblème… C’est l’aboutissement mondialisé de l’éclatement du système de polyculture-élevage : importations massives d’aliments du bétail, avec leurs composantes virtuelles (eau, nutriments, CO2) qui sont autant de prélèvements (donc autant de déficits à combler) d’un côté du monde ; de l’autre, l’accumulation d’animaux issus souvent d’un même clone (dont la vulnérabilité à divers bio-agresseurs impose des règles draconiennes du point de vue sanitaire) et dont les déjections, sans rapport avec les surfaces cultivables, entraînent les excédents d’azote (de phosphore, de résidus de pesticides et de médicaments) dans les nappes et les cours d’eau, jusqu’à la mer.

En production végétale, on peut aussi observer un détachement croissant du sol. Cette rupture se fait de manière progressive. On sait que toute récolte (qu’il s’agisse de grains, de fruits, de fourrages ou de légumes) est un prélèvement, qui entraîne un appauvrissement des sols. C’est le problème aussi vieux que l’agriculture de la reconstitution de la fertilité. Au 19ème siècle, l’agriculture française a eu recours à des apports de nitrates (du Chili), de potasse (d’Alsace) et aux scories de déphosphoration (de la ‘minette’ lorraine). Au 20ème siècle s’y sont ajoutés les engrais azotés de synthèse (ammonitrates, urée), d’autres apports minéraux (oligo-éléments) et diverses techniques (enfouissement des résidus de récoltes, cultures dérobées) corrigeant de leur côté les carences que les analyses de sols mettaient en évidence : on reste là dans le domaine de pratiques en principe améliorantes des sols existants.

De l’artificialisation des sols   

C’est par le biais de cultures très spécialisées et très intensives que l’on passe à la fabrication de toutes pièces de sols artificiels, matériaux non pas vivants mais délibérément inertes (billes d’argile, vermiculite, perlite, laine de roche). Parties de la floriculture et de l’horticulture sous serres, elles ont gagné le maraîchage, y compris en plein air : un exemple encore peu étudié porte sur des pratiques courantes en Loire Atlantique, pour la production de mâches notamment : des sables marins pompés au large, transportés par bateau, sont lavés, puis épandus sur les parcelles maraîchères. De gros rendements à l’hectare, une mécanisation poussée, une productivité du travail élevée, un marché concentré entre quelques mains permettent de dégager des revenus substantiels.  Ces pseudo-sols, simples supports de culture, doivent donc recevoir de l’extérieur tous les intrants utiles, engrais, produits phytosanitaires, oligo-éléments, dont les excédents non immédiatement retenus par les racines s’infiltrent rapidement vers les nappes. Une partie de ces sables, plus ou moins chargés en produits chimiques divers, finit aussi par les fossés et les petits affluents à gagner la Loire. On peut enfin se demander si ces substrats, chimiquement très pauvres, peuvent apporter aux produits récoltés les multiples éléments nutritifs que permettrait leur production en pleine terre. On entre dans des systèmes où la production alimentaire, en se détachant radicalement du sol, devient véritablement industrielle : ainsi les cultures hydroponiques en bacs et sur liquides nutritifs, classiques dans les productions maraîchères actuelles, allant jusqu’aux « usines à salades », aux « tours légumières » urbaines, où le soleil est remplacé par des leds.  Outre les laboratoires qui les promeuvent et les firmes qui les exploitent, de tels modèles trouvent des partisans au sein de la mouvance écologiste. Des systèmes comme ‘l’aquaponie’, associant pisciculture et cultures de légumes à partir des déjections des poissons peuvent être donnés en exemple au nom de la santé, de la qualité, de l’économie circulaire et du circuit court, et bien entendu du changement climatique. Certains intégristes y voient une sorte de solution finale pour l’agriculture, par définition pollueuse et prédatrice, la production de nos aliments pouvant être  désormais assurée dans des conditions d’hygiène parfaite et de contrôle intégral de leur composition : et cette agriculture 4S (sans sol et sans soleil) permettrait enfin de rendre à la « vraie nature » toutes les terres qui depuis le néolithique lui ont été arrachées pour la production de notre nourriture. Prenons bien la mesure des illusions  que suscitent ces « fermes verticales » séduisantes au premier abord, mais incapables de répondre aux besoins alimentaires des métropoles, tout en rompant totalement le lien nécessaire entre nature et sociétés humaines.

Retrouver le lien étroit entre l’agriculture et les sols.

La meilleure protection contre la fuite en avant productiviste pourrait bien être le maintien d’un lien étroit entre l’activité agricole et les sols existants, préservés, amendés, enrichis. Renouer avec l’association de l’agriculture et de l’élevage y contribuerait. Passéisme, ou revivification d’un contrat tacite qui a fini par échapper aux agriculteurs ? Dès son ouvrage fondateur « nourrir la planète », Michel GRIFFON opposait aux préceptes de la ‘révolution verte’ « où la synergie agriculture et élevage n’est pas recherchée » une  ‘révolution doublement verte’ faisant de cette synergie un principe de base. De son côté Marc DUFUMIER ne manque jamais non plus de rappeler, parmi d’autres, l’importance de ce lien. Mais ils promeuvent aussi l’un et l’autre une « 3ème voie entre l’agriculture conventionnelle et l’agriculture biologique », celle des « systèmes intégrés », d’où l’élevage est absent. Le poids politico-économique de la grande culture et des organismes qui lui sont liés expliquent sans doute cette timidité à en finir avec une séparation née pourtant des « errements du passé ». L’obsession climatique (qui s’exprime dans la ‘smart agriculture‘) et la chasse systématique à tout gaz à effet de serre joue sans doute son rôle dans la suspicion jetée sur toute forme d’élevage, voire sur toute viande, et en premier lieu sur les viandes dites rouges, provenant de poly gastriques (bovins, caprins ovins et autres ruminants) en effet émetteurs (via le rumen) de méthane, mais capables de se nourrir d’herbes et de fourrages grossiers.

