Le 7 novembre 2019 à l’issue du conseil de défense écologique la ministre E. Borne a annoncé l’abandon du projet EuropaCity que nous combattons depuis 2011. Les mobilisations citoyennes et la détermination des associations ont fortement contribué à l’abandon de ce mastodonte technico-commercial porté par les sociétés multinationales Auchan et Wanda.
Aucun nouveau projet d’aménagement du Triangle de Gonesse n’est connu, il n’est pas utile d’ajouter un million de m² aux trois millions de m² de bureaux vides en Ile de France et une gare loin de toute habitation. Le gouvernement doit maintenant aller au bout de sa décision en annonçant l’abandon de la gare, inutile au milieu des champs, et de la Z.A.C. L’Ile de France est archi-urbanisée, beaucoup trop des meilleures terres du pays ont déjà été sacrifiées. Il est temps de mettre fin au grignotage permanent et pas toujours justifié des espaces naturels. Il faut arrêter la spéculation foncière et immobilière et l’ étalement urbain.
Compte tenu des fortes préoccupations climatiques, il est temps aussi d’investir dans la transition écologique, économique et sociale en stoppant l’artificialisation des terres agricoles notamment des rares zones agricoles existant encore en Ile de France. Ce secteur peut être aménagé avec une zone de maraîchage à même d’approvisionner en circuits courts qui font actuellement défaut et aider la région capitale à aller vers son autonomie alimentaire.
Pour le MNLE c’est le succès pour une conception de la société et une qualité de vie que nous voulons meilleure. Ce coup d’arrêt doit ouvrir une période de concertation avec les populations et leurs élus, les aménageurs, les associations afin d’aboutir à un projet ambitieux d’aménagement du Triangle de Gonesse pour la banlieue Nord.
Dans ce cadre le projet CARMA Pays de France peut être un début de ceinture maraîchère et nourricière dont a besoin l’Ile de France. Il est porté par un collectif d’opérateurs économiques de production et consommation, de spécialistes d’installation de nouveaux paysans, d’urbanistes, d’ingénieurs agronomes, de commerçants et d’associations environnementales et de consommateurs. Le maintien d’une activité agricole, sortie du conventionnel, par de l’agroforesterie, de l’agriculture péri-urbaine et urbaine peut-être couplée à un plan d’investissement massif dans des filières de transition écologique fortement créatrices d’emplois stables et non délocalisables (éco-construction, formation, rénovation thermique du bâti, énergies renouvelables, mobilité durable, traitement et valorisation des déchets, tourisme de proximité, etc).
Ce qui va s’édifier sur le triangle de Gonesse doit être exemplaire d’une nouvelle façon d’aménager le territoire, au service et avec les habitants, pour répondre aux besoins des populations en pensant à l’avenir des nouvelles générations.
Pantin le 15 novembre 2019