Installés à TAUSSAT (sur le bord du Bassin d’ARCACHON) nous avions pour objectif de conjuguer enjeux économiques et sociaux avec la protection des milieux marins et façades maritimes. Nos travaux ont comporté de nombreux échanges avec des élus, des syndicalistes, des associations et des citoyens engagés dans le domaine du développement durable. Notre Mouvement est ouvert à l’apport de toutes compétences, extérieures ou internes, enrichissant nos propres réflexions, comme celles de nos invités. Tous se sont trouvés satisfaits des travaux, qui associent l’expertise des travailleurs des secteurs économiques concernés (300 000 emplois directs, et un million d’emplois indirects).
L’économie de la Mer est un vaste sujet, mêlant diverses activités humaines (pêche, transports maritimes, tourisme et loisirs, énergie, urbanisme et aménagement du territoire…) Elle met en évidence de nombreuses questions sur la sauvegarde du patrimoine naturel. La préservation du socio-écosystème suppose la participation de multiples compétences, de manière ouverte, et surtout non exclusive. Notre objectif est d’assurer de manière équitable le bonheur de chaque habitant de la planète tout en la préservant.
L’humanité doit faire face à des défis énormes et les politiques pour y répondre sont dérisoires, voire contre performantes car tournées vers la recherche de profit et de lucre. Un sentiment d’impuissance se développe, non exempt de colère. La précarité et la dévalorisation du travail, les inégalités sociales croissantes augmentent la misère et le mal-être. Rappelons aussi que les inégalités, les injustices, provoquent les guerres. Il n’y a pas de développement durable possible sans PAIX.
Si l’implication de chacun est indispensable, les autorités doivent faire leur part : garantir plus d’équité et développer la recherche publique fondamentale pour affiner et coordonner nos connaissances encore trop parcellaires (en opposition aux recherches privées limitées par l’imposition d’un retour rapide sur investissement). La mer est un des éléments essentiels à l’avenir de l’Humanité. Notre pays (métropole), avec 5 500 km de côtes, dispose – particularité unique en Europe – de trois façades maritimes (la Manche/Mer du Nord, l’Atlantique et la Méditerranée) offrant des capacités de développement remarquables. Encore faut-il le faire dans le respect de notre environnement.
La mondialisation génère des besoins de transports laissant un impact très négatif sur l’environnement : 90 % des échanges commerciaux se font par voie maritime. Même en développant les relocalisations, les circuits courts et de proximité, des besoins d’échanges basés sur la solidarité et non plus sur la concurrence, demeureront, moins nombreux, mais y compris par voie maritime. C’est pourquoi l’organisation des ports, et leurs prolongements sur terre par une intermodalité bien réfléchie avec le fluvial et le ferroviaire, doivent faire l’objet d’interventions politiques fortes et assurer une proximité des ports avec les régions à desservir.
La France a de nombreux atouts dans cette économie de la mer : construction et réparation navales, mais aussi des leaders dans la plaisance et l’offshore. Les ports de l’Atlantique, de la Manche et de la Méditerranée restent ouverts sur le monde et sont autant de portes pour les échanges demeurant une nécessité. Il conviendra, à côté de la construction navale, de développer notamment les filières de déconstruction dans le cadre de l’économie circulaire.
La pêche industrielle s’avère manquer singulièrement d’efficience par rapport à la pêche traditionnelle, sur le nombre d’emplois, sur la consommation de subventions publiques, d’énergie, sur le gaspillage de la ressource, pourtant limitée, malgré la création de réserves naturelles.
Ainsi, nous avons convenu d’agir :
- En développant des actions d’éducation populaire, en particulier à l’aide de notre revue « NATURELLEMENT ».
- En approchant les collectivités territoriales qui ont un rôle local à jouer (règles d’urbanisme, soutien au tourisme écologique et solidaire….), tout en invitant d’autres associations, syndicats et citoyens à participer à nos actions.
- En faisant connaître partout nos expertises : présents au HAVRE en novembre aux Assises de la Mer, nous inciterons aux débats sur l’évolution du port de SAINT-NAZAIRE et ses conséquences sur l’étier du BRIVET et de la vasière proche.
- En intervenant auprès des autorités pour la mise en place de politiques publiques responsables, appuyées sur des services publics redéveloppés, pour gérer, au-delà de la recherche, le bon état de nos espaces publics, et contrôler les trop nombreux tricheurs. Car si nous comprenons les opérations citoyennes du type « Ports Propres » ou « Nettoyage des Calanques » (ou d’autres espaces naturels ou urbains) au cours desquelles des monceaux de déchets sont collectées, nous sommes sûrs que la lutte contre les déchets sauvages ne passe pas seulement par les attitudes individuelles.
- En soutenant la démarche visant à inscrire l’étang de BERRE au Patrimoine Universel par l’UNESCO prolongement de notre longue lutte pour sa préservation.
Enfin, la vie des associations étant mise en cause par les mesures prises depuis plusieurs années par les pouvoirs publics, nous nous opposons à la quasi suppression des emplois aidés, ainsi qu’à l’intégration, par les ordonnances, des CHS-CT-E dans les DP et CE, limitant leurs moyens d’actions et les possibilités données aux travailleurs de partager leur expertise.
Nous vous invitons nombreux à la prochaine Université d’Eté de notre Mouvement, sur le thème de l’EAU en 2018.
Christian PELLICANI, Président Christian CHASSEAU, Secrétaire