On ne sortira pas facilement du modèle de la grande culture mécanisée, fort de son ancienneté et de ses incontestables réussites techniques et économiques, peu mobile du fait des lourds investissements qu’il suppose. Il n’est certainement pas possible ni même souhaitable de contraindre tel céréaliculteur « performant », au genre de vie aussi enviable que contesté, à se reconvertir à l’élevage laitier sur herbe. L’intégration culture-élevage peut aussi s’opérer au niveau des territoires, bassins versants ou petites régions agricoles, sans oublier les échanges entre bassins légumiers littoraux et couronnes péri-urbaines maraîchères d’une part, régions de basse montagne spécialisées dans l’élevage d’autre part. La formule des Groupements d’Intérêts Economiques et Environnementaux (GIEE) institués par la « Loi d’Avenir » pourrait ouvrir une perspective en ce sens, pour peu qu’une véritable volonté politique puisse les porter. Le dernier objectif – officiellement promu – d’augmenter annuellement de 4 pour mille le taux de matière organique des sols agricoles pourrait aussi y contribuer.

Pierre Lenormand

Loi Macron : une nouvelle menace pour les associations

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Alors que l’examen du projet de loi Macron sur « la croissance, l’activité et l’égalité des chances » se poursuit à l’Assemblée nationale, le Collectif des associations citoyennes alerte sur des dispositions menaçant la participation des citoyens à la vie démocratique du pays. Sous prétexte d’accélérer les délais d’autorisation des projets immobiliers ou d’infrastructures, les possibilités de recours pourraient être fortement restreintes. Toutes les associations recevant majoritairement des fonds publics risquent de « basculer dans le marché et la concurrence » souligne Jean Claude Boual, président du collectif. Point de vue.

La loi Macron intéresse dans tous ses aspects les associations. Loi « fourre tout », elle touche aux droits du travail, de l’épargne salariale, de l’urbanisme, du logement, de l’environnement, des transports, du commerce, des affaires et des professions règlementées, ainsi qu’aux procédures juridiques. Elle transpose plusieurs directives communautaires en accentuant les aspects les plus ultra-libéraux. Elle est à la fois extrêmement vague sur certains aspects et extrêmement technique au plan juridique, si bien qu’il est souvent difficile d’en saisir toutes les implications. Pourtant, derrière l’objectif affiché de «renouer avec une croissance durable », cette loi porte un terrible coup à la démocratie.

Une loi qui facilite les grands projets

L’article 24 de la loi prévoit par exemple d’étendre la construction de logement dans les zones boisées urbaines[1]. S’ajoutent les articles 26 et 27 qui « sécurisent des opérations d’importance majeure » en étendant l’autorisation en matière d’installation classée. Ainsi, par des modifications complexes du code de l’urbanisme, toutes les autorisations relevant des divers droits de l’environnement, des zones humides, de la biodiversité, des espèces protégées, etc. devront être coordonnées bien qu’elles relèvent d’administrations différentes et de compétences diversifiées entre l’Etat et les collectivités locales. L’enjeu : que le permis de construire soit délivré en moins de cinq mois ! Résultat, une construction illégale qui serait entreprise sans ces autorisations ne pourra pas être détruite sauf exception rarissime. Toutes ces dispositions seront prises par ordonnances dont nous ne connaissons pas le contenu à ce jour. Ce qui ressort très explicitement, c’est la restriction des droits des citoyens pour ester en justice contre les projets immobiliers ou d’infrastructures, sous prétexte d’accélérer les délais d’autorisation.

L’article 27 comprend également un dispositif spécifique – « le certificat de projet » –  qui semble être destiné à légaliser par avance des opérations telles qu’Europa City, un gigantesque projet commercial développé par Auchan dans le Val d’Oise[2]. Ces certificats de projet pourraient ainsi être délivrés pour « les projets de création de locaux ou d’installations (…), lorsqu’ils présentent un intérêt majeur pour l’activité économique, compte tenu du caractère stratégique de l’opération concernée, de la valeur ajoutée qu’elle produit, de la création ou de la préservation d’emplois qu’elle permet ou du développement du territoire qu’elle rend possible ». Des autorisations pourront être délivrées dans les régions Aquitaine, Bretagne, Champagne-Ardenne, Franche-Comté et Ile-de-France par ordonnances, jusqu’au 31 mars 2017.

La fin de la concertation

L’article 28 habilite par ailleurs le gouvernement à modifier en profondeur les conditions de concertation et d’accès à la justice pour les citoyens et les associations. Comment ? « En modifiant les règles de désignation et les attributions des autorités environnementales », mais aussi « en permettant que les modalités de la concertation et la participation du public soient fixées en fonction des caractéristiques du plan, programme ou projet, de son élaboration, des concertations déjà conduites ainsi que des circonstances particulières propre à ce plan, programme ou projet ». En clair, une concertation à la carte en fonction des intérêts des promoteurs du projet !

Cet article prévoit également de simplifier les modalités des enquêtes publiques et d’étendre « la possibilité de recourir à une procédure de participation du public unique pour plusieurs projet, plans ou programmes ou plusieurs décisions ». Le règlement des litiges relatifs aux projets susceptibles d’avoir une incidence sur l’environnement pourrait être « accéléré ». Il s’agit en fait d’éviter les multiples recours des associations et citoyens qui retardent les projets. Ce type de mesure est réellement inquiétant car, face à des décisions hâtives concernant plusieurs projets et l’impossibilité de recours juridiques, il ne restera que la contestation par la manifestation et l’occupation.

Une loi qui fait entrer les associations dans le marché

L’article 57 concerne toutes les associations. Il habilite le gouvernement à transposer, toujours par ordonnance, une des directives marché public (2014/23/UE). Ce projet d’ordonnance, en phase de concertation, transpose la directive plutôt de façon ultralibérale, en n’utilisant pas toutes les nouvelles dispositions en matière de critères environnementaux et sociaux. Plus grave, par une petite modification du texte de la directive, ce projet assimile toutes les associations recevant majoritairement des fonds publics à un « pouvoir adjudicateur », obligeant celles-ci à passer des marchés publics pour tous leurs achats au dessus d4 15000 euros, et les faisant ainsi basculer dans le marché et la concurrence.

