Feuilleton du printemps
1er épisode
Comment gérer au mieux la montagne de déchets que nous produisons quotidiennement? Une montagne au surplus très hétéroclite puisqu’on y trouve à la fois des couches-culottes (vous vous pincez les narines?) et des épaves d’ordinateurs, des résidus dits « inertes » (coquilles d’huîtres, de moules…) et d’innombrables substances toxiques en passant par des épluchures de cuisine et des restes de repas.
Comment trier, collecter, traiter cet embrouillamini? Nos déchets sont tous des ressources précieuses (oui, oui) qui ne demandent qu’à être valorisées. Comment y parvenir dans le respect de l’environnement et sans vider les poches des contribuables?
Ce casse-tête sera le sujet de notre feuilleton printanier. Espérons qu’il sera utile à tous ceux qui sont confrontés aux nuisances d’une décharge, d’un incinérateur ou d’une installation analogue.
Le feuilleton débute ce jour avec la présentation résumée d’un document qu’il faut bien connaître : la directive européenne du 19 novembre 2008.
COMMENT GERER NOS DECHETS ?
Directive européenne N° 2008/98/CE (novembre 2008)
Cette directive classe par ordre de préférence les 5 manières qui existent de gérer les déchets. La 1ère est la meilleure. La 5ème est la pire :
1- La prévention
Elle consiste, avant consommation :
– à réduire la quantité des déchets. Quand j’achète des marchandises en vrac au lieu de les acheter emballées je ne produis pas de déchets d’emballage. Les jouets et les vêtements d’un enfant devenu grand, au lieu d’être jetés, peuvent être donnés à un autre enfant.
– à réduire les effets nocifs des déchets sur l’environnement et la santé. Ainsi quand je me déplace à pied ou à vélo au lieu d’utiliser une auto je ne produis pas de gaz d’échappement toxiques.
– à réduire la teneur en substances dangereuses des objets destinés à être consommés. Par exemple on peut badigeonner un mur à la chaux ou avec une peinture à l’eau au lieu d’utiliser des peintures toxiques.
2- Le réemploi
Exemple : Je reçois un courrier postal dans une enveloppe. Au lieu de jeter cette enveloppe, je la réemploie pour expédier un autre courrier.
3- Le recyclage
Contrairement au réemploi, le recyclage implique un retraitement du déchet.
Exemples : des épluchures de fruits ou de légumes, au lieu d’être jetées dans une poubelle, peuvent être compostées et donc recyclées comme fertilisant agricole. Une bouteille en verre, une canette de bière en acier ou en aluminium peuvent être fondues en usine pour devenir une nouvelle bouteille, une nouvelle canette. Ce recyclage peut se faire des milliers de fois. La millième bouteille, la millième canette seront d’aussi bonne qualité que les premières. Contrairement à ces 2 métaux, les matières plastiques sont peu ou pas recyclables. Il faut donc éviter d’en consommer.
4- La valorisation énergétique
C’est incinérer les déchets pour produire chaleur et/ou électricité. Inconvénients : l’incinération des déchets produit du C02 (principal gaz à effet de serre) et les fumées d’incinérateur contiennent de très nombreux polluants.
5- L’élimination
C’est enfouir les déchets dans une décharge ou incinérer les déchets sans utiliser l’énergie produite par l’incinérateur.
T.G.A.P.
La TGAP (taxe générale sur les activités polluantes) est prélevée par l’Etat sur les décharges et les incinérateurs. L’Etat reconnaît ainsi officiellement que ces 2 activités sont polluantes. La TGAP s’alourdit avec le temps pour exercer une pression croissante sur les élus et abolir progressivement ces 2 pratiques.
Les contribuables paient donc une TGAP de plus en plus lourde lorsque leurs élus, sans consulter les citoyens, ont fait le choix pervers d’incinérer et d’enfouir en décharge
Robert Clavijo,
Président du comité biterrois du MNLE