Au titre de la directive européenne, les pouvoirs adjudicateurs soumis aux marchés publics sont les Etats, les collectivités territoriales, les établissements publics et les « organismes de droit publics » définis comme « tout organisme (…) créé pour satisfaire spécifiquement des besoins d’intérêt général ayant un caractère autre qu’industriel ou commercial, doté de la personnalité juridique ». Certaines associations chargées d’un service public ou des associations créées par l’Etat ou les collectivités locales pourraient être concernées, mais en aucun cas toutes les associations. Or le projet d’ordonnance ajoute « les personnes morales de droit privé », intégrant ipso-facto toutes les associations dont l’activité est majoritairement financées par des fonds publics.

Une procédure d’adoption non démocratique

Nous n’avons retenu que trois exemples, mais beaucoup d’autres dispositions concernent les associations comme celles sur le handicap et le droit du travail, tant pour les associations employeurs que pour leurs salariés. En utilisant « la procédure accélérée » pour faire adopter la loi, le gouvernement limite le temps de débat. Le projet habilite par ailleurs le gouvernement à légiférer par ordonnances; après de simples consultations. Cette procédure donne donc la main à l’exécutif au détriment du législatif.

En 1776, Adam Smith écrivait dans La richesse des nations, à propos des marchands et des manufacturiers : « Toute proposition d’une loi nouvelle ou d’un règlement de commerce, qui vient de la part de cette classe de gens, doit toujours être reçue avec la plus grande défiance, et ne jamais être adoptée qu’après un long et sérieux examen, auquel il faut apporter la plus soupçonneuse attention. » Cette conclusion vaut aujourd’hui à l’attention des banquiers, assureurs, spéculateurs, économistes néolibéraux, et sans aucun doute auprès du ministre de l’Economie Emmanuel Macron.

Jean-Claude Boual

[1]          Concerne les constructions issues d’une opération d’aménagement d’ensemble d’un domaine antérieur au 20ème siècle.

[2]    Lire cet article : http://www.bastamag.net/Toujours-plus-pourquoi-les-centres

Communiqué commun de la FNME CGT et du MNLE sur la problématique de l’étang de Berre

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Au moment où les problématiques du changement climatique et des coûts de l’énergie prennent une importance considérable, il est nécessaire de hausser le niveau du débat public sur les contraintes de la production de la chaîne hydroélectrique de la Durance.

La préservation de l’écosystème de l’étang de Berre amène à une réduction imposée par l’Europe de la production annuelle des aménagements de Saint-Chamas et de Salon-de-Provence de plus de 600 millions de kWh et reportent les conséquences environnementales sur la basse Durance. Bien que la réduction de l’entrée d’eaux douces et de limons dans l’étang ait des effets favorables, cette mesure doit être considérée comme transitoire.

La construction d’un ouvrage de dérivation constitue une alternative raisonnable au cœur du plan de réhabilitation de l’étang de Berre. La création du GIPREB a permis de faire avancer des solutions et évaluer leurs coûts. La transformation du GIPREB en syndicat mixte pourrait être l’augure d’une phase nouvelle, celle du lancement des travaux. L’investissement, variable selon les scénarios, est compris entre 1,2 et 1,8 milliard d’euros.
L’importance des enjeux énergétiques, environnementaux, industriels, économiques et de sûreté du système électrique est à la hauteur d’un tel investissement.
Les études faites par le MNLE montrent qu’une telle somme peut être amortie dans une durée comparable à celle des grands chantiers si on tient compte de la valorisation de l’ensemble de la production électrique retrouvée et des dégâts évités.

La Fédération Nationale des Mines et de l’Energie CGT et le MNLE ont examiné, ce jour, les différents scénarios étudiés par le GIPREB. Ils y trouvent matière à lancer le débat dès que possible.
La FNME CGT et le MNLE porteront conjointement les questions de la prise de décision politique, de l’engagement du projet et de son financement par les différents acteurs, notamment l’Etat et le concessionnaire EDF.
La FNME CGT et le MNLE se tiendront mutuellement informés de leurs initiatives, des actions communes seront construites en fonction des opportunités. Un rendez-vous conjoint est demandé auprès de Monsieur Jean-Louis BORLOO.

Vendredi 27 juin 2008

Contact MNLE : François COSSERAT (Président National) 06 07 68 41 29

ALTEO à Gardanne – Vers une industrie du XXIème siècle

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L’usine ALTEO de Gardanne produit des alumines de spécialité qui entrent dans la fabrication de produits divers et utiles. L’usine est plus connue jusqu’à présent par le rejet  de boues rouges dans le parc naturel maritime voisin. Depuis le premier janvier une filtration permet de ne plus rejeter les argiles qui sont stockées à MANGE GARRI, à proximité de l’usine, sur le territoire de Bouc Bel Air.  L’amélioration, notable, n’est pas suffisante pour respecter les normes. L’entreprise a 6 ans pour continuer à améliorer la qualité de ses rejets liquides.

La problématique a des dimensions qui peuvent être contradictoires : protection de l’environnement, sauvegarde d’une activité industrielle, capacité de l’entreprise à se moderniser. Dans ce contexte, quelle est la volonté des actionnaires ? Nous sommes dans l’incapacité de répondre à cette question. Mais il est clair que l’entreprise disparaîtra si on n’apporte pas des solutions environnementales. Le MNLE a donc mis cette question à l’ordre du jour de son université.

Des solutions possibles….

La documentation disponible et notamment le rapport du BRGM diligenté à la demande  de Ségolène ROYAL, font apparaître des solutions possibles. Encore faut-il du temps pour les préciser et les mettre en œuvre. Encore faut-il prendre en compte toute l’étendue du problème. En effet le stockage des argiles ne durera qu’un temps et fait surgir d’autres questions. Le MNLE a donc posé sa réflexion dans une perspective stratégique qui peut se définir ainsi : appropriation des rejets liquides avec un objectif de réutilisation, valorisation des argiles. L’énergie qui sera sans doute nécessaire devra être renouvelable. Les moyens mis en œuvre devront autant que possible contribuer aux mécanismes de flexibilité de la production-distribution de l’électricité. Donc en résumé mise en place de moyens d’économie circulaire qui obligent à ne pas raisonner seulement sur l’eau et l’entreprise mais sur cette dernière dans sa proximité et ses relations avec l’environnement et l’économie. Ce qui permet de ne pas seulement penser en termes de sauvegarde  de l’emploi mais aussi en optimisation de ressources et créations de valeurs.

Les processus de traitement  des rejets liquides doivent répondre à deux exigences : neutralisation (pH élevé de l’ordre de 12), séparation des boues ainsi formées et des polluants résiduels. Il est alors apparu qu’il était possible de mobiliser du charbon actif, de le fabriquer à proximité à partir de ressources forestières, d’utiliser le gaz carbonique coproduit pour neutraliser les rejets, de replacer la valorisation du charbon actif dans le processus de production d’énergie (c’est un combustible). Pourrait alors s’avérer judicieux un recours à des équipements de gazéification de la biomasse fonctionnant en cogénération et donnant ainsi une ouverture sur la production électrique et la fourniture d’énergie thermique pour la valorisation des argiles. Donc un scénario possible qui apparaît sans doute comme  assez complexe mais qui ne fait pas appel à des techniques très innovantes. C’est leur assemblage et leur ajustement qui constitue la principale difficulté. La réalité industrielle révèle  presque toujours un lot de surprises.

… à  examiner

Ce sont sur ces hypothèses que le MNLE a abordé l’enquête publique et rencontré la direction de l’entreprise. Nous pouvons aujourd’hui dire que la direction cherche une solution pérenne et accepte de rendre compte régulièrement de ses efforts. Le scénario que nous avons esquissé n’est sans doute pas le seul envisageable. Nous allons donc dans une poursuite des échanges pour clarifier la stratégie et définir un calendrier.

Le cas d’ALTEO s’inscrit dans une problématique plus vaste, celle de la place de l’industrie dans notre société. Il ne s’agit pas de la délocaliser mais de créer des conditions favorables à son développement. La dimension environnementale en est une parmi d’autres.  Elle n’épuise pas le sujet.  Mais il s’agit d’aller au-delà d’un discours sur le développement durable devant allier l’environnement, l’économique et le social. Le MNLE se tient solidement sur le premier pilier sans oublier les autres. Les chemins ne sont pas entièrement prévisibles. Mais le MNLE tiendra fermement le cap de l’économie circulaire, contribuera de manière autonome, à la définition d’une stratégie dans des échanges contradictoires s’il le faut, avec la  direction de l’entreprise.

COMMUNIQUÉ
Le rapport de la commission d’enquête publique donne un avis favorable aux rejets de la société ALTEO dans le parc national marin, sous réserves.
La commission considère «qu’il est essentiel de prendre impérativement en compte toute amélioration susceptible de rendre le projet plus respectueux de l’environnement traversé et plus socialement acceptable ». La dernière remarque concerne également la conduite d’amenée des eaux à la mer.
La société ALTEO s’engage sur une transparence de ses pratiques et souhaite la mise en place d’un Comité de Surveillance et de Contrôle indépendant, sur la définition d’un programme de « recherches du traitement d’épuration de l’eau » décliné chaque année.
Le MNLE, réseau Homme&Nature, considère que l’enquête a apporté des éléments susceptibles de faire évoluer la question de la pérennité de l’usine ALTEO dans le bon sens. Toutefois le débat a été centré sur la recherche des meilleures pratiques disponibles et n’a pas suffisamment abordé l’économie circulaire. Dans cette dernière optique, les décisions sont prises en fonction de la valorisation de matériaux considérés jusqu’alors comme
des déchets, plus seulement dans une perspective de respect des milieux récepteurs, en l’occurrence la mer. C’est un changement d’éclairage qui devrait produire des effets positifs tant sur le parc naturel que le centre de stockage de MaNGE GaRRI, tout en étant à la source d’activités nouvelles.
Le MNLE qui a fait des propositions allant dans ce sens, poursuivra son action pour qu’elles soient prises en compte.

En savoir plus:
Brochure à propos des boues rouges rejetées par ALTEO de Gardanne

Assemblée Générale 2014 – Produire et consommer autrement pour bien vivre

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L’humanité doit faire face à des défis énormes : démographie, climat, limites des ressources, érosion de la biodiversité. Les politiques pour y faire face sont dérisoires et contre-performantes car tournées vers la recherche du profit. La pression sur la nature est trop forte. Un sentiment d’impuissance se répand qui n’est pas exempt de colère. La précarité et la dévalorisation du travail, les inégalités sociales croissantes augmentent la misère et le mal-être.

Le capitalisme contemporain basé sur le lucre, est en cause. Le lucre c’est la recherche avide et sans fin du profit, dissimulée sous le masque de la raison: le marché capitaliste serait le moyen d’allouer les ressources de façon rationnelle et optimum. L’argent serait le sang de la terre, le porte-monnaie serait l’autel de la sagesse, l’accaparement du profit mobilisant l‘intelligence.

La lutte indispensable pour limiter le changement climatique fait l’objet de manipulation pour faire perdurer une globalisation économique basée sur la négation des valeurs humaines et naturelles.
L’innovation technique, confisquée par les multinationales, crée de nouvelles sources de lucre. Les énergies intermittentes, les Plantes Génétiquement Modifiées (PGM) insecticides ou résistant aux herbicides, les nanomatériaux permettent de conserver avant tout des positions commerciales déjà dominantes, sans précautions sanitaires suffisantes et avec des risques environnementaux avérés.

Le gaspillage est au cœur du système. La production massive d’objets jetables dont
l’obsolescence est programmée, est bien le symbole de cette fatuité d’un système basé sur la volatilité du travail et des ressources naturelles. C’est une économie néo-libérale de l’offre qui ne reconnaît que formellement les limites des ressources et seulement si son existence n’est pas menacée. Elle tend en permanence à les contourner, n’hésitant pas à donner des interprétations abusives à des notions courantes. C’est actuellement notamment le cas avec le recyclage qui permettrait de faire circuler un stock inépuisable de matériaux.

Il ne s’agit pas de nier l’intérêt du recyclage mais d’attirer l’attention sur ses limites. Une loi naturelle établit l’inexorable usure de la matière et de l’énergie au cours du temps. C’est ainsi, par exemple, que l’utilisation du gaz, du pétrole et du charbon disperse dans l’atmosphère du carbone initialement présent dans le sous-sol. La totalité de l’énergie mise en jeu n’est pas récupérée. Une fraction importante se retrouve sous forme de chaleur dans l’air mais elle n’est pas à l’origine de l’impact sur le climat. C’est la présence accrue de gaz carbonique et autres gaz à effet de serre qui entre en cause, donc la dispersion de carbone initialement concentré dans les sols et inclus dans une organisation de matières susceptible de libérer de l’énergie (pétrole, gaz et charbon). En d’autres termes, les activités humaines concourent de plus en plus massivement à créer du désordre dans la matière et à user de l’énergie. Cette notion d’entropie, fondamentale, est passée sous silence.

L’avenir de la planète serait bien sombre s’il n’y avait pas des phénomènes naturels qui
mobilisent l’énergie solaire pour reconstruire l’organisation de la matière. Le principal est la photosynthèse. La production de végétaux est donc essentielle à condition qu’elle ne soit pas dopée aux énergies fossiles. C’est le cas aujourd’hui des agricultures productivistes qui maltraitent le cycle biogéochimique de l’azote avec une incidence forte sur le climat, l’eau et les sols. Le maintien d’une forte efficacité agricole ne peut s’obtenir que par de nouvelles innovations techniques et sociales, y compris dans l’exploitation des ressources forestières, à l’antithèse du projet « des 1000 vaches ». L’intensivité agricole doit avant tout être basée sur l’écologie et les savoir-faire d’agricultures paysannes. La politique agricole commue (PAC) doit être profondément réformée pour faciliter la transition nécessaire.

Dans ce contexte une mention spéciale doit être donnée au nucléaire. L’énergie nucléaire est le produit d’une transformation de la matière. Elle comporte des risques importants spécifiques dont la maîtrise civile (le nucléaire militaire doit être proscrit) doit faire l’objet d’actions plus rigoureuse tant au niveau national (sous-traitance notamment) qu’international.

La place de l’énergie nucléaire doit être reconnue dans les réponses aux défis qui s’imposent à l’humanité. Il ne sera pas possible d’y faire face sans elle mais elle ne peut pas en constituer l’essentiel. La transition énergétique devra être précisée au moment opportun en fonction de deux critères : la tangibilité des résultats obtenus dans la lutte pour atténuer le changement climatique, l’état de l’innovation en matière de productions d’énergies solaires directes et indirectes, du stockage de l’électricité. Les termes du choix ne sont pas actuellement disponibles. Il y a donc lieu de maintenir dans l’immédiat la production nucléaire, de maintenir un niveau de recherche suffisant et d’agir pour augmenter la sécurité industrielle et du stockage des déchets.

Nous sommes dans une période inédite de notre histoire qui se caractérise par une pression et une usure insupportables des dynamiques des phénomènes naturels qui font la vie sur la planète. Il faut donc reconnaître explicitement la limite des ressources naturelles et en tirer les conséquences.
L’intelligence et la créativité humaines peuvent la faire bouger dans une certaine mesure. Il faut donc libérer l’innovation de la gangue du lucre et permettre une diffusion massive de l’éducation de haut niveau et de la culture. Car l’innovation ne peut pas seulement être technique. Il faut remettre en cause la manière de produire et de consommer.

En effet le vieux schéma d’une croissance sans contrainte naturelle doit absolument être
remis en cause. Il n’est plus possible de considérer que la répartition des ressources
disponibles soit réglée par l’argent et donc le marché, même encadré par des normes et des taxes inspirées par la règle du pollueur-payeur. Le droit doit prendre le dessus pour organiser l’égalité d’accès à des ressources limitées. La notion de biens-communs doit exprimer une solidarité planétaire, à commencer par l’énergie et l’eau. L’incapacité des conférences internationales à trouver des moyens pour limiter le changement climatique est bien une preuve manifeste que la question doit être posée différemment.

Plus généralement cette nouvelle donne des rapports entre l’homme et la nature doit être incluse dans une approche sociale et économique des problèmes posés. En d’autres termes l’égalité et la solidarité ne peuvent être que des fruits d’une organisation de la production et de la consommation répondant de manière essentielle aux besoins de tous. Il faut donc progressivement passer d’une économie d’offres lucratives assises sur un marketing verdi et publicitaire à une éco-économie ouverte sur le bien-être du quotidien.

Pour ce faire, il est nécessaire de renverser les rapports entre puissance publique et économie, de permettre l’intervention des salariés dans l’entreprise, de rénover les capacités de l’économie sociale, de conforter les PME, de soutenir l’agriculture paysanne. Les politiques publiques et les politiques industrielles sont alors les moyens d’organiser les
productions de manière démocratique car co-construite. Les services publics animent ce
nouveau développement souhaité et partagé. Le pôle public, en particulier celui de l’énergie, est le creuset de cette rénovation écologique et sociale.

Pour l’habitat par exemple, la fuite en avant technologique et les annonces communicantes sur la maison à énergie positive et les éco-quartiers, ne doit pas nous faire perdre de vue l’essentiel de la question : assurer le confort thermique du parc ancien en réduisant autant que possible les coûts pour l’habitant, amortir la demande hivernale de pointe de l’électricité. Ce n’est pas une utopie si le problème est bien posé et des services publics le prennent à bras le corps. Des exemples prometteurs existent. Le droit au confort thermique peut se construire comme une composante du droit à l’énergie.

Il faut également éviter le piège technologique aujourd’hui tendu de la voiture électrique en répondant aux besoins de manière préventive et curative. L’aménagement du territoire et du travail, l’organisation multi et intermodale des déplacements quotidiens sont prioritaires.
Une automobile sobre en énergie a une place dans cet ensemble, avec des formes nouvelles d’utilisation. Une approche simplificatrice ne permet pas une bonne prise en compte des  besoins.

La partialité des statistiques officielles des émissions de gaz à effet de serre doit être dénoncée. S’il est vrai que la tendance hexagonale est à la diminution des quantités émises à partir du territoire, il n’est pas possible d’en dire autant de celles qui sont assises sur notre consommation finale. Cette réduction relative n’est donc que le reflet des localisations massives des fabrications de biens de consommation dans des pays à bas coût de travail et faible protection environnementale.

Il faut se poser la question d’une localisation nouvelle de moyens de productions industrielles à partir des ressources notamment renouvelables et des déchets fatals, qui sont partout répartis avec de faibles densités. Cette particularité donne une chance aux territoires de retrouver sous de nouvelles formes, des capacités de transformation. Mais il n’y aucun déterminisme économique. Les multinationales peuvent fort bien se saisir de cette opportunité dans une variante de la globalisation dont l’accaparement de terres dans les pays pauvres en est une manifestation éclatante.

Il est possible de trouver un optimum écologique à ce schéma en intégrant sur un territoire les trois écologies, urbaine, agricole et industrielle, tout en prenant en compte ses particularités. Les échanges croisés entre la ville, les industries et les agricultures permettent des substitutions de ressources fossiles par des renouvelables et des valorisations de gisements non valorisés, tels ceux de gaz carbonique par exemple. Ces actions doivent pour être durables, s’appuyer sur une mutation écologique des pratiques agricoles , de l’élevage et de la pêche, mobiliser l’économie sociale, les exploitations paysannes et un réseau de PME. Le rôle de la puissance publique, à tous les niveaux d’administration, est à la fois organisateur, impulseur et catalyseur économique. Elle intervient par l’intermédiaire de services publics dans la gestion des biens communs et la mise en place de droits.

Cette triple écologie n’est pas un repli autarcique mais constitue une occasion pour les
citoyens et les acteurs d’un territoire de s‘approprier de nouvelles compétences et pouvoirs, notamment dans le domaine économique et de combattre un sentiment d’impuissance. Le fonctionnement en réseaux territoriaux, nationaux, européens et internationaux est une expression concrète et nécessaire de la solidarité. Le numérique doit faciliter leurs mises en œuvre. Dans cet esprit, la création de FABLAB par exemple, constitue un moyen nécessaire et important pour partager de nouvelles compétences et contester concrètement le pouvoir des multinationales sur la durabilité des produits.

L’approche territoriale exige, pour réussir, que les différents niveaux politiques, local, régional, national et européen coopèrent et œuvrent ensemble pour prendre les dispositions nécessaires. Il en est de même pour le niveau mondial de l’ONU et de ses agences.

Le développement durable, ça se cultive ! – Présentation

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Présentation du projet

Créé en 2009, après 18 mois de travail, par le MNLE 69, le projet pédagogique « Le développement durable, ça se cultive ! » s’implante dans un premier dans la région Rhône-Alpes.
La mallette pédagogique vise à éduquer les enfants au développement durable par la culture d’une parcelle de blé en Agriculture Biologique. Ce projet s’étend d’octobre à juin et permet d’aborder les différentes thématiques du DD : environnement, économie et société. Il s’adresse avant tout au cycle 3 (CE2, CM1 et CM2) mais a été adapté en 2012 au cycle 2 (grande section de maternelle, CP, CE1).
Les valeurs intrasèques sont la relation au temps et le retour du lien avec la terre et l’agriculture.

Contenu de la mallette

  • un classeur ressource, composé de 52 fiches d’activité en lien avec la culture de la parcelle de blé. Elles permettent d’aborder les trois piliers du développement durable : environnement, économie et société.
  • le livret de l’enseignant. Il permet d’accompagner et d’approfondir certaines fiches.
  • 3 guides découverte : les invertébrés terrestres, les vertébrés et les fleurs du champ de blé,
  • 1 calendrier de suivi de la culture,
  • 1 glossaire
  • les semences

Déroulement

 Le MNLE est accompagnateur du projet. C’est l’enseignant qui mène l’aventure en choississant les activités qu’il souhaite proposer aux enfants.

En complément, le MNLE intervient à trois moments clés :

  1ère demi-journée : présentation du projet, réflexion et mise en place de la culture de blé.

  • 2ème demi-journée : visite d’une ferme, rencontre avec un agriculteur… Cela varie en fonction du territoire.
  • 3ème journée : récolte et transformation du blé en pain, bilan de l’année.

champble_web

Visitez le site Internet dédié : http://leddsecultive.toile-libre.org/ 
Pour toutes informations complémentaires, n’hésitez pas à nous contacter au MNLE, par téléphone au 01 48 46 04 14 ou par email à communication@mnle.fr

Etang de Berre, Cause Nationale

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La réhabilitation de l’étang passe par l’arrêt total des rejets d’eau douce et de limons.
Les études de faisabilité technique montrent que c’est réalisable.
Deux types de solutions ont été avancées par le passé :

  1. Arrêt de la centrale de Saint-Chamas, entraînant celle de Salon. Cette solution est inacceptable, car :
    • Elle supprimerait une production de 1 milliard de kwh par an renouvelable et utilisable instantanément en pointe, dans une région qui ne produit que 50 % de ses besoins en électricité et alors que la France a l’obligation, devant la commission européenne, de porter sa production d’énergie renouvelable de 15 à 21 %. Cette production devrait être compensée par l’utilisation d’énergie fossile, le fuel dans le cas présent conduirait à rejeter près de 900 000 tonnes de CO2 supplémentaires dans l’atmosphère, entraînant des sanctions financières lourdes pour la France et irait à l’encontre de tous les efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, et du développement durable.
    • Elle obligerait EDF à déverser à Mallemort le débit des autres centrales dans la basse Durance, par à coups de 250 M3 par seconde, incompatible avec la sécurité du lit et les usages établis. Le SMAVD* y est d’ailleurs opposé à juste titre.
    • Les autres centrales de la chaîne Durance-Verdon ne pourraient plus faire face aux pointes de consommation, et l’étalement des rejets devrait être compensé par une production supplémentaire à partir du fuel et donc par un nouveau surcroît de rejet de CO2.
    • l’alimentation des canaux agricoles serait compromise

    *Syndicat mixte d’aménagement de la vallée de la Durance

  2. La mise en place des canalisations permettant d’évacuer tous les débitsdans la mer sans passer par l’étang, en maintenant la production d’électricité renouvelable
    (1 milliard de Kwh/an) et la souplesse d’utilisation de toute la chaîne depuis Serre-Ponçon (8 milliards de Kwh/an).

etangdeberreNous exclurons de cette famille tout ce qui conduirait à détruire un milieu naturel et à déplacer les nuisances. Le canal à travers la Crau écarté depuis longtemps, par exemple, ressorti récemment des oubliettes avec 8 mini centrales, a été rejeté fort justement par les associations de la Crau, par le MNLE 13, l’Etang Marin, les pêcheurs, les Maires, le Conseil Général et le Conseil Régional, le SMAVD… Le GIPREB* a pris acte de son abandon. Il faut tenir compte, entre autre des zones protégées par Natura 2000… et l’Europe.
Le bureau d’étude chargé par la DIREN et EDF d’étudier les différents projets, n’en a plus que trois en chantier : le siphon jusqu’au Rhône, une variante avec une partie en canal à ciel ouvert, et diverses variantes nouvelles d’un canal de surface qui serait supposé contourner la Crau en remplacement du projet rejeté.
Le siphon vers le Rhône, à partir de Saint Chamas, est la seule solution qui supprime totalement les rejets dans l’étang, maintient la production hydro-électrique ainsi que la souplesse de la chaîne des 18 centrales depuis Serre-Ponçon. Il permet également le chargement de tankers d’eau douce à Fos ainsi que l’évacuation des limons accumulés dans l’étang et dans les diverses retenues de la chaîne qui retourneront à la mer par la voie naturelle, le Rhône, contribuant à reconstituer la Camargue.
La production d’énergie renouvelable de la chaîne pourra donc être prolongée au delà de la durée envisagée à l’origine et l’étang retrouver sa profondeur initiale autour du déversoir actuel de la centrale de Saint-Chamas. C’est la seule qui respecte les milieux naturels, et évite les expropriations.

* Groupement d’Interêt Public pour la Réhabilitation de l’Etang de Berre.

La politique de développement durable a été proclamée par les plus hautes instances de la République. Voila un moyen de passer aux actes.
Parmi les solutions abandonnées par le bureau d’études parce que totalement inadaptées aux nécessités, voire contraires aux résultats recherchés,

  • ”les 2/3 – 1/3” : c’est-à-dire arrêt aux 2/3 de Salon et Saint-Chamas, perte de 700 millions de Kwh/an, rejets dévastateurs à Mallemort, réduction de la capacité de pointe de la chaîne, augmentation des émissions de CO 2 (+600.000 tonnes), avec tout de même un rejet à l’étang de 1,2 milliards de M3 d’eau douce par à-coups et de 100.000 tonnes de limons.
  • le pompage-turbinage qui consisterait à supprimer totalement la production des deux centrales et à les utiliser comme accumulateurs heures creuses couplées à deux bassins, haut et bas, d’un volume minimum de 11 millions de M3 pour une amplitude de 12 heures, (à titre de comparaison, l’Etang de Bolmon a un volume de 8,5 millions de m3 et 600 ha !) avec en plus tous les inconvénients de l’arrêt simple, y compris pour la Durance et la chaîne des centrales, car on utilise toujours la même eau ! en plus, il faut compter 30 % de perte d’électricité dans le fonctionnement !

canal-etangdeberreSes défenseurs ne cachent pas que l’objectif final est la suppression totale de la production des 18 centrales, avec toutes ses conséquences (perte de 8 milliards de Kwh, + 7millions de tonnes de CO2).
La condamnation de la France… ça fait longtemps qu’on en parle. Les attendus du jugement de la cour de justice européenne confirment ce que nous disons depuis longtemps et s’appuient sur les études du GIPREB.
Mais il ne s’est pas encore trouvé de tribunal pour ordonner l’arrêt des centrales. Comment la cour européenne pourrait-elle le faire sans risquer une autre procédure relative aux accords de KYOTO ?
Et ceux qui voudraient traverser la Crau être traînés en justice pour non respect de Natura 2000 ?
La probable réponse à l’Europe annoncée le 23 février par les ministères de l’Economie et du développement durable n’apporte rien quant au maintien de la production hydroélectrique.
Seule, la solution du siphon… permettra de sortir de l’ornière.

Les finances : ça coûte cher ?
Il faut voir de quoi on parle ! Il n’y a pas de solution « à bon marché » et l’amortissement peut se faire sur 50 ans ou plus. Ca prendra du temps et de  l’argent, mais le développement durable est à ce prix ! Il suffirait pour le financer d’une infime partie des sommes déboursées par l’Etat, donc le contribuable, pour le Crédit Lyonnais et Executive Life.
Et il faudra peut-être que l’Europe, qui a eu un reliquat de 7 milliards d’Euros de subventions non distribuées en 2002 participe aux dépenses nécessaires à l’application de ses propres directives !

Le schéma d’aménagement pour un contrat d’étang
La dérivation des eaux après Saint-Chamas est la plus importante des actions de la réhabilitation. Mais elle n’est pas suffisante et l’expérimentation du pompage d’eau de mer par le tunnel du Rove, décidée et financée, n’attend plus que la désignation du maître d’ouvrage, mais l’Etat voudrait maintenant que le Conseil Général devienne, propriètaire du tunnel, et en assume toutes les charges. Nos associations participent au sein du GIPREB à l’élaboration d’un schéma d’aménagement en vue d’un contrat d’étang couvrant tous les aspects de la réhabilitation et engageant tous ses acteurs.
Le 17 octobre 2005 a été signé un engagement des acteurs locaux, dont le MNLE 13 de finaliser le contrat d’étang.
Le GIPREB, organisme de concertation et de coordination des études, a fait un gros travail. Mais les décideurs sont les maires, les collectivités territoriales, les différents usagers, l’Etat.
Il y a eu des retards inacceptables.

….L’intervention du public auprès des élus à tous les niveaux est indispensable pour débloquer les dossiers. Mais pour agir il faut être informés, c’est le but des manifestations que nous organisons. D’autres actions seront proposées au public dans les mois qui viennent jusqu’à ce que les décisions qui s’imposent soient prises au plus haut niveau.

 

Demandes et suggestions concernant les déplacements

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Naturellement Nanterre a présenté ses propositions (dans la suite de cet article) concernant les transports et déplacements lors d’un forum sur le Grand Paris organisé le 29 janvier 2010.

Les Plans de la ville :

  • En implanter davantage, notamment aux gares, dans les abribus et à toutes les entrées de la ville.
  • Y faire figurer les lignes de bus et les arrêts.
  • Placer systématiquement et au bon endroit la pastille « vous êtes ici ».
  • Mettre des plaques de rue à chaque carrefour (avec la mention « Nanterre » à proximité des limites de la commune).

RER, Métro :

  • Prolongement de la ligne métro n°1 vers le Petit Nanterre et/ou La Boule
  • Plus de confort dans les bus, les métros et les RER (où il y a de moins en moins de places assises). Un accès pour tous (poussettes, fauteuils roulants et toutes personnes à mobilité réduite).
  • Arrêt de tous les RER à Nanterre Ville et Nanterre Préfecture. Demander un comptage à la RATP si elle fait des objections.
  • Rétablissement des bureaux de vente aux gares RER.
  • Simplification de la tarification (tickets identiques pour toutes les destinations à même tarif. Pas de tarif suivant les heures ce qui compliquerait encore.). Des cartes de réduction pour les usagers ne bénéficiant pas de la participation patronale, des tarifs pour tous les jeunes, une carte pour tous les retraités et tous les chômeurs
  • Affichage de l’heure sur les quais du RER Nanterre Ville comme c’est le cas à toutes les autres gares.
  • Un abri vers la tête des trains en direction de Saint Germain à la gare Nanterre Ville.
  • Simplification des correspondances entre RER, tram et trains SNCF à la Défense.
  • Provoquer une concertation SNCF-RATP pour harmoniser les horaires de passage à Nanterre-Université en soirée pour faciliter les correspondances.
  • Dans les projets de rocades ferroviaires utiliser autant que possible les infrastructures existantes.
  • Privilégier les rocades qui desserviront les zones denses de la petite couronne. Le projet de « Grand Huit » de Christian Blanc n’est pas à rejeter mais ne doit pas passer avant les lignes plus urgentes d’« Arc- Express » (Métrophérique).
  • Etudier la possibilité de nouveaux arrêts sur les lignes SNCF près du Pont de Rouen (ligne de Rouen) et près d’Anatole France ou du Parc du Chemin de l’Ile (ligne de Cergy Poissy).
  • En attendant le TGV Paris Normandie prévoir, par exemple à Sartrouville, un arrêt sur certains trains à destination du Havre ou de Cherbourg pour éviter aux voyageurs de Nanterre et de la Défense d’aller à Saint Lazare.
  • Généraliser l’affichage lumineux des stations dans les trains et y faire figurer le côté de la descente particulièrement dans les RER.

Fret :

  • Etudier les diverses possibilités de réactiver le transport ferroviaire de marchandises notamment aux Guilleraies et aux Groues.
  • Favoriser l’intermodalité fleuve, rail, routes et autoroute aux Guilleraies.
  • Tram T1 : Voir s’il n’est vraiment pas possible de commencer tout de suite les travaux du Tram entre Rueil et le Petit Colombes (correspondance avec le T2 la Défense Pont de Bezons) plutôt que d’aménager dans un premier temps un « bus à haute qualité de service ». ce qui perturberait le secteur par 2 longues périodes de chantier.
  • Etudier la desserte des quartiers République et Chemin de l’Ile par un embranchement de ce Tram avant l’Université.

Les Bus :

  • Engager la concertation sur la desserte des terrasses et des quartiers voisins
  • Etudier la possibilité d’une ligne de bus sur l’A86.
  • Revoir la circulation des minibus entre les cités et les quartiers : maintien amélioré du 357 (toute la journée sur tout le parcours), des horaires cadencés mémorisables pour le 359 (S.U.), nouvelles dessertes (Chemin de l’Ile).
  • Mettre une signalisation très voyante en cas de suppression provisoire d’un arrêt de bus et afficher les horaires aux arrêts provisoires.
  • Etudier le passage du 157 à la gare de Puteaux pour faciliter les correspondances avec le tram et les trains SNCF.
  • Faire passer le 159 par l’avenue Jules Quentin et la rue Ernest Renan pour mieux desservir la CAF et le quartier.
  • Intervertir devant Décathlon les arrêts du 304 et celui du 160 et du 358.
  • Aménagement des trottoirs pour permettre aux conducteurs de se ranger plus facilement au plus près.
  • Des abribus agrandis (ou créés) en fonction du nombre d’usagers, avec plus de protection contre les intempéries.

Circulation douces :

  • Dés l’inauguration de la passerelle au-dessus de la darse du port éditer un plan des pistes cyclables et compléter la signalisation.
  • Des parkings sécurisés et esthétiques pour les vélos.

Autres :

  • Faire respecter l’interdiction de stationnement sur les arrêts de bus, les pistes cyclables et les passages piétons.
  • Des nouvelles stations de taxis (aux gares du RER).